L1 I PSG - Strasbourg (2-1) : Kylian Mbappé, un happy end si mérité

On l'avait quitté sur un crève-cœur. Assis sur la pelouse de Lusail, incrédule face à son sort, celui d'un joueur qui claque un triplé en finale sans gagner la Coupe du monde. Dix jours plus tard, Kylian Mbappé était déjà sur le pont. Prêt à endosser pour de bon ce costume de super-héros qui lui va si bien. Le scénario était parfaitement ficelé. Un PSG en difficulté et en infériorité numérique, sur le point de vivre une reprise contrariante sous la pluie battante du Parc des Princes. Le happy end semblait impossible. Mais ce mot est étranger à Mbappé.

Il n'a jamais lâché. Il a toujours été impliqué. Du début à la fin. L'international français avait déjà été à l'origine de l'ouverture du score parisienne, en provoquant le coup franc parfaitement botté par Neymar sur le crâne de Marquinhos. L'affaire était bien lancée, mais elle s'est corsée quand Neymar a été expulsé en écopant de deux cartons jaunes en l'espace d'une minute. Alors Mbappé a insisté. Il a encore davantage pris le jeu à son compte, provoquant balle au pied. Il ne pouvait pas rester muet. Et au bout du temps additionnel, ses initiatives ont fini par payer.

Il fallait que ce soit sur un penalty, qu'il venait lui-même de provoquer. Cet exercice où il s'était illustré il y a dix jours face à l'Argentine. Il en avait transformé un dans le temps réglementaire, un dans la prolongation, puis son tir au but. En tirant à chaque fois sur la droite du gardien. Il y avait de quoi cogiter avant de se présenter face à Matz Sels. Une course mesurée, la langue tirée, Mbappé a choisi l'autre côté. Pour le même résultat. A un détail près. Cette fois-ci, son penalty a offert la victoire à son équipe. Et il a laissé éclater cette joie qu'il n'avait pu que ravaler il y a dix jours contre l'Argentine.

Le scénario était hitchcockien, mais l'issue était finalement prévisible. Que Mbappé finisse par faire la différence apparaissait comme une évidence tant il apparaît invariablement un cran au-dessus des autres. "Kylian, on sait qu’il est incroyable, estimait Marco Verratti au micro de Canal+ au coup de sifflet final. Il a attendu les dernières minutes pour marquer ce but et on est très contents. Il a le mental pour faire ça, on savait qu'il allait marquer. Je crois qu'il a tiré des penalties encore plus importants."

Mais ce penalty n'est qu'une conséquence. Celle d'un leadership indispensable pour un PSG loin d'être souverain face aux Alsaciens. Mbappé n'a pas attendu le coup d'envoi du match pour l'afficher. Son retour quasi-immédiat après la Coupe du monde était déjà un signal fort dans ce sens. "Depuis son retour, il avait à cœur de vouloir jouer les deux matchs qui se présentaient, a expliqué son entraîneur, Christophe Galtier, en conférence de presse. Il a été un élément déclencheur de la victoire alors que c'était mal embarqué à un moment. Il a entraîné toute l'équipe avec son abnégation."

Comme il l'avait fait dix jours plus tôt, avec des Bleus en perdition contre l'Argentine. C'était une finale de Coupe du monde perdue, et une victoire contre le 19e de Ligue 1 ne suffira évidemment pas à l'effacer. "Je pense que je ne vais jamais le digérer, a d'ailleurs reconnu Mbappé après la victoire contre Strasbourg. Comme je l'ai dit aux coéquipiers, il n'y a aucune raison que le club paie un échec en sélection, ce sont deux situations bien différentes." Du Mbappé dans le texte. Ce happy end, il l'aurait quand même certainement préféré il y a dix jours. Mais il a bien mérité de le vivre contre Strasbourg.