Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Lille - Lyon - Blanc et les jeunes : Il n'est jamais trop tard pour changer d'avis

Martin Mosnier

Mis à jour 10/03/2023 à 19:58 GMT+1

LIGUE 1 – Le week-end dernier, la moitié du onze de l'OL face à Lorient avait moins de 24 ans alors même que Laurent Blanc jurait, à son début de mandat lyonnais, qu'il comptait d'abord sur les joueurs expérimentés. Mais l'ADN lyonnaise autant que les circonstances l'ont poussé à revoir ses plans et plutôt avec succès à l'image d'un Rayan Cherki métamorphosé sous ses ordres.

Laurent Blanc à l'entraînement de l'Olympique Lyonnais

Crédit: Getty Images

C'est une drôle de fin de saison que vit l'Olympique Lyonnais. Longtemps coincés dans des ambitions qui ne correspondaient plus à la réalité du club et de l'équipe, voilà les septuples champions de France engagés dans une fin d'exercice sans fièvre. Hormis la demi-finale de Coupe de France, dernier rendez-vous palpitant de l'année, l'OL finit sa saison comme un grimpeur dans le final d'une étape de plaine : plus grand-chose à perdre et plus rien à gagner. Aux manettes, Laurent Blanc a pu lui-aussi mesurer la différence entre ce qu'il projetait et la vérité de son début de mandat.
En novembre, au moment de sa prise de pouvoir, il prévenait : "Les jeunes joueurs sont très talentueux, certes, mais dans cette période-là, je pense que les joueurs expérimentés seront ceux qui vont être déterminants." En janvier encore, il insistait : "Je ne pense pas que la solution soit de mettre 11 joueurs de 18 ans (…). Ça peut marcher sur un ou deux matches, mais sur une demi-saison, non. C’est ce que je pense en tout cas. Les équipes devant nous, il n'y en a pas une qui met autant de jeunes que nous. Pas une. C’est un constat."
picture

Bradley Barcola et Rayan Cherki félicités par Laurent Blanc, l'entraîneur de Lyon

Crédit: Imago

ADN, manque de leaders et mercato timide

Quatre mois plus tard, ces propos semblent bien loin : Sinaly Diomandé, Castello Lukeba, Maxence Caqueret, Johann Lepenant, Rayan Cherki, Bradley Barcola et Amin Sarr ont tous moins de 24 ans et ils figuraient pourtant dans le dernier onze de Laurent Blanc face à Lorient. Mieux, s'il fallait mesurer l'apport de Blanc à l'OL depuis le début de son mandat, il faudrait d'abord insister sur la progression des jeunes.
Pour trois raisons principales. La première qui tient à l'ADN propre d'un des meilleurs clubs formateurs d'Europe, le manque de leaders (et les blessures de Lacazette et Tolisso) et, enfin, l'absence d'investissement franc et massif depuis son arrivée sur le mercato expliquent aussi pourquoi il a fini, presque contraint et forcé, à se tourner vers la classe biberon de Lyon. Le voilà dans une position qu'il n'a jamais vraiment connue même s'il aime rappeler avoir lancé Grégory Sertic, Henri Saivet à Bordeaux ou Christopher Nkunku à Paris.

Le symbole Cherki

Mais au PSG, il prévenait aussi les petits nouveaux : "Ils ne faut pas que les jeunes lâchent, même si parfois, c'est dur. Pendant qu'ils s'entraînent, ils progressent et ça va leur servir dans leur carrière." Parce qu'à Paris, sous Blanc ou non, le curseur s'oriente vers les stars, pas vers le centre de formation. Au contraire d'un Claude Puel, Blanc n'a pas la fibre formatrice mais parce que les projets qu'on lui a confiés jusqu'ici, d'entraîneur et sélectionneur, n'exigeaient pas de telles compétences.
picture

Rayan Cherki, auteur d'une semaine incroyable avec l'OL

Crédit: Getty Images

Il n'est jamais trop tard pour apprendre et la façon dont il gère jusqu'ici le cas Cherki prouve que Blanc sait faire. D'abord parce que son passé et son statut installent une autorité naturelle qui parle aux jeunes générations. Ensuite parce que son discours franc et sans détour, même face aux micros, porte ses fruits. "Rayan (ndlr : Cherki) a beaucoup de talent, tout le monde est pratiquement unanime là-dessus mais il faut l'utiliser pour le bien de l'équipe, exposait-il récemment en conférence de presse. Il y a eu des discussions un peu chaudes avec lui." Mais Cherki, énigme avec Rudi Garcia et surtout Peter Bosz, légitime enfin la réputation qui le précédait avant ses débuts en pro depuis que Blanc a débarqué à Lyon.
Au moment d'expliquer son explosion après son grand match face à Lens, Cherki ciblait évidemment l'arrivée de son nouveau coach : "C'était juste une question de confiance. Aujourd'hui, je l'ai de la part du coach." Et de son exigence : "Mais pour passer un cap, je dois être décisif pour mon équipe et l'amener où elle doit être. Le coach a raison, il a emmené ça dans notre vestiaire." Voilà désormais Blanc prêt à faire confiance à la nouvelle perle du centre de formation : Mohamed El-Arouch (18 ans) : "On peut compter sur lui. Il y a encore du travail mais c'est encourageant, il aura son mot à dire, d'autant plus qu'avec les blessés il aura du temps de jeu." Non décidément, Blanc a bien revu ses positions.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité