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Paris Saint-Germain - Lyon : Le vide béant laissé par le départ de Laurent Blanc au PSG

Vincent Bregevin

Mis à jour 02/04/2023 à 20:07 GMT+2

LIGUE 1 – Arrivé à l'OL en cours de saison, Laurent Blanc retrouve le PSG pour la première fois depuis qu'il a quitté le club de la capitale en 2016. Durant les trois années parisiennes du Président, Paris dégageait une stabilité tactique, technique et mentale que l'équipe francilienne n'a jamais retrouvée avec ses successeurs. Le vide laissé par son départ est visible à tous les niveaux.

Laurent Blanc, entraîneur du PSG de 2013 à 2016

Crédit: Getty Images

C'est un rendez-vous inédit. Celui des deux seuls entraîneurs français de l'ère QSI au PSG. Christophe Galtier sera dimanche face à Laurent Blanc, qui a occupé son poste sur le banc parisien durant trois saisons. Symboliquement, dans une période particulièrement troublée qui contraste avec l'ère de l'ancien sélectionneur des Bleus. Blanc ne partait pas de rien, et il ne manquait jamais l'occasion de souligner la qualité du travail fourni par Carlo Ancelotti avec lui. Mais il avait su la consolider et Paris donnait l'impression de progresser avec lui. C'est beaucoup moins net depuis, à plusieurs niveaux.

Le jeu : une identité disparue

  • Ce que Blanc avait installé
Il ne lui avait fallu que quelques matches pour trouver un équilibre collectif qui allait durer quasiment trois ans. Son pari malheureux du 3-5-2 en quart de finale retour de la Ligue des champions face à Manchester City en 2016 ne doit pas faire oublier le reste. De tous les entraîneurs qui sont passés au PSG, il est le seul à lui avoir donné une véritable identité collective. Un 4-3-3 articulé autour du trio composé de Thiago Motta, Marco Verratti et Blaise Matuidi dans l'entrejeu qui garantissait une supériorité technique au PSG.
  • Le vide que son départ a laissé
Paris dépendait déjà de certaines individualités, à commencer par Zlatan Ibrahimovic. Mais ce PSG avait aussi un ADN, un jeu axé sur la possession qui lui donnait à la fois une sécurité défensive et la perspective de faire la différence sur des attaques placées dans le domaine offensif. L'équipe de Blanc avait parfois tendance à ronronner, mais la cohérence de son bloc restait invariable. Ce qui faisait sa force, incarnée par un milieu de terrain dominant, illustre aujourd'hui sa faiblesse. Paris a considérablement régressé dans la maîtrise collective à l'image d'un entrejeu rarement souverain.
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L'Inter et le PSG le surveillent de très près : Thiago Motta, ça vaut quoi ?

Le mental : Paris n'est plus implacable

  • Ce que Blanc avait installé
Son PSG ne dégageait pas de faille psychologique. Il savait contrôler ses émotions malgré un manque relatif d'expérience dans les grands rendez-vous européens. L'échec face à Chelsea en 2014 est l'exception qui confirme la règle. Et les succès acquis contre les Blues les deux saisons suivantes ont montré que Blanc et ses hommes avaient su en tirer les leçons dans l'approche mentale de ce type de confrontations. Tout en affichant l'image d'une équipe toujours implacable sur une scène nationale soumise à sa domination, symbolisée par les deux triplés consécutifs en 2015 et 2016.
  • Le vide que son départ a laissé
Paris ne fait plus peur. La première année qui a suivi l'ère Blanc a été marquée par l'humiliation historique subie à Barcelone (6-1). Le PSG d'Unai Emery a certainement été victime d'un arbitrage défavorable au Camp Nou, mais surtout de son incapacité à gérer ses émotions. Elle a été confirmée depuis, quel que soit l'entraîneur. Tant face à Manchester United en 2018 avec Thomas Tuchel, ou contre le Real Madrid en 2022 avec Mauricio Pochettino. Mais ces limites psychologiques sont aussi apparues en Ligue 1 de manière récurrente, quand elles étaient rarissimes sous l'ère Blanc.
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Le but de la qualification de Thiago Silva face à Chelsea en 8e de finale retour de la Ligue des champions 2014-15

Crédit: Getty Images

La gestion de groupe : l'ordre devenu dispersé

  • Ce que Blanc avait installé
Gérer le vestiaire du PSG, c'est un sacré défi. Blanc pourrait d'ailleurs en témoigner. La sortie de Serge Aurier sur Périscope, survenue en février 2016, avait en partie plombé la fin de son mandat dans la capitale. Mais c'est l'un des rares incidents auxquels l'ancien entraîneur parisien a été confronté. De manière générale, les polémiques extra-sportives sont restées limitées sous sa direction. Il avait aussi bénéficié du professionnalisme de plusieurs de ses cadres, d'Ibrahimovic à Thiago Motta en passant par Thiago Silva ou Blaise Matuidi, pour garder le contrôle sur son groupe.
  • Le vide que son départ a laissé
C'est surtout une question de contexte. Le projet du PSG a pris un tournant en 2017 avec les arrivées de Neymar et Kylian Mbappé, quand Blanc n'était déjà plus là. Son vestiaire s'en est ressenti. Le pouvoir des joueurs s'est accentué quand celui de l'entraîneur a diminué, inexorablement. La responsabilité de ses successeurs est limitée. Ils ont surtout composé avec les décisions d'une direction qui s'est probablement montrée trop laxiste avec son vestiaire. Mais ce changement radical incarne assez bien la différence entre l'ère Blanc et la suite, nettement moins centrée sur le sportif.
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