Paris Saint-Germain - Reims (L1, 20e journée) / Le 4-4-2, une option qui a du sens (et ses limites) pour le PSG

Il n'avait pas caché l'hypothèse d'un troisième schéma. Sans davantage de précision. Christophe Galtier est peut-être en train de dévoiler ses plans, même s'il ne faut pas forcément tirer trop d'enseignements sur un match amical et un 16e de finale de Coupe du France contre un club amateur. L'entraîneur parisien a cependant profité de ces deux rencontres, face à la Riyad Season Team (5-4) et au Pays de Cassel (0-7), pour innover. Il a opté pour un 4-4-2 à plat qu'il n'avait encore jamais tenté cette saison. Mais qu'il maîtrise indéniablement après avoir conduit Lille au titre de champion de France avec Lille dans cette configuration, en 2021.

Galtier n'a jamais masqué sa volonté de pouvoir varier les systèmes. L'essai du 4-4-2 à plat va dans ce sens. Mais surtout, l'entraîneur parisien reste à la recherche du schéma qui lui garantira le meilleur équilibre collectif. Jusqu'ici, il s'est appuyé sur un 3-4-1-2 et un 4-3-1-2. La première option a laissé l'impression d'une équipe manquant de densité dans l'entrejeu et régulièrement transpercée dans l'axe, poussant Galtier à repositionner Neymar dans un rôle de relayeur qui limite son impact offensif. La deuxième, avec le Brésilien aligné en meneur axial, a déplacé le problème. Paris a gagné en consistance au centre, mais s'est retrouvé en difficulté pour défendre sur les ailes.

Le 4-4-2 à plat peut ressembler au meilleur compromis. Il permet une meilleure gestion des couloirs avec la présence de milieux de terrain pour épauler les latéraux sur les côtés. Avoir deux lignes de quatre en défense et dans l'entrejeu offre aussi la perspective d'un pressing plus haut, avec un quadrillage du terrain optimisé et un risque plus limité de laisser des espaces exploitables pour l'adversaire, notamment dans le dos des latéraux. Il a aussi l'avantage de conserver un duo d'attaquants axiaux, la configuration qui convient le mieux pour donner une liberté maximale à Lionel Messi et Kylian Mbappé.

Ce système semble aussi globalement viable par rapport à l'effectif parisien. Mais pas totalement. Galtier peut le mettre en place par rapport aux ressources dont il dispose en défense et dans l'axe du milieu de terrain, où tous les postes sont doublés voire triplés. Il a aussi en Neymar un joueur capable d'évoluer au poste de milieu gauche. Le Brésilien s'y est déjà montré à l'aise par le passé, notamment sous les ordres de Thomas Tuchel. Le technicien allemand s'était beaucoup appuyé sur ce schéma, avec Angel Di Maria en milieu droit. Justement. L'Argentin n'est plus là, et c'est à ce poste que Paris semble démuni. Le PSG a des joueurs pour tenir ce rôle, mais aucun qui n'y soit vraiment habitué.

Galtier a choisi de l'aligner à ce poste face contre la Riyad Season Team et le Pays de Cassel, mais cela pouvait aussi ressembler à un choix par défaut. Si l'Espagnol a bien signé un but et une passe décisive contre les Flandriens, il n'a cependant pas semblé très à l'aise par ailleurs. Il reste un joueur d'axe, comme la très (trop ?) grande majorité des membres de l'effectif parisien. Face à une opposition plus relevée, il est susceptible d'afficher des limites pour évoluer dans ce registre, aussi bien sur le plan défensif qu'offensif. C'est de toute façon délicat pour Galtier de lui confier ce poste, tant Soler est loin du niveau qu'il affichait Valence.

Le Portugais a été recruté l'été dernier pour un poste de milieu axial, ou de relayeur dans un entrejeu à trois éléments. Mais Galtier l'avait parfois aligné en milieu droit du temps à Lille, tout comme son successeur sur le banc du LOSC, Jocelyn Gourvennec. Avec un certain succès. Sanches a notamment la puissance physique et la qualité de dribble pour faire la différence sur un côté. De tous les milieux parisiens, il est probablement celui qui présente la meilleure capacité d'adaptation à de rôle. Sans pour autant offrir toutes les garanties de fiabilité, au-delà de ses blessures récurrentes.

C'est peut-être l'option la plus alléchante sur le papier. Si le Marocain est formé au poste de latéral droit, il s'est toujours montré plus performant en évoluant un cran plus haut pour exprimer ses qualités offensives. Davantage comme un piston dans un schéma à trois défenseurs centraux, mais un poste d'ailier peut lui aussi convenir et même servir les intérêts du collectif parisien tant l'ancien joueur de l'Inter peut être efficace au pressing s'il est couvert. Le timing pour repositionner Hakimi en milieu droit n'est cependant pas idéal. Nordi Mukiele blessé, Timothée Pembélé en manque de rythme, Galtier est quasiment contraint de maintenir le Marocain au poste de latéral droit.

L'entraîneur parisien n'a pas vraiment d'autres candidats potentiels pour ce rôle de milieu droit. Le jeune Ismaël Gharbi a éventuellement un profil qui peut convenir, mais il manque d'expérience à ce niveau. Le mercato peut changer la donne. Galtier a répété vendredi en conférence presse que le PSG cherchait un renfort offensif sur le côté droit pour compenser le départ de Pablo Sarabia. Une mission délicate à seulement quelques jours de la fin du marché. Mais cette quête semble au moins indiquer la volonté du coach du PSG de pouvoir compter pleinement sur ce 4-4-2 à plat dans l'éventail de ses systèmes.