Football, Ligue 1 : Contre Paris, Lens veut prendre de la hauteur

Dimanche soir, Frank Haise prendra, littéralement, du recul. Face à Monaco, en Coupe de France, l'arbitre Bastien Dechepy a un peu forcé la main à un coach Lensois trop impliqué d'aller découvrir son équipe sous un nouvel angle pour quelques matches en l'excluant. Suspendu pour quatre matches, dont un avec sursis, Frank Haise a accueilli la nouvelle non sans un certain flegme : "Je pense que je serai à proximité des analystes vidéo, a-t-il analysé en conférence de presse. C’était une réflexion que j’avais quand je voyais notamment le staff de l’équipe de France de rugby et Fabien Galtié."

Pour seulement sa seconde suspension en près de quatre ans sur le banc lensois, l'ancien latéral devra donc observer le PSG, son irréductible némésis, depuis le haut de la tribune Max Lepagnot. En face des ultras Sang et Or, il pourra discuter schéma de jeu et contempler la seule chose qui compte : "le travail fait dans la semaine, depuis des mois et des années".

Il n'avait pourtant pas été si stoïque lors de la première sortie de l'année de ses joueurs. Menés au score après 30 secondes de jeu, les Lensois avaient été débordés en début de rencontre, avant de faire le vide et de renouer avec leurs principes. Une dernière demi-heure qui a même donné des réminiscences au coach en conférence de presse : "Cela faisait un bon moment qu’on n’avait pas réussi ça, qu’on n’avait pas eu 13 ou 14 occasions dans un match et même sur une heure."

Constat partagé par le gardien lensois Brice Samba : "Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu le RC Lens jouer de cette manière-là" a-t-il confié avant la rencontre. De quoi lui rappeler qu'avant ce début de saison compliqué, le RC Lens a eu la recette pour briller dans les grands matchs : "On sait très bien les ingrédients qu’il faut mettre dans ce genre de match pour rivaliser" a-t-il ajouté.

Victoires contre Paris, contre Marseille, Monaco et à Rennes : en 2023, les Sangs et Or sont toujours parvenus à faire déjouer les gros. Une qualité que ses joueurs ont conservée, selon Frank Haise : "A l’extérieur, on n’a pas trouvé jusqu’ici les bonnes solutions face à ces équipes qui nous sont supérieures, a-t-il admis. Mais à domicile, on a su poser des problèmes à ce même type d’adversaires, plus gros et plus forts que nous."

Cela tombe bien, les Lensois reçoivent le Paris Saint-Germain à Bollaert ce dimanche soir. Déjà leur second rendez-vous face à un gros du championnat en 2024, et une nouvelle occasion de prouver que les Artésiens peuvent être le chasseur et non plus le chassé. Septième à la trêve, Lens n'a pas abandonné ses ambitions de qualification en coupe d'Europe, et doit gérer une campagne d'Europa league en seconde partie de saison.

Et face au PSG, Frank Haise pourra aussi garder un œil sur ses prédateurs : les scouts du club de la capitale. En une quinzaine de jours de mercato, les Parisiens ont déjà été liés à Kevin Danso et Facundo Medina dans les rumeurs de transferts. Si le second devrait rester dans le Nord selon L'Equipe, le RC Lens serait moins catégorique concernant un départ de son défenseur central autrichien avec un prix fixé à 40 millions d'euros selon les Allemands de TZ.

Mis bout à bout, les éléments de contexte font partir les Lensois avec un handicap considérable au coup d'envoi. Une situation qui permettra à Frank Haise de ne pas être seul dans son malheur, au sommet de la tribune Lepagnot. Pour l'emporter face au Paris Saint-Germain, les Sang et Or devront prendre la rencontre sous un angle trop rarement pris cette saison. Celui qui avait permis à Lens de ne pas perdre face à ce même PSG entre décembre 2021 et janvier 2023. Celui qui avait permis de renverser Arsenal à Bollaert en octobre.