Gennaro Gattuso, après Strasbourg - OM (1-1) : "La deuxième période, c'était une merde"

ParSimon Farvacque

Mis à jour 26/11/2023 à 08:11 GMT+1

L'OM a décroché le point du match nul à Strasbourg, samedi lors de la 13e journée de Ligue 1 (1-1). On aurait sans doute écrit "concédé" à la pause, mais le deuxième acte phocéen a été indigent. Gennaro Gattuso n'a pas fait dans le langage soutenu, au moment de porter un regard sur le délitement du jeu de ses joueurs, qui n'avaient pas pour autant été brillantissimes lors de la première période.

Gennaro Gattuso, coach de l'OM - 12/11/2023

Crédit: Imago

"Je pense qu'on montre de belles choses quand même." A la mi-temps, Jordan Veretout et l'Olympique de Marseille pouvaient encore, au moins, endosser le costume de l'équipe qui a le pied sur le ballon et le légitime dessein de s'imposer en déplacement. Au coup de sifflet final, le score de 1-1 n'avait plus l'air si malheureux pour les Phocéens, absents lors d'une seconde période durant laquelle le RC Strasbourg est monté en puissance, ce samedi.

Le coach marseillais l'a résumé crûment. "La deuxième période, pardonnez mon langage, c'était une merde", a déclaré Gennaro Gattuso sur Canal+. "Ce n'est pas possible. Dans cette deuxième période, il n'y a rien à garder, tout est à jeter", a-t-il poursuivi selon la traduction de nos confrères. En statistiques, cela donne 71% de possession à la pause et 60% au total (un deuxième acte équilibré en la matière, donc), mais surtout : aucune frappe cadrée après celle de l'égalisation, signée Jonathan Clauss à la 27e minute.

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"On doit tuer le match"

"On doit mener à la mi-temps (…) On doit tuer le match, on a de grosses occasions", a pesté ce même Clauss, sur la même longueur d'onde que son entraîneur, pour qui l'OM n'aurait "rien volé s'il y avait eu 3-1 ou 2-0" au passage par les vestiaires. Même sentiment pour Geoffrey Kondogbia : "On a rapidement pris un but (6e minute par Emanuel Emegha, ndlr), on a bien réagi. On a mis les éléments en première période. L'idée était de repartir sur ces bases-là. Cela n'a pas été le cas."

Kondogbia met des mots plus policés que ceux de Gattuso sur le néant des 45 dernières minutes, mais le diagnostic est immuable : "La deuxième période a été plus que mauvaise. On n'a pas respecté le projet que l'on s'était dit à la mi-temps. Il faut que chacun se regarde dans la glace." Clauss, lui, avance une tentative d'explication à l'érosion phocéenne lors de ce match de la 13e journée de L1 : "Strasbourg a changé un peu de façon de jouer."

Joaquin Correa (Marseille) face à Strasbourg, samedi 25 novembre 2023. / Ligue 1

Crédit: Getty Images

Une première période référence, vraiment ?

"On a eu du mal à réagir par rapport à ça, déplore l'international français, buteur face à Gibraltar une semaine auparavant. On était tellement préparés à du jeu très long, on a un peu ralenti les courses, tiré la jambe en fin de deuxième période, et forcément dans les sorties de balle c'était plus facile pour eux. Ils ont des joueurs de ballon aussi." Sans coup de génie tactique, Marseille a été mis sous l'éteignoir et la dynamique n'a plus changé. "Ce sont des ajustements qu'on doit trouver rapidement", admet-il.

D'où une inquiétude grandissante du côté de l'OM, quant à la capacité de cette équipe à viser mieux que la 9e place qu'elle occupe en ce samedi soir. Elle n'a gagné qu'un seul de ses neuf derniers matches de L1. Et quand Clauss ambitionne de "réitérer ce genre de première période, de les faire perdurer 90 minutes et le faire tous les trois jours", Gattuso fait bien de lui rappeler, indirectement, que "la ligne défensive aurait pu mieux faire" bien avant le déclin collectif.

Leonardo Balerdi a symbolisé cette fébrilité préoccupante, qu'il serait injuste de lui imputer entièrement. Mais ses errements poussent à rappeler que les deux visages marseillais du soir sont : une facette correcte, voire bonne, et le marasme. A la Meinau, il n'a jamais été question d'une excellence ni d'une maîtrise dignes du standing de ce club.