Mercato/PSG : L’échec Renato Sanches, en partance pour l’AS Rome, était-il forcément prévisible ?

Au rang des espoirs déchus, des cracks déclassés, Renato Sanches n’est pas loin d’y tenir un strapontin solidement vissé. Champion d’Europe et Golden Boy en 2016, l’international portugais scrute désormais de très loin la trajectoire que ses débuts fracassants lui promettaient. Recruté par le Paris Saint-Germain l’été dernier, le natif de Lisbonne n’a jamais pu s’imposer au sein de l’entrejeu francilien, freiné par de nombreuses blessures. En partance pour l’AS Rome, où José Mourinho croit encore en lui, Sanches voit poindre, à 25 ans seulement, une potentielle ultime chance de briller au plus haut niveau européen.

4 février 2023. Dans un Parc des Princes balayé par un vent glacial d’hiver, Renato Sanches ne s’assoit pas sur le banc parisien. Conforté par Christophe Galtier, l'homme qui a facilité sa venue dans la capitale, le Portugais est titulaire contre Toulouse. Une titularisation consécutive à une entrée en jeu quelques jours plus tôt à Montpellier. Sanches allait enfin enchaîner. 11e minute de jeu, le château de cartes s’est soudainement effondré.

Une simple passe a foudroyé le milieu parisien, saisi par une douleur vive derrière la cuisse gauche. Effondré aux larmes, l’international portugais dut quitter ses partenaires avec le spectre d’une carrière sans cesse ralentie par un corps en cristal. L’exemple, particulièrement touchant et prégnant, évoque l’impasse dans laquelle se trouve l’ex-Bavarois. Un joueur à la trajectoire si différente de celle esquissée lors d'une saison 2015-2016 de très haute facture. Resplendissant avec Benfica, le Portugais est la révélation de l’Euro 2016 remporté avec la Seleçao.

Propulsé au rang de futur star, Sanches a sauté les marches quatre à quatre, jusqu’à signer à 19 ans seulement au Bayern. La suite, une concurrence féroce et un prêt émaillé par les pépins à Swansea ont eu raison de la cote du garçon, cédé au LOSC en 2019. Chez les Dogues, Sanches affiche des qualités certaines, mais aussi une irrégularité chronique sur le plan physique et mental qu’il traînera jusqu’à la fin de son bail lillois.

Christophe Galtier, son entraîneur d’alors, tentait de cerner l'origine des blessures subies par son joueur : "Renato est un joueur très sérieux, qui travaille bien, assurait-il en janvier 2021 face à la presse. Il aime le jeu, l’entraînement, la compétition, il a une telle envie qu’il est impatient. Et parfois, il s’énerve. Il se crispe. On dit qu’il n’a pas encore fait une saison complète. Évidemment que ça le mine. Mais il doit se relâcher pour éviter de se trouver en tension, en nervosité, ce qui crée des incidents musculaires. Ce n’est pas l’accumulation des matchs qui le blesse, c’est qu’il a une telle envie de jouer qu’il est tendu."

Recruté par le PSG dans le but de devenir le chaînon manquant de son entrejeu, Sanches a une nouvelle fois accumulé les blessures, gonflant son total de matches manqués à vingt-et-un la saison passée. Un chiffre astronomique à l’image d’un passage presque transparent dans la Ville Lumière. Désiré par Galtier pour sa capacité à combler les brèches au milieu, non loin d’un Lionel Messi très économe dans son travail sans ballon, Sanches a justement plongé physiquement. La tête et le corps sont souvent liés, alors le Portugais a donc logiquement demandé son départ cet été.

Problème, qui sur l’échiquier des grands d’Europe croit encore au prodige de Lisbonne ? Pas étranger dans certaines carrières relancées, José Mourinho pense détenir les clés pour relancer le Portugais. Si l’envie de trop bien faire nourrit effectivement les causes de blessures, la pédagogie versatile du technicien de l'AS Rome pourrait s’avérer salvatrice. Si non, Sanches devra peut-être se rendre à l’évidence : l'horizon doré promis à ces débuts s'effacera pour de bon.