OM-OL | Azzedine Ounahi, enfin l'heure de la confirmation un an après son beau Mondial 2022 avec le Maroc ?

C'est ce qu'on appelle le hasard du calendrier. Il y a un an jour pour jour, Azzédine Ounahi se révélait aux yeux de la planète football. A peine éliminé du Mondial 2022, Luis Enrique, ex-sélectionneur de l'Espagne, ne cachait pas son admiration pour le milieu de terrain marocain, alors joueur d'Angers. "Mon Dieu, mais d'où sort ce joueur ?", avait lâché l'actuel entraîneur du PSG. Trois cent soixante-cinq jours plus tard, avant la réception de l'OL ce mercredi soir, le Lion de l'Atlas, transféré pour 10 millions à l'OM en janvier, n'a pas encore confirmé l'étendue de son talent sur la durée.

Dimanche soir, à l'occasion de la victoire de l'OM face à Rennes (2-0), l'ancien SCOïste a trouvé le chemin des filets pour la deuxième fois de la saison en L1 (il avait marqué lors de la journée inaugurale contre Reims, 2-1). Un slalom splendide, conclu après avoir éliminé deux adversaires rennais et propulsé le ballon dans la lucarne de Steve Mandanda. Du Azzédine Ounahi dans le texte. Pourtant, après le match, Gennaro Gattuso lui a rappelé que le plus dur était devant lui.

"Il peut faire mieux. Il a des qualités techniques, on l’a vu sur son but. Il doit être plus juste avec le ballon. Et voir comment ne pas déséquilibrer l’équipe. J’en attends plus, a martelé l'entraîneur de l'Olympique de Marseille. Je n’ai pas aimé sa première période, j’ai préféré sa deuxième." "Son but contre Rennes montre qu'il avance, qu'il est en capacité d'animer le milieu de terrain de l'OM mais également de s'améliorer au niveau de la récupération et dans la surface adverse, nous confie Frédéric Reculeau, qui l'a entraîné à Avranches entre 2020 et 2021. Tous les grands joueurs ne se sont pas construits en un an. L'attente vis-à-vis d'Azzédine est peut-être trop importante. Pour lui, tout a été très vite. Il était encore en National il y a deux ans."

L'actuel coach de la Roche VF (N2) pointe le collectif marseillais plutôt que le demi-finaliste du Mondial 2022. "Forcément qu'il peut faire mieux, mais c'est aussi l'équipe qui doit faire mieux. Il ne faut pas tout lui mettre sur le dos. Ce sont les joueurs expérimentés qui doivent emmener Azzédine dans leur sillage et non l'inverse, tranche-t-il. Il a besoin de ses partenaires pour être meilleur car il aime le jeu combiné. Je sais qu'on peut attendre plus de lui, mais si le collectif marseillais n'est pas plus imposant, Azzédine aura moins l'occasion de briller."

Pour son tout premier match avec l'OM début février, trois jours après l'officialisation de son transfert, le joueur de 23 ans avait fait parler sa technique largement au-dessus de la moyenne, dans les derniers instants, pour offrir la victoire aux siens à Nantes (0-2). Ce but avait tourné en boucle sur les réseaux sociaux et suscité d'immenses espoirs chez les fans marseillais. Des espoirs vite déchus car l'international marocain (18 sélections) a dû mettre un terme à sa saison 2022-23 sept matches plus tard à cause d'une blessure à un orteil. Le début de l'exercice suivant n'a guère été plus réjouissant même si son style de jeu créatif semblait coller à la philosophie de Marcelino. Ainsi, il n'a pas souvent été dans les petits papiers de l'actuel entraîneur de Villarreal et a même été remplacé à la pause lors du Classique au Parc des Princes (0-0).

"Je pense qu'il a eu un contre-coup après les divers événements qu'il a connus : la Coupe du monde, son transfert à Marseille, la blessure à son orteil qui l'a beaucoup handicapé et qui a cassé sa dynamique mais aussi la catastrophe du mois de septembre au Maroc, estime Frédéric Reculeau. Il doit encaisser tout ça. Mais il est en train d'apprendre."

L'intronisation de Gennaro Gattuso fin septembre a corroboré avec le retour plus fréquent du natif de Casablanca dans le onze marseillais (quatre titularisations en L1 sur cinq présences dans le groupe, contre seulement trois petites minutes face à l'Ajax en C3). Faut-il désormais s'attendre à plus de constance dans le jeu d'Azzédine Ounahi ? "Il est mieux depuis quelques semaines. Il a eu des choses qui ont fait qu'il n'était pas bien dans la tête comme physiquement, a souligné Amine Harit en conférence de presse. On sait le talent qu'il a, on connaît ses qualités. Il a besoin de beaucoup de confiance, il marche à l'affect. Je parle beaucoup avec lui et je le sens de mieux en mieux."

Un constat partagé par l'ex-entraîneur du milieu marseillais. "Pour enchaîner, il a besoin d'être prêt physiquement, note Frédéric Reculeau. Il est titulaire indiscutable avec la sélection du Maroc donc je ne vois pas pourquoi il ne serait pas en capacité de s'imposer à l'Olympique de Marseille. C'est un joueur tellement talentueux qu'il doit faire des choses très, très intéressantes aux entraînements et c'est normal que ses entraîneurs attendent qu'il reproduise ça en match. Il a subi beaucoup de choses et pour moi sa saison commence maintenant. Il a du caractère et il sait où il veut aller."

Mercredi, ce ne sera pas la Roja en face de lui. Mais s'il reproduit sa partition du 6 décembre 2022, ce sera tout bon pour l'OM dans sa quête de retour vers les sommets de la L1.