Avant Monaco-Reims : À Monaco, la défense sera bientôt indéfendable

C'est un constat assez facile à synthétiser : l'AS Monaco a un problème devant et un problème derrière. Devant, elle marque bien moins qu'elle ne devrait. Opta nous apprend qu'en Ligue 1, avant de défier Reims ce vendredi soir pour lancer la 24e journée, l'ASM compte 51,56 "expected goals" pour 45 buts marqués, et qu'elle se place en deuxième position des équipes les moins létales face au but adverse. Sauf qu'elle est en parallèle la deuxième équipe du championnat après le PSG qui se crée le plus d'occasions, assez largement même. Le véritable souci, celui qui plombe Monaco depuis des semaines et qu'il va lui falloir aborder de front, se trouve de l'autre côté du terrain.

Battu le week-end dernier à Lille (2-1), Eliesse Ben Seghir a jugé bon de blâmer le manque de réalisme des siens. Pas son coach, qui a plutôt ciblé les comportements défensifs de son équipe. "Le premier but a été concédé après une touche, car nous n’étions pas assez prêts sur cette situation, regrettait amèrement Adi Hütter après la défaite dans le Nord. Le deuxième est plus compliqué à expliquer parce que nous avions l’opportunité de dégager à deux ou trois reprises. Haraldsson nous a punis deux fois, et ce n’est pas acceptable !"

Inacceptable est le mot qui convient en effet pour qualifier le fait que, selon Opta, Monaco a concédé 12 erreurs menant à un but adverse en 2024/25 toutes compétitions confondues - aucune équipe de Ligue 1 n’en dénombre davantage. Forts d'un seul "clean sheet" lors de leurs quinze dernières sorties, les Monégasques commencent à payer au prix fort des erreurs indignes de leur trempe, à l'image du second but encaissé contre le LOSC. Le barrage retour face à Benfica qui a acté l'élimination en Ligue des champions a confirmé que les ambitions continentales de l'AS Monaco méritent une véritable remise en question. C'en est fini de l'Europe pour cette saison et au vu de l'inconstance qu'elle affiche en Ligue 1, rien ne promet que l'ASM y goûtera de nouveau en 2025-2026 si elle ne met pas un terme à ces errements.

Selon Christian Peintinger, le staff monégasque semble vouloir profiter des semaines d'entraînement désormais pleines pour y remédier. "Il faut à présent se stabiliser défensivement, on va beaucoup travailler sur ça dans les prochaines semaines afin que les défenseurs et le gardien soient mieux protégés, a assuré l'entraîneur adjoint de l'ASM présent en conférence de presse ce mercredi. Il faut en effet défendre mieux tous ensemble. Cela passe par plusieurs exercices et de l’analyse vidéo individuelle."

Très, peut-être trop utilisé cette saison (il a joué 32 des 36 matches de l'ASM), Thilo Kehrer incarne la baisse de régime défensive qui lèse les Monégasques. Une baisse de régime qu'il reléguait encore au second plan après le match à Lisbonne la semaine passée, lorsque lui avaient été rappelées toutes les erreurs évitables qui ont précipité l'élimination en Ligue des champions. "Je ne pense pas qu’il y ait eu trop d’erreurs. Bien sûr, il y en a eu, mais de l’autre côté aussi. Quand tu veux gagner, surtout dans un stade comme celui-ci, il y a des risques que tu es obligé de prendre."

Monaco reste à l'évidence un client sérieux dans la lutte pour le podium en Ligue 1, à condition de trouver la parade au délitement qui touche son arrière-garde et qu'il n'a pas véritablement voulu prendre à bras-le-corps jusqu'ici. Face à Reims, qui tourne à peine à un but marqué par match en championnat cette saison, voilà une belle occasion pour les Monégasques de retrouver la sérénité qui leur fait cruellement défaut. Celle dont ils auront impérativement besoin pour monter sur le podium à la fin de la saison.