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Ligue des Champions - L’antisèche : Un fiasco tellement prévisible pour le Barça

Arthur Merle

Mis à jour 15/08/2020 à 09:19 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – Le FC Barcelone a été humilié par le Bayern Munich vendredi soir (8-2) en quarts de finale de la Ligue des Champions. Dépassés dans tous les secteurs du jeu, les Catalans vont devoir gérer un fiasco qui était devenu inévitable.

Vidal et Messi

Crédit: Getty Images

Le jeu : Une démonstration

Une première grosse situation puis deux buts coup sur coup, le tout en sept minutes : l’entame de match a donné le ton. Celui d’une orgie de buts, d’une rencontre sans temps mort ou presque. Seulement, l’immense supériorité du Bayern Munich a rapidement mis fin à tout suspense, malgré un but de Luis Suarez qui a fait illusion après la reprise. Étouffant par son pressing, capable de faire mal sur les côtés, plein axe et dans la profondeur, le collectif d’Hansi Flick n’a jamais levé le pied et a profité de l’incroyable fébrilité catalane. Sans être sanctionné de ses quelques trous d’airs défensifs, notamment sur les ailes.
L’écurie allemande a parfois attaqué à cinq, comme sur son troisième but, a vu un latéral, Davies, offrir un but à son pendant du côté opposé, Kimmich. Du football total. Quand les grands favoris de cette C1 ont varié les offensives, la formation de Quique Setién, qui avait choisi un timide 4-4-2 sans Griezmann, a utilisé un seul et même schéma : attaquer le dos de la défense adverse, et particulièrement de ses latéraux. Insuffisant et tellement insignifiant à côté d’un Bayern qui n’a jamais cessé de pousser pour enfoncer intégralement son adversaire (8-2), dans ce qui a fortement ressemblé à un certain Brésil-Allemagne de 2014 (1-7). Au coup de sifflet final, même Hans Flick paraissait sonné.

Les joueurs : Goretzka et Müller partout, Ter Stegen lui aussi en-dessous de tout

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Thomas Müller

Crédit: Getty Images

Difficile de pointer un joueur du doigt côté bavarois, tant ce collectif ne semble faire qu’un. Et l’un des symboles de cette unité, c’est Leon Goretzka. Auteur d’une excellente saison, l’ancien de Schalke 04 a encore été au four et au moulin vendredi soir. Tantôt première rampe de lancement, tantôt aligné à ses attaquants pour décrocher et servir superbement Gnabry. L’autre preuve de cette force collective, c’est que Robert Lewandowski a attendu la 82e minute pour participer au festival. Le Bayern a éteint le Barça sans spécialement s’appuyer sur son atout offensif numéro un…
Autour de lui, Thomas Müller - à la finition et à la passe - a excellé dans son rôle de neuf et demi, tandis que les ailiers se sont montrés décisifs. En sortie de banc, Philippe Coutinho a profité de l’apathie adverse pour inscrire un doublé et offrir une passe décisive. En face, le Barça partait de beaucoup, beaucoup trop loin pour que Lionel Messi n’ait l’occasion de jouer le sauveur. Griezmann n’a rien apporté après son entrée. La charnière Piqué-Lenglet a été particulièrement ridiculisée tandis que même André ter Stegen, l’autre homme fort des Blaugrana habituellement, a été catastrophique dans ses relances. Rien à sauver.

Le facteur X : ces deux minutes qui auraient pu faire illusion

On joue la 9e minute de jeu et le Barça vient d’égaliser. Semedo percute en repiquant dans l’axe et sert Suarez, qui bute sur Neuer. Dans la foulée, un centre de Messi traverse la surface et vient heurter le poteau droit du portier allemand. Vingt minutes plus tard, les Bavarois comptent trois buts d’avance…Le scénario aurait peut-être été différent si les hommes de Setién avaient pris l’avantage dans cette rencontre. Sur un format classique d’aller-retour, on peut penser que la supériorité du Bayern aurait fini par reprendre le dessus. Mais sur un match sec…

La stat : 69

Le Barça a perdu un match par six buts d'écart pour la première fois depuis… avril 1951 et une défaite contre l'Espanyol en championnat (6-0). 69 ans que le club catalan n’avait pas connu telle débacle. C’est dire l’ampleur du séisme.

Le tweet qui prouve que tout était bouclé à la pause

La décla : Gérard Piqué

"Le club a besoin de changements. Je serai le premier à m'en aller si le club en a besoin".

La question : Le Barça pouvait-il vraiment éviter l’humiliation ?

Le FC Barcelone était en droit - et même en devoir - de penser que sur un match, il pouvait le faire. Que sur 90 ou 120 minutes, il pouvait gommer ses lacunes. Que Lionel Messi pouvait lui sauver la mise une énième fois. Mais la vérité, c’est que le club catalan s’expose à un tel fiasco, à une si grande humiliation, depuis très longtemps. En quelques années, le Barça est passé d’écurie référence dans l'histoire à équipe sans relief ni identité. Le club aux 26 titres de Liga s’est renié, jusqu’à ne s’appuyer que sur Messi pour continuer de se voiler la face.
Ce n’est pas faute d’avoir été averti. Mais les remontadas subies contre la Roma et Liverpool ces deux dernières saisons - entre autres - n’ont visiblement pas suffi à enclencher une profonde remise en question. Le Barça n’impose plus son jeu et enchaîne les coaches jusqu’à transformer Quiqué Setién en un technicien qui aligne un milieu renforcé plutôt que Griezmann ou Ansu Fati. Le Barça se trompe dans son recrutement, enchaîne les achats onéreux aux mauvais postes, n’intègre pas ses recrues. Celles qui, comme Coutinho, les enfoncent d’un doublé quelques mois plus tard.
Pour finir, il n’arrive même plus à camoufler les vives tensions qui le rongent en interne. Bref, l’institution catalane boucle sa première saison blanche depuis 2014 sur une retentissante humiliation et la tête très basse. C’est tout sauf surprenant. Mais c’est certainement nécessaire.
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Quique Setién

Crédit: Getty Images

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