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Chelsea - Lille : Fantômatique face à Crystal Palace, Romelu Lukaku est-il perdu pour Chelsea ?

Cyril Morin

Mis à jour 22/02/2022 à 14:04 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Transparent face à Crystal Palace samedi (0-1), Romelu Lukaku a vécu un nouveau calvaire avec Chelsea. Face à Lille ce mardi (21h), le Belge va devoir prouver que les Blues n’ont pas dépensé 115 millions pour rien. Malgré la communication positive de Thomas Tuchel à son égard, le mariage entre les deux entités reste encore franchement inachevé.

Romelu Lukaku, en grande difficulté avec Chelsea cette saison

Crédit: Getty Images

Rarement l’expression "errer comme une âme en peine" n’aura autant collé à la description d’un joueur pendant un match. Il fallait voir Romelu Lukaku déambuler, hagard, sur la pelouse de Selhurst Park pour saisir l’étendue du malaise que son cas représente ces dernières semaines à Chelsea. Isolé, déconnecté et presque perdu dans l’animation des Blues, le Belge a connu un match rachitique, ponctué par… 7 ballons touchés, dont un sur le seul coup d’envoi.
La stat interpelle et fixe un record peu enviable, surtout pour un joueur de son statut : jamais Opta n’avait enregistré une telle discrétion depuis qu’il collecte les données dans cette compétition. Face à une telle disette, difficile de rester pleinement mobilisé. Même Alan Shearer compatissait dans Match of the Day : "En première période, il n’a eu qu’une touche autre que le coup d’envoi, expliquait-t-il. Une touche ! C’est la faute de tout le monde. Il y a définitivement une incompréhension entre ce dont il a besoin et ce qu’il reçoit. Il s’est même arrêté de courir par moments car la balle ne venait jamais".
Six mois après son retour à Londres, contre près de 115 millions d’euros, presque trois mois après le psychodrame du Nouvel An, rien n’est encore réellement rentré dans l’ordre pour Lukaku. Arrivé chez le champion d’Europe dans l’espoir de compléter une armada destinée à régner, attendu comme le dernier étage de la fusée, le Belge tarde encore à démarrer sa deuxième vie à Chelsea.
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Romelu Lukaku

Crédit: Getty Images

Le système en cause ?

Sans être alarmantes, ses statistiques restent éloignées de ses standards habituels (10 buts en 28 matches) et la parenthèse enchantée du Mondial des clubs a violemment été refermée samedi : oui, il y a bien un problème Lukaku à Stamford Bridge.
Bien embêté face à la situation, Thomas Tuchel a préféré jouer sur les mots face au malaise. "C’est un processus en cours mais 'déçu' n’est pas le bon mot pour expliquer le ressenti que le staff et Romelu ont, a expliqué l’Allemand dans son opération déminage. On demande beaucoup à nos attaquants en termes d’intensité et on doit travailler davantage pour lui créer des situations et pour mieux le comprendre".
Mi-janvier, pourtant, le ton était bien différent après un choc face à Manchester City traversé comme un fantôme (1-0), encore un. "Parfois, il doit faire le travail lui aussi, avait averti l’Allemand. Il a eu beaucoup de pertes de balle et d'énormes occasions. Bien sûr, nous voulons le servir, mais il fait partie de l'équipe". Mais pas forcément d’un système de jeu dont il semble coupé…
Attendu comme un finisseur hors-pair, Lukaku est ainsi souvent le seul avant-centre dans les compositions de Thomas Tuchel. Les schémas utilisés ces dernières semaines ont été aussi variés que nombreux : 3-4-2-1, 4-2-3-1 ou 4-1-4-1. Aucun n’a réellement aidé Lukaku même si le profil hybride de Kai Havertz l’a parfois mieux connecté au jeu. Alors, c’est quoi le souci ? Sans doute une mauvaise perception d’un Lukaku avant-centre à papa plutôt que buteur moderne.
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Romelu Lukaku

Crédit: Getty Images

"Je ne pense pas que Chelsea ait encore compris comment l'utiliser, estimait d’ailleurs Antonio Conte, l’homme à l’origine du prolifique duo "LuLa" à l’Inter, à Sky Italia en septembre dernier. Je pense que nous avons fait un excellent travail avec Romelu pendant deux ans. C'est un attaquant très spécifique. Il faut amener Lukaku dans la surface, il est dangereux. Mais quand il part du milieu de terrain, il est incroyablement rapide. C'est très difficile de trouver un joueur qui soit à la fois un finisseur, mais qui puisse aussi courir depuis le milieu de terrain".
Autrement dit, limiter Lukaku à un "target man" en pivot serait passer à côté de l’essence même d’un joueur presque plus redoutable quand il arrive lancé. "Ce n’est pas une question de système", s’est pourtant défendu Tuchel samedi, conscient sans doute que son effectif ne pouvait lui offrir ce dont il avait besoin, sous peine de sacrifier des points forts qui ont porté Chelsea au sommet de l’Europe en juin dernier.

"La relation est cassée"

La construction de l’effectif (proliférations d’ailiers et joueurs de côté, milieux centraux dominants et aucun second attaquant - à moins de considérer Timo Werner dans ce rôle-) incite donc Tuchel à la méthode Coué. "On doit encore croire en lui car il a prouvé qu’il peut être celui qui conclut les actions", a estimé Tuchel.
C’est sans doute aussi passer à côté de la frustration d’un champion qui fonctionne à l’égo et à la confiance, comme l’a sans doute compris Thierry Henry, dont il est très proche en sélection. Pour certains, la rupture est déjà actée et "ne peut être réparée", comme l’a notamment avancé Nigel Reo-Coker, ancien joueur devenu pundit pour la BBC. Selon lui, tout s’est brisé lors de la prise de paroles polémique en décembre dernier.
"La relation est cassée et elle ne sera plus jamais comme avant, a estimé l’ancien milieu dans le podcast Football Daily au début du mois. Il est déjà convaincu que l’équipe ne joue pas selon ses qualités et que cela sera systématiquement difficile. Donc il n’est plus le même joueur, celui qui malmenait la Serie A et détruisait les défenses lors des deux saisons précédentes. C’est très compliqué de revenir de ce genre d’incident en tant que joueur et c’est uniquement grâce au management humain du staff que Chelsea pourra tirer quelque chose de lui". A Thomas Tuchel de faire encore des miracles avec sa câlinothérapie. Quitte à redevenir ministre des Sports plutôt qu’entraîneur pendant quelques heures…
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"On avait reproché à Henry d’être trop gentil avec Arsenal" : Les pundits sont-ils impartiaux ?

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