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Avant PSG - AC Milan : Pourquoi le Paris Saint-Germain patine sur coup de pied arrêté ?
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Publié 25/10/2023 à 09:35 GMT+2
Face à l'AC Milan ce mercredi (21h), le PSG tentera de rattraper son accroc de Newcastle (4-1). Pour ce faire, le club parisien pourrait espérer une nette amélioration sur coup de pied arrêté. Cette saison, le coup franc magnifique d'Achraf Hakimi face à l'OM mis à part, Paris galère dans le domaine. Une constante pour le club de la capitale qui finit par peser sur ses parcours européens.
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Video credit: Eurosport
Un simple touche peut-elle mettre en péril toute l'animation défensive d'un prétendant à la victoire finale en C1 ? Ceux qui ont levé le sourcil face à cette question volontairement provocatrice devraient se repencher sur le naufrage du PSG à Newcastle (4-1). Ce soir-là, Paris a été battu tactiquement, dans les limites de jeu. Mais aussi sur les à-côtés. Le mécanisme des touches chez les Magpies a par exemple mis l'arrière-garde parisienne à l'agonie, avant que le but du break des locaux n'intervienne sur coup de pied arrêté.
Rien n'était dû au hasard. A Newcastle, les touches sont parties prenantes d'un travail approfondi sur ces phases de jeu arrêtés. Avant la rencontre, d'ailleurs, on avait analysé côté anglais que les coups de pied arrêtés pourraient être le talon d'Achille parisien. Bingo. Et ce alors que même que Paris présentait, avec Marquinhos et Milan Skriniar, de vrais spécialistes dans le combat aérien. Comment Paris en est arrivé à souffrir autant ?
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Dan Burn, buteur pour Newcastle face à Paris
Crédit: Getty Images
La question taraude les spécialistes, d'autant que cette lacune défensive s'accompagne d'une neutralité offensive inexpliquée. "Ils ont des joueurs capables de tirer – Dembélé est un bon tireur -, ils ont des joueurs comme Marquinhos qui doivent être dans le Top 10 des meilleurs joueurs dans les airs, ils ont des joueurs capables de combiner, d'éliminer en un contre un : il y a vraiment des choses à faire sur coups de pied arrêtés. C'est un axe de progression qui, à mes yeux, n'aura pas forcément de conséquences en L1. Mais en Ligue des champions, ça peut rapporter gros", estime Damien Della Santa, entraîneur spécialisé dans ces questions.
Par ici les demies
Plutôt, oui. L'analyse détaillée de l'efficacité sur coups de pied arrêtés sur les saisons 2019, 2020 et 2021 de C1 a fait ressortir une corrélation qui interpelle : les deux meilleures équipes dans le domaine ont systématiquement atteint les demi-finales, a minima. Paris, d'ailleurs, s'était largement distingué dans le domaine en 2020 sous la houlette de Thomas Tuchel où il était leader sur l'exercice. Depuis, le PSG est rentré dans le rang. Pire, il apparaît presque ringard dans sa manière d'aborder l'exercice.
L'an passé, c'est Liverpool qui présentait le meilleur différentiel entre le nombre de buts marqués et encaissés sur corners et coups francs dans toutes les compétitions (+13). Les Reds ne sont pas allés au bout, c'est vrai. Mais, historiquement, cela leur a rapporté beaucoup – remember le corner de Trent Alexander-Arnold pour Divock Origi face au Barça ?
Dans la Mersey, on s'est associé avec Neuro11, une entreprise mêlant neurosciences et bio-mécanique pour faire progresser les Reds dans l'exercice. Les résultats, depuis, sont bluffants. "Désormais, ils sont partie intégrante de notre staff", expliquait ainsi Jürgen Klopp en mars 2022, louant "l'incroyable impact" de l'entreprise allemande sur les résultats des Reds. "Les équipes anglaises bossent presque toutes avec des spécialistes et des départements spécifiques, décrypte l'ancien adjoint de Christophe Galtier à Nice. Les équipes allemandes s'y mettent, d'ailleurs Thomas Tuchel a recruté le spécialiste de ces questions qu'il avait à Chelsea. A part le Real Madrid, tous les prétendants à la victoire finale me semblent très nettement en avance sur le PSG en termes de structuration dans ce domaine".
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Ousmane Dembélé avant de botter un corner face à Newcastle
Crédit: Imago
Paris va-t-il prendre le virage que la L1 n'a pas encore complètement saisi ? A vue d'œil, pas sûr. Face à Strasbourg, il a encaissé un but, finalement annulé, sur un second ballon issu d'un corner. En l'état, seul le coup franc direct d'Achraf Hakimi face à l'OM est venu embellir le bilan. "Le PSG a tiré plus de 70 corners depuis le début de saison sans réussir à marquer un but, remet Damien Della Santa. La moyenne est normalement à 1 but tous les 30 les corners. Les meilleures équipes dans le domaine sont même à 1/19. Donc, si on compare aux concurrents européens, Paris ne joue pas dans la même cour".
Luis Enrique, historique contrarié
Les départs de Lionel Messi et Neymar, habituels artificiers lors des dernières saisons, ne peuvent même pas expliquer ce désamour inexplicable tant les chiffres en présence des deux artistes restaient sensiblement les mêmes. L'an passé, parmi les 16 qualifiés en 8e de finale, Paris présentait le 11e bilan. Un ventre mou qui ne devrait pas lui ressembler.
L'arrivée de Luis Enrique n'a, pour l'instant, pas eu d'effet sur ce thème. Son historique, notamment du côté du Barça où les coups de pied arrêtés défensifs étaient l'une des failles d'une équipe en or, ne plaide pas en sa faveur. Ses déclarations, non plus d'ailleurs.
Après une défaite face à la Suisse (1-2), où sa Roja avait encaissé deux buts sur corner, il n'avait pas cherché à épiloguer. "Je ne pense pas travailler les coups de pied arrêtés de manière intense juste parce que nous avons encaissé deux buts face à la Suisse, avait-il expliqué à la presse. On analyse tout ça. Mais, je me souviens d'une dynamique horrible dans l'exercice quand j'étais joueur. Alors l'entraîneur avait beaucoup insisté sur ça, on l'avait bossé très longuement mais on restait toujours aussi nuls."
A cette philosophie est venue se greffer un autre souci, bien plus inattendu. Depuis l'installation au Campus PSG de Poissy, il devient vraiment compliqué pour Paris de s'entraîner sur ces phases arrêtées. La raison ? Un vent tourbillonnant à décorner les bœufs qui empêche des trajectoires régulières. Quand ça ne veut pas…
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Mais pourquoi personne ne parle de Liverpool ?
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