Real Sociedad - PSG - Donnarumma, meilleur gardien du monde, vraiment ?

Si l'affaire Luis Enrique – Kylian Mbappé n'avait pas phagocyté toute l'actualité du PSG depuis dix jours, Gianluigi Donnarumma aurait sans doute un peu plus fait la Une. En 2024, le gardien du PSG enchaîne les gros matches et il a fallu une dernière prestation magistrale à Monaco (0-0), où il a réussi à dégoûter Wissam Ben Yedder, Maghnes Akliouche et Takumi Minamino, pour que sa régularité soit enfin saluée. "Gigi est un des meilleurs gardiens du monde, il travaille très bien et s'est adapté à nos idées, l'a salué Luis Enrique en conférence de presse. Il est très intelligent et nous donne beaucoup de confiance car c'est difficile de marquer contre lui."

Selon DT Football, qui s'appuie sur les données très fiables de Wyscourt, le vainqueur du dernier Euro est le gardien le plus performant sur sa ligne dans les cinq grands championnats avec 45,5% de "buts attendus" évités. Il devance très largement Andriy Lunin (Real Madrid, 33,1%) et Marco Bizot (Brest, 31,6%). Trois mois après un énorme passage à vide, des erreurs grossières face à Monaco puis Newcastle et une expulsion au Havre, l'Italien a repris ses esprits et une bonne dose de confiance. Le voilà visiblement bien dans ses pompes après avoir digéré les consignes d'un Luis Enrique qui lui demande beaucoup dans le jeu au pied, son talon d'Achille.

"Avec Luis Enrique, il a clairement avancé dans ce domaine, note Christophe Lollichon, ancien entraîneur de Petr Cech à Chelsea, qui n'a pas toujours été tendre avec le géant venu de Castellammare di Stabia. Il est beaucoup plus serein mais il a aussi l'avantage d'avoir beaucoup plus de solutions qu'avant dans la relance grâce au travail de l'entraîneur." A intervalles réguliers, Donnarumma rappelle pourquoi Paris a mis sur la touche Keylor Navas pour lui faire place nette. Mais l'Italien n'a pas su, jusqu'ici, conserver son meilleur niveau tout au long d'une saison.

Sa boulette face à Karim Benzema lors du 8e de finale maudit à Santiago Bernabeu en 2022 succédait à sa première bonne période à Paris qui lui avait permis de prendre le dessus sur Navas. Rebelote à l'automne dernier. Avant de sombrer en une semaine face à Monaco, Newcastle puis au Havre, il semblait avoir pris une nouvelle dimension en s'imposant comme un leader fiable (six cleans sheet en 12 matches de L1, 83% d'arrêts réussis). C'est quand il semble au sommet de sa forme que tout déraille depuis ses débuts à Paris. Le 8e de finale retour face à la Real Sociedad doit lui permettre de prouver que les trous d'air sont derrière lui. Pour que le meilleur gardien du dernier Euro devienne le meilleur du monde, il faut trouver cette régularité dans les matches qui comptent vraiment.

"Je reste mesuré par rapport à un gardien dont on attend beaucoup mais il y a du mieux dans son influence, il est moins stressé au pied, note encore Lollichon. On parle de son match exceptionnel à Monaco. Oui, il est spectaculaire, il est bon sur ses points forts mais s'il ne fait pas ce match-là, il faut qu'il change de métier. Ce niveau de performance est normal. Il a encore des axes de progression : il doit être plus influent dans le jeu aérien et prendre plus de risque." Pour convaincre l'ancien grand manitou des gardiens de Chelsea, il en faudra plus. Donnarumma est sur la bonne voie. Mais c'est le test Ligue des champions qui validera sa progression.