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Equipe de France : L'alignement, un mal sans remède pour les Bleus ?

Vincent Bregevin

Mis à jour 07/06/2022 à 19:38 GMT+2

LIGUE DES NATIONS - Face au Danemark (1-2) comme en Croatie (1-1), la défense de l'équipe de France n'a pas donné suffisamment de garanties de fiabilité. En cause, il y a notamment les lacunes affichées par les Tricolores dans l'alignement. Un mal qui tient à plusieurs explications. Et loin d'être évident à solutionner pour le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps.

"À quatre ou à cinq derrière, les Bleus ont les mêmes problèmes"

C'est le mot en vogue de ce mois de juin : l'alignement. Didier Deschamps aurait certainement préféré qu'il en soit autrement. Mais ses Bleus n'ont rien fait pour que ce terme ne devienne pas à la mode. L'alignement, il en était déjà beaucoup question vendredi après la défaite face au Danemark (1-2). Il est encore revenu sur le tapis après le nul concédé lundi en Croatie (1-1). De tous les maux dont peut souffrir la défense française à moins de six mois du Mondial, c'est certainement le plus problématique.
Le phénomène est d'autant plus troublant qu'il s'est produit dans deux configurations tactiques distinctes, avec des hommes différents pour l'animer. Le système à trois défenseurs centraux avec un onze proche de l'équipe-type de Deschamps contre le Danemark avait affiché des limites criantes dans l'alignement. L'arrière-garde à quatre éléments, avec des joueurs davantage habitués à jouer le rôle de réservistes, aligné en Croatie n'a pas offert beaucoup plus de garanties. La question du schéma se pose, celle des hommes aussi, mais il est loin d'être acquis que le mal se résume à ça.

A trois ou à quatre, le problème est le même

Deschamps ne disait pas autre chose dimanche, à la veille du match face aux Croates. "Forcément, quand on encaisse des buts, il y a des choses qu’on doit mieux faire notamment sur l’alignement et la gestion de la profondeur surtout lorsque le porteur du ballon n’est pas cadré, résumait le sélectionneur tricolore en conférence de presse. On ne l’a pas bien fait. Cela se travaille et ça peut aussi arriver quand on joue dans une défense à quatre." Les approximations défensives affichées le lendemain à Zagreb, de manière générale et dans l'alignement en particulier, ne lui ont pas donné tort.
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La question du système se posait peut-être davantage face au Danemark, avec ce schéma à trois centraux plus exigeant sur le plan de la coordination. La gestion des espaces entre les axiaux excentrés et les pistons est particulièrement cruciale. La France était particulièrement exposée sur le côté droit avec la présence de Kingsley Coman, un attaquant de formation même s'il évolue parfois à ce poste au Bayern. Il y a eu des approximations avec Jules Koundé, aligné en défenseur central droit. Mais paradoxalement, les deux buts danois sont venus d'un problème d'alignement sur l'autre flanc, où la paire composée par les frères Hernandez semblait pourtant dégager plus de fiabilité sur le papier.

Le cadrage du porteur, l'autre paramètre essentiel

Leur vécu, et leur habitude à évoluer à leurs postes respectifs allait dans ce sens. Mais mettre les hommes dans leurs meilleures dispositions ne suffit pas. Symboliquement, cela montre toute la difficulté à maîtriser l'alignement défensif. "Quand on joue à trois, il faut au moins que les trois de l’axe soient alignés, expliquait Deschamps dimanche. Sur le deuxième but, Lucas (Hernandez) s’aligne mais son frère (Théo) est un peu derrière. Je leur ai dit, ils le savent mais dans l’action, c’est quelque chose de basique : quand le porteur n’est pas cadré, le danger, c’est la profondeur. Dans l’action, ils font des choix et quand l’alignement n’est pas parfait, cela engendre des occasions et parfois des buts."
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Le cadrage du porteur adverse, c'est un autre paramètre essentiel. Il n'influe pas vraiment sur l'alignement de la défense, mais il permet d'en atténuer les méfaits en imposant une pression sur le passeur pour limiter la précision des transmissions. Le problème s'est notamment posé contre le Danemark. Les Bleus ont été davantage mis en difficulté quand les Danois ont renforcé l'entrejeu en seconde période, créant ainsi une supériorité numérique que les deux milieux axiaux français ne sont pas parvenus à contenir.

Les automatismes ne règlent pas tout

Le problème est réapparu contre les Croates, dans une configuration différente. Le milieu des Bleus était plus fourni avec le rôle hybride occupé par Adrien Rabiot sur le côté gauche pour épauler la paire de récupérateurs formée par Aurélien Tchouaméni et Mattéo Guendouzi. Une densité supérieure nécessitée aussi par l'organisation croate, avec trois hommes réputés pour leur qualité de passe dans l'entrejeu (Marcelo Brozovic, Mateo Kovacic et Luka Modric). Les Bleus ne sont pas totalement parvenus à cadrer les milieux croates. Aussi parce que l'équipe expérimentale alignée à Zagreb manquait cruellement d'automatismes en défense, comme au milieu.
Les automatismes, justement. C'est certainement la clé pour une gestion optimale de la profondeur. Sans être une garantie pour autant. Lors de la demi-finale du Mondial 1998, la défense française ne manquait pas de vécu avec le quatuor Thuram-Blanc-Desailly-Lizarazu. Elle avait un milieu à trois récupérateurs pour cadrer les passeurs adverses. Cela n'avait pas empêché Davor Suker d'exploiter un mauvais alignement de l'arrière-garde tricolore, en l'occurrence de Thuram, pour ouvrir le score. La preuve que le problème ne peut jamais être totalement résolu. Mais il est possible de le modérer. Et de ce point de vue, les Bleus actuels n'ont que l'urgence de progresser avec le Qatar en ligne de mire.
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