Italie - France : après la frustration, enfin l'efficacité ?

Après un match contre Israël d'une rare fadeur, la France conclut sa phase de groupes de la Ligue des nations contre l'Italie, dans la position d'une équipe qualifiée mais malmenée. Les Bleus sont à la peine offensivement en 2024, mais peuvent atténuer ce bilan face à un grand d'Europe, mais pas une référence défensive.

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Video credit: Eurosport

19 buts en 15 matches, voilà le bilan de l'équipe de France avant de clore le chapitre 2024 de son histoire. Les Bleus sont décidément bien pâles offensivement. Et ce n'est pas le match nul et vierge contre Israël jeudi qui va calmer les interrogations quant au manque parfois criant d'efficacité de l'attaque tricolore. Dimanche en Italie, les joueurs de Didier Deschamps le savent, ils devront faire mieux, beaucoup mieux même pour la dernière journée de la phase de groupe de la Ligue des nations. L'enjeu, assez relatif puisque les deux équipes sont déjà qualifiées, autant que l'adversaire, pourraient offrir les conditions à un léger rebond.
La France aurait en tout cas tort de s'en priver. Elle a l'opportunité tout d'abord de venger son affront subi lors de la première journée et la défaite au Parc des princes 1-3 contre la Nazionale, un de ses meilleurs ennemis. "Le dernier objectif que l'on a, c'est de prendre notre revanche sur cette équipe" a asséné Ibrahima Konaté en conférence de presse samedi. Mais aussi de faire oublier la bouillie contre Israël, durant laquelle les Bleus n'ont jamais trop su comment manœuvrer le bloc bas adverse.
Avec presque autant de frappes cadrées que contrées, les vice-champions du monde se sont procuré trop peu d'occasions franches contre un adversaire a priori autant à leur portée. "J'avais énormément de frustration après le match contre Israël à titre personnel et à titre collectif, a admis Konaté. Maintenant peut-être que j'y suis allé un peu fort, parce que la seule chose qui nous a manqué, c'est l'efficacité sur ce match-là."

Des Bleus inefficaces, un sentiment de déjà-vu

La thèse de l'accident ne tient pourtant pas. Pas quelques mois seulement après un Euro insipide devant le but adverse. La nécessité de renouvellement offensif entre les absences des uns (Kylian Mbappé absent, Ousmane Dembélé forfait) et les retraites plus ou moins attendues des autres (Olivier Giroud puis Antoine Griezmann) se fait dans la douleur. "C'est très frustrant après un match pareil d'avoir autant d'occasions et de ne pas marquer, cela nous est déjà arrivé contre le Canada puis à l'Euro contre les Pays-Bas et le Portugal", s'est rappelé Didier Deschamps. Avant de nuancer le sentiment de gabegie : "Avant Israël, on avait retrouvé une bonne efficacité avec neuf buts en quatre matchs. Que le sujet revienne, quand on fait 0-0, forcément c'est qu'on n'a pas marqué. Mais on a eu suffisamment les occasions pour le faire. Le gardien a été très bon en face, on a certainement manqué de précision."
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Le réservoir est-il vide en équipe de France ? "Non, il n'est juste pas prêt"

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Et cela coûte cher, puisque les Bleus pointent trois points derrière leur adversaire du soir, avec une différence de buts défavorable (+7 pour l'Italie, +4 pour la France). Si la hiérarchie reste en l'état, ils devraient faire face à l'Espagne, le Portugal ou l'Allemagne en quarts de finale en mars prochain, en jouant à l'extérieur au retour. Il est donc grand temps de retrouver le sens du but. Corriger cette faiblesse offensive, ce serait aussi profiter de l'affiche proposée.

Un but encaissé par match pour l'Italie

Après son échec sévère lors de l'Euro (une seule victoire et une élimination dès les huitièmes de finale contre la Suisse), l'Italie et Luciano Spalletti ont mis son logiciel à jour, les choix tactiques du sélectionneur transalpin avec. Finie la défense à quatre qui avait notamment permis à Naples de retrouver le titre de champion d'Italie. La Nazionale évolue avec une ligne arrière de trois, et deux pistons pour enchaîner les courses sur les côtés.
Et les options ne sont pas légion. Andrea Cambiaso devrait une nouvelle fois prendre le couloir droit, lui qui évolue de l'autre côté avec la Juventus Turin. Sur le banc jeudi lors de la victoire en Belgique, les cinq remplaçants à vocation défensive cumulaient 13 petites sélections, aucune pour les bizuths Pietro Comuzzo (19 ans, Fiorentina), Caleb Okoli (23 ans, Leicester) et Nicolò Savona (21 ans, Juventus). Ne comptez pas pour autant sur Spalletti pour verrouiller derrière, même si un seul point suffirait à son équipe pour garantir la première place du groupe.
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Federico Dimarco (Italie) réagit après son but contre la France en Ligue des nations, le 6 septembre 2024

Crédit: Getty Images

"La France va évidemment chercher la victoire, mais on ne peut pas partir dans l'idée qu'un match nul nous suffit, a-t-il assuré en conférence de presse ce samedi. Je suis convaincu que nous allons prendre des initiatives et jouer de la façon que l'on désire, pour tous ceux qui nous soutiennent." Son Italie se fait ainsi plus joueuse, avec la deuxième meilleure attaque de cette Ligue des nations. Mais aussi moins rigide défensivement. Avec cinq buts encaissés en cinq matches, comme l'équipe de France, elle est le leader de groupe le plus perméable de la ligue A. En-dehors des deux rencontres face à Israël, l'Italie a concédé autant ou plus de tirs que son adversaire contre les Bleus à l'aller et lors de la double confrontation contre la Belgique. Un adversaire qui ne refuse pas le jeu, en voilà une opportunité pour relancer une attaque grippée.
Jouer "à la maison" pourrait offrir quelques repères à Marcus Thuram, attendu comme titulaire en pointe à San Siro. L'Interiste illustre à merveille les maux bleus du moment, lui qui n'a pas marqué en sélection depuis la promenade contre Gibraltar en novembre 2023 pendant qu'il empile les buts dans la Botte (15 en 2024, 7 en Serie A cette saison). "Marcus Thuram fait énormément de bien à l'Inter, confirmait Ibrahima Konaté en conférence de presse. Certes il est un petit peu moins efficace en équipe de France, mais c'est un très grand joueur. L'efficacité elle va venir, il va en mettre des buts. On ne s'inquiète pas du tout pour ça. S'il arrive à le faire en club, pourquoi il ne le ferait pas en sélection. Il ne lui manque rien du tout, ça va venir petit à petit." Pour ce qui est de 2024, c'est l'occasion ou jamais.
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