Après Juventus Turin - FC Nantes (1-1) - Nantes, l'envie de rêver et le devoir d'y croire

Il fallait avoir pas mal d'imagination pour croire aux chances du petit FC Nantes face à la grande Juventus Turin. Alors oui, le club italien traverse une sombre période entre points de pénalité et déclassement sportif. Mais tout de même, voir le 118e club au coefficient UEFA sortir indemne de 90 minutes sur la pelouse de la Juve, voilà qui n'est pas banal. Si la bande à Rabiot a dominé, touché les poteaux et les barres, Nantes a joué le coup finement et récolté ce qu'Antoine Kombouaré était venu chercher. Ce match doit conforter les Canaris dans leurs certitudes et leur prouver que oui, c'est possible.

"Je sors épuisé mentalement, ça va très vite, a réagi Alban Lafont devant les micros. C'est super enrichissant pour nous parce que c'est le très haut niveau." Et Nantes a su se hisser à la hauteur après plus de 20 ans sans grandes affiches européennes. L'exploit n'est pas mince mais il ne sort pas de nulle part. Il fallait voir ce jeudi la discipline des coéquipiers d'un Moussa Sissoko digne de ses plus belles heures. Et surtout, le plan a été appliqué à la lettre.

"On n'a pas lâché. C'était dur parce qu'ils jouent très bien au ballon. Mais on est resté solide et on savait qu'il y avait des trucs à faire en contre, c'est ce qu'on a fait", dévoile le héros du soir, Ludovic Blas. "On savait qu'on allait en avoir une ou deux, qu'il fallait être efficace, abonde Nicolas Pallois, précieux pour son retour à la compétition. Ils font deux barres mais il ne fallait pas prendre le second qui nous aurait fait mal. Après, le but de Ludo, c'était magique et il fallait fermer."

"Tous les garçons ont été héroïques, nous savions à quel type d'adversaire nous étions confrontés et quelles étaient les difficultés. Nous sommes fiers de ce match nul", a plastronné un Antoine Kombouaré qui, décidément, multiplie les miracles depuis son retour à la Jonelière.

Angel Di Maria a fait mal en début de rencontre, Nantes aurait pu concéder un penalty à la dernière minute mais, globalement, les Canaris ont plutôt tenu le choc. Dans une semaine, "ça va être le feu à La Beaujoire" (Pallois) et l'ambiance incandescente sera un atout capital pour inverser le rapport de force. Mais pas question de perdre le sens des réalités. "C'est un très bon résultat, on garde nos chances mais pas d'enflammade, ce sera très dur", prévient Lafont. "Le plus dur reste à faire", continue Blas. Kombouaré trace le même sillon : "Le plus dur, ce sera de finir le travail, je m'attends à une Juve remontée, ils sont vexés." Et très honnêtement, après la prestation de ce jeudi, ce serait dommage d'en rester là.