Crise à l'OM - Démission de Marcelino - Aubameyang : "C'est une sacrée tourmente"

Ils ont pris soin de ne pas prononcer les noms de Marcelino et de Pablo Longoria. Comme si tout cela n'avait pas existé, comme si tout était normal même si la seule présence de Pancho Abardonado sur l'estrade de la conférence de presse rappelait que l'OM a été violemment secoué cette semaine. Envoyés au feu alors que le club est encore en pleine crise, le coach intérimaire de l'OM et Pierre-Emerick Aubameyang avaient visiblement des consignes : ne surtout pas porter de jugement sur ce qu'il s'est passé et, si possible, en dire le moins possible alors même que le départ de Marcelino et les mises en retrait des dirigeants olympiens sont désormais actés.

Il a fallu quelques bouts de phrases marmonnées dans leur barbe pour rappeler la situation chaotique. "C'est une sacrée tourmente (…). On est humain et ce n'est pas facile", a lâché du bout des lèvres l'ancien attaquant d'Arsenal. Avant de continuer timidement : "C'est un peu particulier parce que si on regarde le classement, on est encore là, il n'y a pas de drame." S'il a avoué sa "tristesse" ("ça fait mal quand on touche à un club qu'on aime"), Abardonado, lui, a tout fait pour minimiser les évènements comme si tout ça, au fond, faisait partie de l'ADN du club : "Le contexte, les joueurs connaissent, ils savent que ça peut arriver (…). J'ai connu des crises en tant que joueur, ça ne nous a pas perturbés, le club ne verra d'autres."

Certes mais perdre son coach et voir l'ensemble du board se mettre en retrait en moins de 48 heures, ça n'arrive tout de même pas tous les quatre matins. Ce que les joueurs en pensent ? Ce qu'ils se sont dit entre eux ? Les messages qu'ils ont fait passer à Longoria ou Marcelino ? "Ça doit rester entre nous", a rapidement évacué un Aubameyang visiblement pressé que l'interrogatoire cesse.

Le job de ces deux hommes-là était clair ce mercredi : préparer au mieux le premier match de Ligue Europa de la saison face à l'Ajax Amsterdam. Et pour s'éviter de se prendre les pieds dans le tapis chez un grand d'Europe, mieux vaut éviter de s'éparpiller et de remuer une situation suffisamment compliquée comme ça. "Focus sur le match" : le message a été martelé à n'en plus finir par le duo, conscient qu'une sortie de route ne faciliterait pas un retour au calme, surtout à trois jours d'un déplacement au Parc des Princes qui ne pouvait pas plus mal tomber.

"Je peux comprendre parce qu’on n’a pas démontré l'étendu de notre talent sur les derniers matches, a encore tenté d'argumenter PEA. Mais ça ne fait pas si longtemps qu'on est ensemble. Il faut faire avec. On doit rester uni, ensemble même dans ces situations chaotiques. Il y a un super groupe." Abardonado, lui, promet que ses hommes essaieront de faire "le plus grand match possible." Pour sa première sur le banc, il confie : "C'est une fierté, c'était un des objectifs. C'est arrivé plus vite que prévu et je dois répondre à ce que les dirigeants me demandent." Voilà peut-être la seule information de cette conférence presse : il y aurait donc encore des dirigeants à l'OM.