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Jouer la montée en Ligue 2 sans éclairage : vis ma vie de Chamois niortais

Paul Citron

Publié 01/04/2024 à 00:02 GMT+2

Sur les talons du Red Star à la tête du National après 26 journées, les Chamois niortais font face depuis plusieurs semaines à un aléa embarrassant. L’éclairage de leur stade René-Gaillard est en panne, et les contraint à jouer à des horaires ubuesques, comme face à Orléans ce lundi (à 16h30). La communauté d’agglomération de la ville joue contre-la-montre, et les supporters s’agacent.

Les supporters de Niort protestent contre l'horaire du match face à Nîmes, le 14 mars 2024. Crédit : Niort 1925.

Crédit: Eurosport

Les Chamois niortais n’ont pas la lumière à tous les étages. Sur le terrain, en effet, tout va pour le mieux. La bande de Philippe Hinschberger n’a perdu qu’une seule rencontre en 2024, et occupe la deuxième place du National derrière le Red Star. Mais depuis plus d’un mois, les Deux-Sévriens composent avec un tracas supplémentaire : l’impossibilité d’éclairer leur stade René-Gaillard.
Le 29 février dernier, les médias locaux ont révélé qu’une panne des installations électriques du complexe de la Venise-Verte empêchait le bon fonctionnement des projecteurs. Pris de court, le club a décalé la rencontre qui l’opposait à Marignane-Gignac le lendemain, de 19h30 à 15h, pour éviter de jouer dans l’obscurité. Gestionnaire du stade, la communauté d’agglomération de Niort avait alors assuré que "de nouvelles investigations, avec des moyens importants" seraient menées pour rétablir la situation "dans les plus brefs délais."

Retour à la normale prévu le 26 avril

Un mois plus tard, seuls la progression du soleil et le changement d’heure ont permis aux Chamois de modifier leurs horaires. Ce lundi, contre Orléans, ils jouent à 16h30. Niort Agglo patine, et les opérations demandent bien plus de temps que prévu. "L’approvisionnement des pavés Led à remplacer (+ de 50%) est très difficile en l’absence de stock, nous explique la collectivité. Par conséquent, notre fournisseur n’est pas en capacité de garantir une livraison puis une installation dans des délais brefs." La mise en fonction des nouveaux équipements est désormais prévue, "si les interventions ne subissent pas d’aléas", pour le 26 avril contre Martigues.
Franck Azzopardi en a vu bien d’autres. Adjoint de Philippe Hinschberger, et cadre du club où il a passé toute sa carrière de joueur entre 1990 et 2005, il préfère mettre de côté ce souci sur lequel le club n’a en fait aucune prise. "On ne va pas s’apitoyer là-dessus, il faut voir le verre à moitié plein, positive-t-il, bien conscient que la fin de saison des Chamois mérite mieux qu’une guerre ouverte avec les collectivités territoriales, comme celle qui avait embrasé le club l’année passée.Les résultats font qu’on n’a pas besoin de se chercher des excuses." Reste tout de même quelque chose à déplorer : "Comme on joue l’après-midi, on a moins de monde, c’est un peu gênant."
L’éclairage, c’est la cerise sur le gâteau
Pour les suiveurs, en effet, la donne est toute autre. "On s’est retrouvés à 700 dans les tribunes contre Nîmes, peste David*, fervent supporter du club. Le match avait été programmé un vendredi, à 15h. Celui qui lance les chants et qui tient les tambours, c’est un chef d’entreprise en horticulture, alors il avait réussi à se libérer. J’avais réussi à quitter à 15 heures le boulot, j’étais arrivé au bout de 30 minutes. Mais ce n’est pas évident, les gens travaillent." Une situation qui ne permet pas de réconcilier les supporters avec la communauté d’agglomération niortaise, d’abord parce que le système d’éclairage avait été rénové en 2022. Mais aussi car c’est loin d’être le premier dysfonctionnement recensé.
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Les supporters de Niort protestent contre l'horaire du match face à Nîmes, le 14 mars 2024. Crédit : Niort 1925.

Crédit: Eurosport

En février, les Chamois avaient dû délocaliser leurs entraînements en raison de l’entretien désastreux des pelouses à René-Gaillard. "Par rapport à quand j’étais au club il y a 20 ans, aujourd’hui, je tombe sur le cul", s’était indigné Philippe Hinschberger. L’imbroglio de l’éclairage a ensuite donné l’idée au groupe de supporters Niort 1925 de lancer une pétition, intitulée : "Exigeons que la communauté d’agglomération de Niort entretienne ses équipements sportifs". A la mi-mars, plusieurs personnes se sont mobilisées pour désherber elles-mêmes les tribunes du stade.
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Le groupe Niort 1925 désherbe les tribunes du stade, pour inciter Niort Agglo à mieux entretenir le stade, en mars 2024. Crédit : Niort 1925.

Crédit: Eurosport

"On a un club qui joue la remontée en Ligue 2 et rien n’est fait ! Mis à part les mutuelles, c’est quand même les Chamois qui font parler de la ville, veut rappeler David, à l’initiative de cette mobilisation. On est énervés, alors l’éclairage, c’est la cerise sur le gâteau." Pour le moment, l’équipe menée par l’ancien Lorientais Bruno Ecuele Manga garde le cap, malgré les vents contraires qui complexifient ses rencontres à domicile. Espérons que le 26 avril, date d’un match couperet face à Martigues, le courant électrique sera revenu jusqu’aux néons du stade René-Gaillard.
*Le prénom a été modifié à la demande de l'interviewé.
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