Arsenal, le formidable défi d'Emery

Il n'y aura pas de round d'observation pour Unai Emery. Le calendrier de la Premier League lui a réservé un accueil des plus corsés. Avec Manchester City et Chelsea pour premiers adversaires, l'ancien entraîneur du PSG sera immédiatement plongé dans le vif du sujet. Ces deux matches de gala donneront le ton du nouveau défi qui attend le technicien basque avec Arsenal. Un sacré challenge. Mais il s'annonce passionnant pour l'Espagnol.

C'est difficile de rester 22 ans sur le banc d'un seul club, tant le métier d'entraîneur suppose de s'asseoir sur un siège éjectable. Mais remplacer celui qui a réussi cet exploit l'est peut-être encore davantage. Les fans de Manchester United pourront le confirmer. Cinq ans après, ils attendent toujours de voir un manager à même de remettre le club mancunien au sommet de la Premier League, là où Sir Alex Ferguson l'avait régulièrement maintenu durant ses 27 ans passés sur le banc des Red Devils. "Fergie" incarnait une institution. Wenger aussi. Et de ce point de vue, Emery est loin d'avoir accepté la plus facile des successions.

Le Basque a déjà un profil intéressant pour accomplir cette mission. C'est un technicien encore jeune (46 ans) mais doté d'une solide expérience après avoir entraîné durant 14 ans. Ses deux années au PSG lui ont offert un vécu dans un environnement particulier, avec un impératif de résultat. Cela lui sera précieux pour ce nouveau défi. Enfin, il a été choisi très tôt par le board des Gunners. Il était vraiment désiré et Arsène Wenger a probablement joué un rôle sur sa nomination. Si la transition sera délicate, il a au moins été placé dans de bonnes conditions pour réusir.

Le club londonien est sur le déclin. Pour la deuxième année d'affilée, il ne disputera pas la Ligue des champions après y avoir participé sans interruption pendant 19 ans. Cinquièmes en 2017-18, Arsenal a terminé sixième la saison placée, son pire classement depuis 1995 (12e). Les Gunners ont échoué à sept longueurs de la cinquième place occupée par Chelsea. Ils n'ont jamais semblé autant distancés par la concurrence pour le titre et les places qualifications pour la Ligue des champions dans un championnat aussi relevé que la Premier League.

Arsenal a réussi un mercato plutôt positif. Avec des renforts défensifs bienvenus, qu'il s'agisse des expérimentés Sokratis et Lichtsteiner en défense ou de la jeune promesse uruguayenne Lucas Torreira au milieu de terrain. Parallèlement, le club londonien n'a pas perdu d'éléments majeurs. Contrairement aux années précédentes, il n'a pas forcément à rougir de son mercato par rapport à ses concurrents, hormis Liverpool. Emery dispose d'un effectif assez compétitif avec une marge de progression intéressante. A lui de l'exploiter au mieux.

A l'étranger, Emery n'est pas encore parvenu à imposer son style. Que ce soit lors de sa brève expérience au Spartak Moscou en 2012 ou durant ses deux saisons sur le banc du Paris Saint-Germain. Le bilan de l'Espagnol au PSG n'est pas mauvais. Il est surtout terni par les deux éliminations successives en 8e de finale de la Ligue des champions par deux références de la compétition, le FC Barcelone et le Real Madrid. En revanche, il n'a jamais su imprimer totalement sa patte sur le jeu parisien. Alors qu'il avait réussi à la faire en Espagne, à Valence et surtout à Séville.

Le Basque devrait certainement trouver un vestiaire plus conciliant à Arsenal qu'à Paris pour mettre en place sa méthode et sa philosophie de jeu. Au PSG, il a beaucoup souffert de la très grande liberté accordée aux joueurs, qui n'ont pas hésité à remettre en question ses schémas et son plan de jeu. Il semble davantage en mesure de faire respecter son autorité avec le groupe des Gunners. Un effectif qui semble d'ailleurs bien taillé pour son style de jeu sur le plan de la technique et de la verticalité notamment. Reste désormais à matérialiser cette impression sur le terrain.