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Avant Arsenal - Manchester United : Fernandes et les penalties, un tueur au trouble mode opératoire

Julien Pereira

Mis à jour 30/01/2021 à 15:04 GMT+1

PREMIER LEAGUE - Déjà au coeur du débat remettant en cause le nombre de penalties dont bénéficie Manchester United en championnat, Bruno Fernandes est aussi critiqué pour la méthode qu'il applique avant un coup de pied de réparation. Le modus operandi déplait à certains rivaux des Red Devils et Arsenal, que le club mancunien affronte ce samedi, pourrait s'ajouter à la liste.

Bruno Fernandes s'apprête à tirer un penalty lors du match opposant Manchester United à West Bromwich le 21 novembre 2020, en Premier League

Crédit: Getty Images

À coup sûr, ce que Bruno Fernandes est devenu à Manchester United n'a pas franchement aidé à susciter l'indifférence des rivaux. Mais depuis quelques semaines, le Portugais est au coeur d'un débat qui agite le Royaume, sans que cela ait un lien direct avec le statut qu'il a acquis à Old Trafford. Plutôt avec l'une de ses spécialités : les penalties.
Sans surprise, José Mourinho fut l'un des premiers à souffler sur les braises, l'été dernier. Interrogé au sujet de la nouvelle dimension du milieu de terrain, Mou avait fait du Mou : "Bruno est arrivé, il s'est adapté, il a très bien joué, il a amélioré le jeu de United et a prouvé être un excellent tireur de penalties, avait-il souligné auprès du quotidien sportif portugais Record. Un des meilleurs du monde dans cet exercice, parce qu'on lui en a aussi accordé une vingtaine." Un joli tacle glissé.
Quelques mois plus tard, les propos du manager de Tottenham ont trouvé de l'écho au Nord-ouest du pays. En début d'année, Jürgen Klopp déplorait que les Red Devils aient bénéficié "de plus de penalties en deux ans que Liverpool en cinq." La polémique aurait-elle été ainsi soulevée si la réussite de Manchester United et de son spécialiste dans cet exercice n'était pas aussi élevée ?

Bruno Fernandes, référence dans cet exercice

Depuis qu'il a débarqué en Angleterre, l'ancien joueur du Sporting a inscrit 15 de ses 28 buts toutes compétitions confondues depuis le point des 11 mètres. Son taux de réussite en carrière dépasse les 92%, avec 35 penalties convertis sur 38. Avec Manchester, il n'a failli qu'une fois. C'était en octobre dernier, à Newcastle et finalement sans conséquence puisque les Red Devils l'avaient largement emporté (1-4). Bruno Fernandes est donc une arme. Pas infaillible. Mais redoutable... et critiquable.
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Car l'international portugais n'est pas devenu un spécialiste en la matière par hasard. Il a développé une méthode précise et minutieuse :
- Une course d'élan débutant sur la ligne des 16,5m puis se désaxant sur la gauche ;
- Des pas de course courts et rythmés ;
- Et, surtout, un petit saut de cabri avant une frappe plat du pied, rarement très puissante, souvent parfaitement placée.
C'est justement ce dernier point qui cristallise de nombreuses critiques, notamment depuis le 21 novembre dernier. Ce jour-là, Manchester United s'était difficilement imposé devant West Bromwich (1-0) grâce à un penalty inscrit par Bruno Fernandes... lors de sa deuxième tentative. La première avait été repoussée par Sam Johnstone, le portier adverse. Mais l'arbitre de la rencontre avait estimé que le gardien des Baggies n'avait pas respecté les lois du jeu.

Quatre ans qu'il peaufine cette méthode

Celles-ci avaient été amendées en 2019 pour évoluer - a priori - en faveur des gardiens de but qui, désormais, sont autorisés à n'avoir qu'un seul pied sur la ligne "au moment du tir", contre deux auparavant. Mais avec le VAR, l'application de cette règle est devenue plus stricte. Ce n'est pas Johnstone, coupable d'avoir quitté sa ligne trop tôt ce jour-là, qui dira le contraire. Visiblement frustré, le joueur de West Brom avait lui critiqué le rituel de Bruno Fernandes : "Un tireur ne devrait pas être autorisé à sauter à cloche-pied avant de frapper", avait-il réagi sur les réseaux sociaux.
Cette habitude, le Portugais l'a adoptée alors qu'il était un joueur de la Sampdoria, où il n'était pas le tireur attitré de l'équipe, sur les conseils prodigués par un membre du staff du club de Gênes lors d'une séance de décrassage aux côtés de Fabio Quagliarella, comme il l'avait révélé lors d'un live Instagram.
Il l'a finalement mise au point à son retour au Sporting, en 2017. En travaillant particulièrement la puissance de son tir pour réduire l'un des désavantages de cette méthode, à savoir le faible temps d'appui avant impact avec le ballon. L'intérêt du saut, lui, est évident ; il offre un court laps de temps permettant à Fernandes d'ajuster son tir en fonction du mouvement du gardien contraint de passer à l'action plus tôt.
S'ils peuvent bouger alors que les gardiens ne le peuvent pas, c'est injuste
La technique est parfaitement légale, aucune loi du jeu n'encadrant la phase précédant le tir. Car avant de s'avérer avantageuse, elle réclame tout de même un certain savoir-faire : seuls quelques joueurs, comme Neymar ou Jorginho, sont capables de couper leur course d'élan tout en gardant un maximum d'adresse sur penalty. Elle est, pourtant, vivement critiquée.
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Bruno Fernandes marque sur penalty lors du match opposant Manchester United à Leeds, le 20 décembre 2020

Crédit: Getty Images

Désormais, le Portugais s'abstient donc d'en livrer tous les secrets. Interrogé par l'UEFA, il avait même certifié ne pas disposer "d'une technique ou d'une course d'élan spécifique". "Je m'en tiens simplement à ce qui me semble le plus confortable, avait-il ajouté. Je la change de temps en temps pour faire douter le gardien. Et mon élan change en fonction de ce que je ressens pendant le match ou vis-à-vis du gardien."
Pas de quoi convaincre ses détracteurs. "On devrait interdire aux joueurs de bouger, sauter ou faire ce genre de choses", avait lâché Ian Wright dans l'émission de la BBC, Match of The Day, après Manchester - West Brom. "Ils devraient simplement courir et frapper. S'ils peuvent bouger alors que les gardiens ne le peuvent pas, c'est injuste", avait ajouté la légende des Gunners qui, à coup sûr, ne devrait pas manquer de redonner son avis à ce sujet. Peut-être dès ce samedi, puisque Manchester se déplace sur la pelouse... d'Arsenal.
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