Arsenal - Bournemouth | Mikel Arteta, quel coaching !

Au moment de faire les comptes, on se souviendra à coup sûr de ce succès si Arsenal va au bout de ce qui ressemble de plus en plus à un parcours de champion. La victoire arrachée par les Gunners face à une surprenante équipe de Bournemouth, samedi (3-2) a tout démontré de la force technique et mentale des Londoniens et aussi - surtout ! - du rôle de leur manager, Mikel Arteta, dans cette formidable quête.

Le technicien espagnol a joué un rôle capital dans ce scénario complètement fou où ses hommes, menés de deux buts jusqu'à l'heure de jeu, ont fini par s'imposer au bout du temps additionnel. Alors qu'Arsenal disputait sa troisième rencontre en une semaine, et que son calendrier pourrait encore s'alourdir en cas de bon parcours en Ligue Europa, l'ancien élève avait fait le choix de faire souffler certains éléments. Au coup d'envoi, Takehiro Tomiyasu a ainsi pris la place de Ben White au poste de latéral droit et Fabio Vieira a suppléé l'indispensable Granit Xhaka.

Deux choix, deux erreurs, puisque les Gunners ont plié une première fois après neuf secondes de jeu seulement, et une deuxième peu avant l'heure de jeu. Au cœur de la première période, Arteta avait aussi été contraint d'effectuer un premier changement après la blessure de Leandro Trossard, lançant Emile Smith Rowe à sa place. Une décision qui aura son importance...

Parfois critiqué pour être plus têtu que celui avec lequel il a tout appris, Arteta s'est aussi construit une réputation de surdoué dans la lecture des rencontres. C'est grâce à cela qu'il avait trouvé les ingrédients pour renverser un match tout aussi mal embarqué sur la pelouse d'Aston Villa (succès 4-2). Et c'est ainsi qu'il a pesé de tout son poids dans la physionomie du match face aux Cherries.

Dès la pause, Arteta a choisi de rectifier le tir en lançant Ben White, auteur du but de l'égalisation sur une passe de Reiss Nelson, entré une minute plus tôt en lieu et place d'Emile Smith Rowe. Cruel pour le joueur de 22 ans, entré et sorti de la pelouse et auteur de la passe décisive pour la réduction du score de Thomas Partey. Mais Arsenal avait besoin d'autre chose.

Le manager espagnol a alors décidé de tout miser sur Reiss Nelson, longtemps considéré comme l'un des plus talentueux du cru mais dont la progression a été minée par des blessures à répétitions. L'ailier anglais n'avait d'ailleurs plus joué depuis le 12 novembre dernier. C'était un pari. Pari gagnant.

"Il m'a dit de coller la ligne, d'utiliser mes qualités, a confié l'ailier après le match au micro de la Premier League. Et provoquer le défenseur en un contre un." Et ça a fonctionné. En un peu plus de 20 minutes, Nelson a délivré un centre parfait pour White et inscrit le but de la délivrance, au bout du suspense. "Quand le ballon est arrivé, je me suis dit : 'S'il vous plaît, donnez-moi une chance'", a souri le buteur au micro de la BBC. En réalité, cette chance, Arteta la lui avait donnée un peu plus tôt. Nelson l'a simplement saisie.