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Chelsea - Manchester City (0-1) | Pep Guardiola et ses coups de poker : "Je suis un génie"

Simon Farvacque

Mis à jour 06/01/2023 à 08:14 GMT+1

PREMIER LEAGUE - Pep Guardiola a surpris par la stratégie qu’il a mise en place jeudi, sur la pelouse de Chelsea. Cela a été un semi-fiasco pendant quarante-cinq minutes. Puis deux doubles changements, à la pause et à l’heure de jeu, ont contribué à faire basculer la rencontre gagnée par Manchester City (0-1). Coup de maître ou simple boulette réparée ? L’intéressé se voit en "génie"… avec humour.

Pep Guardiola, manager de Manchester City, le 31 décembre 2022

Crédit: Getty Images

"Tous les fans m’ont demandé de les faire jouer. C’est une bonne réponse ?" Taquin, Pep Guardiola a ainsi justifié les premières titularisations post-Mondial de Joao Cancelo, Kyle Walker et Phil Foden, sur Sky Sports, avant la rencontre entre Chelsea et Manchester City. Les deux premiers cités ont été sortis à la pause, après un premier acte très terne des Sky Blues. Le troisième a quitté la pelouse juste avant l’ouverture du score.
C’est tout le paradoxe de ce que l’on nomme souvent "coaching gagnant". Manchester City a fait la différence dès les entrées conjointes de Jack Grealish (passeur) et Riyad Mahrez (buteur) à l’heure de jeu. Coup de maître de Guardiola… ou erreur d’avoir, si longtemps, laissé sur le banc une doublette qui avait d'ailleurs entamé les deux derniers matches ? La question se pose d’autant plus que les Cityzens ont souvent semblé perdu en première période.

Guardiola peut remercier… un journaliste

La réponse de Guardiola est savoureuse. "Je suis un génie, a-t-il rétorqué devant les médias. Lors de ma dernière conférence de presse, (un journaliste) m’a demandé pourquoi j’avais attendu la 87e minute pour faire des changements, contre Everton (1-1, le 31 décembre, ndlr). J’ai pris note, j’ai pensé à lui à la mi-temps… et j’ai fait des changements." Derrière le trait d’humour – qui a provoqué des rires dans l'assistance –, une remise en question nécessaire.
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Bernardo Silva n'a pas rayonné, ce jeudi

Crédit: Eurosport

Statique sur des offensives menées en 3-6-1, la formation de Guardiola a été méconnaissable pendant quarante-cinq minutes, avec un Bernardo Silva parfois très bas dans l’entrejeu, loin du rôle de milieu offensif qu’on pouvait lui imaginer, ou encore un Ilkay Gündogan étonnamment excentré le temps d’une séquence. Ajoutez à cela un Rodri incapable de peser sur le jeu dans cette organisation chancelante, un Kevin De Bruyne peu inspiré, et vous obtenez une bouillie de football.

Mahrez : "Vous connaissez le coach…"

"Vous connaissez le coach… il a essayé quelque chose, a souri Mahrez, au micro de Canal Plus. Il faut toujours être prêt, même si parfois on est un peu déçu, parce qu’on est des compétiteurs. J’ai su rester concentré." Consultant pour la chaîne cryptée, Samir Nasri abonde, persuadé que l’unique buteur de la partie n’avait rien à faire sur le banc, au coup d’envoi : "Il lui a montré qu’il méritait de débuter le match."
L’ancien joueur de l’équipe de France, qui a brièvement côtoyé Guardiola dans le club mancunien, insiste sur le côté discutable de sa stratégie initiale : "On a senti tout de suite que les joueurs étaient un peu déstabilisés par le schéma tactique". Mais il concède que l’appétence du technicien espagnol pour les coups de poker, lors des grands matches, contribue à sa légende : "C’est ce qui fait son génie." N’est-ce pas, Pep ?

"(Ils) n'ont pas joué à leur position"

Avant même le but décisif (63e minute), par ailleurs dû à une sortie douteuse de Kepa Arrizabalaga, City avait pris un nouveau départ, bien plus convaincant. Manuel Akanji et Rico Lewis, entrés à la mi-temps à la place d’un duo décevant sur le flanc droit (Walker-Cancelo), y ont contribué. Mais c’est plus globalement le retour dans une configuration moins expérimentale qui a mené les champions en titre sur la voie du succès.
"Nous n’avons pas bien joué en première période", a concédé Guardiola, effleurant l’autocritique : "Merci pour leurs efforts à Joao (Cancelo) et Rodri, qui n’ont pas joué à leur position (…) le deuxième acte a été mille fois meilleur, dans tous les secteurs." Cela a suffi à s'imposer en déplacement, lors de cette 19e journée de Premier League, sans même une réalisation du "cyborg" Erling Haaland. Lui-même qui avait failli ouvrir le score de manière trompeuse, à la 37e minute, d’un pointu du pied gauche étonnant.

Un Chelsea amoindri

Reste à relativiser, en se penchant sur l’adversaire. Manchester City a battu un Chelsea déplumé – qui a tout de même su se montrer dangereux –, pour revenir à cinq points du leader, Arsenal. Les Blues ont perdu Raheem Sterling, qui s’est touché les ischios de la jambe droite, dès la 5e minute, puis Christian Pulisic, à la 22e. Et si l’ex-entraîneur du FC Barcelone n’avait pas tant pesé que cela, sur le résultat de la rencontre, jeudi ? Il a en tout cas obtenu ce que les fans attendent de lui : la victoire. Bonne réponse.
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Le match de Raheem Sterling a duré moins de cinq minutes

Crédit: Getty Images

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