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Belgique : Thibaut Courtois allume son sélectionneur, la crise belge relancée et plus vivace que jamais

Cyril Morin

Mis à jour 20/06/2023 à 09:36 GMT+2

Lundi, Thibaut Courtois aurait refusé de se rendre en Estonie pour le match de la Belgique ce mardi (20h45), froissé de ne pas avoir été désigné capitaine par le nouveau sélectionneur, Domenico Tedesco. Une version démentie par le joueur sur Instagram qui a regretté ce déballage public et avancé une blessure au genou droit. Chez les Diables Rouges, la cicatrice post-Qatar est profonde.

Thibaut Courtois

Crédit: Getty Images

Ce devait être une page de transition, d'apaisement et de retour à la normale en Belgique. Après avoir acté la fin d'une génération dorée, ayant échoué de très peu sa chance en 2018 mais qui s'était planté en grande largeur en 2022, la Belgique devait retrouver de la sérénité et un peu de continuité avec la nomination de Domenico Tedesco et les départs à la retraite internationale de certains cadres, à l'image d'Eden Hazard. Raté.
Ce mardi, les Diables Rouges sont plongés dans une crise de management durable, qui acte un peu plus les cassures au sein d'un groupe où les inimitiés entre certains cadres sont nombreuses (De Bruyne, Courtois, Verthongen). Tout est parti d'un forfait de Thibaut Courtois, touché au genou droit. A priori, rien d'inquiétant. A priori.
Lundi, les médias belges bruissaient cependant d'un départ du meilleur gardien au monde du rassemblement et donc d'une absence face à l'Estonie ce mardi. En cause, une fâcherie avec le nouveau sélectionneur sur le brassard. Si Kevin de Bruyne a récupéré le tissu après le départ d'Hazard, Courtois pensait être le second sur la liste. Mais, face à l'Autriche (1-1), en l’absence de KdB, c'est l'inattaquable Romelu Lukaku qui avait été choisi. De quoi générer une conversation d'après-match entre Courtois et Tedesco. Animée ou pas, celle-ci a eu de sacrées conséquences.
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Domenico Tedesco, le nouveau sélectionneur belge

Crédit: Imago

Les évaluations de l’entraîneur ne correspondent pas à la réalité
Courtois absent en Estonie, Tedesco a été forcé de donner sa version en conférence de presse. "Je voudrais dire qu’il est blessé, comme l’a dit son père. Mais ce n’est pas vrai, a-t-il lâché. Je ne vais pas vous mentir, au staff, aux joueurs… Je ne peux vraiment pas. Il a eu des problèmes, mais c’était la même chose avant le match contre l’Autriche qu’après le match. Ce n’était pas un sujet à aborder. Je ne voulais pas accepter cette histoire de blessure". Une attaque en règle, poursuivie par Verthongen juste après lui : "Ce n'est pas quelque chose que je pourrais faire".
"À mes yeux, c'est le meilleur gardien du monde. Je l'apprécie, en tant que gardien mais aussi en tant qu'être humain. Je suis surpris et choqué qu'il se soit senti offensé et déçu", a poursuivi l'entraîneur allemand en conférence de presse. "En mars, nous avons décidé que Kevin serait le capitaine, qu'il y aurait deux vice-capitaines : Lukaku et Courtois. Je leur ai parlé avant le match, au vu de l'absence de Kevin. Pour l'Autriche c'était Lukaku, et pour l'Estonie c'était Courtois. Ce dernier m'a dit immédiatement après le match qu'il n'était plus d'accord", a conclu Tedesco.
Face à la tempête médiatique, Courtois a donc écrit un long texte sur Instagram. Deux versions s'affrontent puisque le mur belge explique qu'un souci au genou droit, validé par le staff du Real Madrid, est à l'origine de cette absence. Mais le plus grave est ailleurs. A ses yeux, une ligne rouge a été franchie.
"Ce n’est pas la première fois que je parle à un coach à propos de problèmes liés à un vestiaire, mais c’est la première fois que quelqu’un décide de rapporter cela publiquement, a-t-il écrit. Je suis profondément déçu de cela, mais je tiens à préciser que les évaluations de l’entraîneur ne correspondent pas à la réalité".
Alors, que s'est-il passé pour que la crise pointe le bout de son nez ? Selon le portier belge, l’alternance prévue avec le brassard (Lukaku capitaine face à l’Autriche, Courtois face à l’Estonie) n’avait aucun sens. "Dans cette conversation, je lui ai demandé, pas pour un bénéfice direct, d’expliquer et de prendre des décisions pour éviter des situations qui dans le passé nous ont nui tout en recherchant toujours l'intérêt général (du groupe). Être ou ne pas être le capitaine de l’équipe nationale n’est ni un caprice ni une décision aléatoire, cela devrait être sa décision et c’est ce que j’ai essayé de lui transmettre", détaille-t-il.
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Thibaut Courtois lors du match Suède-Belgique.

Crédit: Getty Images

2018 semble loin

"Malheureusement je n’ai pas atteint mon but. J’insiste sur le fait qu’en aucun cas je n’ai exigé quoi que ce soit et que j’ai parlé à mon coéquipier Romelu Lukaku pour clarifier toute circonstance liée à cette situation", a-t-il enfin précisé. Résultat : deux versions mais une même crise qui plonge les Diables Rouges face aux limites d'une crise qatarie un peu vite expédiée sous le tapis. "(Grosse) tempête dans un (petit) bac à sable", titre ainsi Manuel Jous dans son éditorial pour la RTBF ce mardi.
La tempête est d'envergure, c'est vrai. Parce que l'avenir de Thibaut Courtois en sélection sous le mandat de Domenico Tedesco n'a plus rien de garanti. Parce que le meilleur gardien du monde ne se sent pas valorisé ainsi avec les Diables Rouges. Et parce que la reconstruction post-Qatar vient de se fracasser face aux ego et rivalités qui ont déjà miné la sélection par le passé.
Les adieux presque anonymes offerts à Eden Hazard samedi au stade Baudoin ne laissaient présager rien de bon. La romantique équipe belge de 2018 est bel et bien morte. En 2023, le souvenir semble même très lointain.
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