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Qualifications Euro 2024 | Norvège – Chypre | Malgré Erling Haaland et Martin Odegaard, la Norvège n'y arrive pas

Amaury Erdogan-Gutierrez

Publié 19/06/2023 à 23:45 GMT+2

Avec un seul point au compteur après trois journées, la Norvège n’est plus très loin du naufrage. Les deux premières places du groupe A, qualificatives à l'Euro 2024, s’éloignent dangereusement, malgré un effectif riche de deux stars de la Premier League : Erling Haaland (Manchester City) et Martin Odegaard (Arsenal). Décryptage d’une nation qui n’a plus le droit à l’erreur mardi contre Chypre.

Erling Haaland et Martin Odegaard, ici à l'échauffement avant le match face à l'Ecosse (1-2), ne suffisent pas à faire gagner la Norvège

Crédit: Getty Images

Samedi 17 juin. 86e minute de Norvège-Ecosse dans un Ullevaal Stadion d’Oslo enchanté du score de 1-0 en faveur des locaux. Depuis le penalty transformé par Erling Haaland à l’heure de jeu (61e), il règne une ambiance de fête dans les tribunes. Car après la claque reçue en Espagne (0-3) et le nul concédé en Georgie (1-1), les Scandinaves étaient déjà dos au mur, au sein d’un groupe A des qualifications à l’Euro 2024 particulièrement dense.
Heureusement, les coéquipiers de Martin Odegaard ont deux rencontres à domicile en juin pour engranger de gros points. Avant d’affronter la modeste Chypre mardi (20h45), la Norvège comptait sur la réception de l’Ecosse pour se replacer dans la course aux deux premières places, synonymes de qualification directe pour l’échéance allemande. Pas inquiétés sur l’ensemble de la rencontre, les Rouge et Bleu se sont subitement liquéfiés en fin de match, concédant deux buts en deux minutes (1-2).
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Lyndon Dykes (Ecosse) à la lutte avec les Norvégiens Patrick Berg et Julian Ryerson lors de la 4e journée des qualifications à l'Euro 2024

Crédit: Getty Images

Des erreurs individuelles qui coûtent cher

Le premier but encaissé vient d’une action presque anodine. Trouvé entre les lignes, John McGinn (West Ham) a deux coéquipiers devant lui cernés par quatre défenseurs adverses. Lyndon Dykes est visé, mais son appel n’est pas compris par le passeur. Il faudra alors un contrôle raté dans les grandes largeurs par Leo Oestigaard, coupable également d’avoir taclé trop tardivement sur Dykes, qui ne s’attendait pas à une telle offrande (1-1, 87e).
Alors que la majeure partie de la rencontre s’est disputée sur un rythme modéré, la furie écossaise s'est emparée brusquement du pré scandinave juste après l'égalisation. Mis sous pression, le bloc norvégien a volé immédiatement en éclats, laissant des espaces béants entre les lignes. Un cadeau que Scott McTominay s’est chargé de déballer, transperçant la défense viking d’une transversale vers McGinn, passeur décisif cette fois pour Kenny McLean (1-2, 89e). Au cœur du naufrage, l’attentisme des défenseurs scandinaves est à pointer du doigt. Sans doute pétrifiés par l’enjeu au point d'être perdus sur la pelouse, les Norvégiens ont laissé le temps et l’espace nécessaires à la Tartan Army pour tromper Orjan Nyland.
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Erling Haaland dépité lors de Norvège-Ecosse (1-2), match de la 4e journée des qualifications à l'Euro 2024

Crédit: Getty Images

Des faillites défensives qui s’ajoutent à un manque criant de créativité en attaque. Titularisé au poste d’excentré droit, Alexander Sorloth a péché dans sa connexion avec Haaland. Le joueur de la Real Sociedad est avant tout un attaquant axial. Face à l’Ecosse, Sorloth a constamment cherché à rentrer sur son pied gauche, avec peu de réussite. Peu concerné par les tâches défensives, Sorloth a aussi précipité la déroute annoncée d'un couloir droit où le seul Julian Ryerson a dû subir la paire remuante Robertson-McGinn. De l’autre côté, Ola Solbakken (AS Roma) s’est démené et a multiplié les débordements et les centres, mais avec beaucoup de déchets, hormis une tête de Sorloth (12e).

Odegaard-Haaland, un duo isolé mais concerné

Forcément au milieu des projecteurs, le duo star Haaland-Odegaard ne semble pas suffire à endiguer tous ces maux. Comment expliquer ce rendement si faible de la 44e nation au classement FIFA, avec de telles individualités ? Fraîchement couronné du triplé historique conquis avec Manchester City, Haaland a tenu son rang contre l’Ecosse, en dépit d’un marquage parfois rugueux. Le colosse s’est chargé de transformer un penalty qu’il a lui-même obtenu, la marque des champions.
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Jusqu'où peut aller Erling Haaland ?

Un cran plus bas sur le terrain, Odegaard adopte également la posture du leader qu’il est, lui le porteur du brassard de capitaine. Hyperactif, constamment obsédé à l'idée de jouer vers l’avant, le génial meneur des Gunners accumule les épisodes frustrants face à des équipes regroupées contre lesquelles le collectif norvégien est incapable d’apporter une solution. Odegaard a d’ailleurs été le premier à manifester son mécontentement au coup de sifflet final face à l'Ecosse, preuve que les têtes d’affiche ont à cœur d’élever leur sélection au plus haut niveau, continental d’abord, mondial ensuite.
Reste-t-il des motifs d’espoir ? Avec de tels esthètes en son sein, la Norvège s’est muée progressivement en une équipe prônant le jeu de position. Contre l’Ecosse, les Scandinaves ont affiché une supériorité dans le jeu (70% de possession, 9 tirs à 5). Un nouveau paradigme salué par Odegaard, même après la correction reçue par la Roja. "L’Espagne a été très bonne au début, mais ensuite, je pense qu’on a mieux contrôlé le match, s’est satisfait le capitaine norvégien en mars dernier. On a réussi à garder le ballon un peu plus longtemps et on a eu quelques bonnes occasions. On a fait 70 minutes de bon football et le reste n’a pas été suffisant." Le chemin est encore long, et la Norvège n’est pas près de ressembler à la machine huilée des Skyblues. En attendant de savoir si les Norges vont droit dans le mur, une victoire contre Chypre leur permettrait de passer un été moins angoissant.
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