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De Rossi peut tout faire

Eurosport
ParEurosport

Publié 05/11/2012 à 14:28 GMT+1

Pour notre blogueur Johann Crochet, la polyvalence de Daniele De Rossi en fait un joueur clé de l'Italie. Et la principale satisfaction de la Squadra à l'Euro.

De Rossi Italy Spain

Crédit: LaPresse

Quatre postes différents. En l’espace de six mois, Daniele De Rossi a joué à quatre postes différents en club et en sélection. Polyvalent, le milieu de terrain de la Nazionale a enlevé une épine du pied de Cesare Prandelli suite à la blessure de Barzagli, en étant l’auteur de deux très bons matchs en défense centrale. Au point d’être la principale satisfaction de cette phase de groupes côté italien.
Premier défenseur, premier relanceur
Face à l’Espagne et la Croatie, Daniele De Rossi a joué au centre d’une défense à trois qu’il formait avec Bonucci et Chiellini, deux joueurs ayant expérimenté avec succès ce schéma à la Juve. Positionné deux mètres derrière ses deux compagnons, De Rossi a accompagné les ballons en profondeur, a contré les tirs adverses dans la surface et a couvert les erreurs d’anticipation. Mais outre sa vision de jeu très intéressante, sa qualité de relance a été très précieuse. En effet, les espagnols et croates n’ont eu d’yeux que pour Pirlo, sur qui un pressing appuyé était en place, et Capitan Futuro a donc eu beaucoup de liberté pour la première relance, utilisant avec parcimonie les balles longues et trouvant toujours un décalage ou un partenaire démarqué.
Si Daniele De Rossi tacle peu (et il devrait se servir de cette arme un peu plus souvent), c’est qu’il n’a pas eu l’habitude de pratiquer cet art à l’entraînement. En effet, le Romain a commencé au poste de milieu relayeur sous Fabio Capello. Il a d’ailleurs longtemps joué au côté d’un profil plus défensif, de Tommasi à Dacourt en passant par Pizarro. Avec le chilien, le duo était bien rôdé : Pizarro organisait le jeu très bas et De Rossi portait plus le ballon et accompagnait les attaques. Il a d’ailleurs marqué plus d’un but d’une frappe de 25m alors qu’il n’était pas attaqué.
Avec les années, son jeu est devenu de plus en plus celui d’un pur milieu défensif, n’accompagnant plus aussi souvent les attaques romaines. L’arrivée de Luis Enrique a accru cette tendance car le technicien espagnol en a fait une sorte de « presque-Busquets ». De Rossi redescendait chercher le ballon aux côtés de sa charnière centrale qui s’écartait et passait ainsi en défense à trois en phase d’attaque. Il était ainsi le premier défenseur et le premier relanceur de la Roma.
La combativité au service de la précision
De Rossi avait déjà dépanné en charnière centrale cette saison, en club mais dans une défense à 4. Avec plus ou moins de succès. S’il lit bien les trajectoires et si sa combativité lui permet souvent de contrer des ballons au dernier moment, il n’est pas habitué à l’art de mettre les attaquants dans le piège du hors-jeu, et son jeu de tête est largement insuffisant. Et c’est là où la défense à trois est plus adaptée à ses faiblesses car deux coéquipiers peuvent faire le sale boulot à sa place, lui se contentant de manœuvrer, couvrir et relancer.
Face à l’Irlande lundi soir, De Rossi a retrouvé son poste de milieu de terrain dans une organisation un peu floue où lui, Motta et Marchisio étaient parfois dans un rôle défensif, parfois dans un rôle plus offensif. S’il a commencé la partie très haut, au poste de Trequartista que la composition officielle semblait donner à Thiago Motta, il a par la suite reculé à la demande de Cesare Prandelli. Le sélectionneur a vite corrigé un défaut majeur de cette idée : Andrea Pirlo n’était plus protégé et les contre-attaques irlandaises mettaient à mal la défense italienne. La présence du romain a libéré Pirlo et permis au joueur de la Juve de trouver un premier relais technique de grande qualité. Car c’est l’autre facette de Daniele De Rossi : on le connaît combatif (parfois jusqu’à l’excès) mais il est aussi doué techniquement. Sa relance, aussi bien sur des passes courtes que sur de longues transversales, est très précise et permet de sortir très proprement les ballons. Certains tifosi ont d’ailleurs fait un montage de son match face à l’Espagne où il a excellé dans ce domaine, sautant régulièrement le premier rideau espagnol de pressing d’une simple passe, à ras de terre ou légèrement lobée.
Une polyvalence gênante ?
La polyvalence est toujours aussi bien une qualité qu’un défaut. Car le positionnement de De Rossi dépend de l’entraîneur en place. Et dans un club aussi instable que la Roma, inutile de dire que cela change souvent. Placé dans un duo avec Pizarro sous Spalletti, il est devenu une copie de Busquets avec Luis Enrique, tandis que Zeman commence à faire passer le message qu’il souhaite utiliser De Rossi comme lors de ses débuts, comme « interno » et non comme « regista ».
Le souhait de Zeman dépendra du mercato romain. S’il trouve un regista à son goût (recrue ou Pizarro si celui-ci le convainc), De Rossi sera sur un côté du « milieu à trois Zemanien ». Si aucun joueur n’arrive à Rome, alors De Rossi devrait jouer comme il le fait depuis deux ans, devant la défense.
Avec la Nazionale, c’est plus simple. Prandelli a toujours expliqué que la présence de De Rossi en défense centrale était liée à une situation d’urgence et qu’il retrouverait rapidement son poste de milieu de terrain. Pourtant, vu ses performances face à l’Espagne et la Croatie, beaucoup d’amateurs de foot, de supporters et de journalistes, se demandent si De Rossi n’a pas un destin à la Beckenbauer ou Matthäus, d’abord milieux de terrain, puis libéros où leur qualité d’organisation et de vision du jeu ont fait des ravages. Le doute est permis tant ces qualités sont également celles de Daniele De Rossi…
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