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L'attaque en chantier

Eurosport
ParEurosport

Publié 05/11/2012 à 17:48 GMT+1

Avant d'affronter la Bulgarie, notre spécialiste du football italien, Johann Crochet, revient sur le problème de la Nazionale : son attaque.

2012 italie diamanti

Crédit: AFP

L’Italie a certes terminé finaliste de l’Euro 2012 et a séduit le monde entier avec une approche tactique tournée vers l’offensive, mais Cesare Prandelli se pose encore des questions sur le duo d’attaquants qui conduira la Nazionale ces prochains mois. Si le duo Cassano-Balotelli a montré des signes encourageants, les deux joueurs sont absents pour débuter la phase de qualification à la Coupe du Monde 2014 qui commence vendredi à Sofia. Alors, qui pour marquer ? Quel "bomber" saura séduire le sélectionneur ? Pour y répondre, voici une analyse des postulants.
Dans le rôle du second attaquant libre de ses mouvements
Que Prandelli décide de jouer en 3-5-2 – ça sera le cas en Bulgarie vendredi – ou dans son schéma tactique préféré, le 4-3-1-2, un des deux attaquants occupe le poste d’électron libre. D’une part, parce que ses mouvements vont perturber les défenseurs adverses, et d’autre part, pour faire place aux milieux qui s’infiltrent depuis l’arrière, à commencer par le Trequartista (Montolivo à l’Euro). Si sa priorité reste l’axe du terrain, il peut sans problème élargir le jeu sur les côtés, solliciter des une-deux avec les latéraux, chercher immédiatement la profondeur sur une déviation, etc. Il doit avoir deux qualités essentielles : une capacité technique remarquable et une activité débordante.
À l’Euro, et pendant toute la campagne de qualification, Antonio Cassano était le titulaire indiscutable à ce poste. S’il a un rôle bien moins percutant qu’au début de sa carrière, l’attaquant de l’Inter possède une technique impressionnante et une bonne vision du jeu. Il est capable de tout faire et cela le rend imprévisible. Sauf qu’une question va se poser pour Prandelli : Cassano va t-il retrouver son niveau physique ? Il y a répondu seulement à moitié en précisant que Cassano n’était qu’à 60% de sa condition physique et que cela expliquait son absence. Depuis son arrêt de plusieurs mois la saison passée, il peine à retrouver une forme optimale et c’est logique. L’attaquant intériste est régulièrement carbonisé aux alentours de l’heure de jeu et doit être remplacé. C’est un joker de moins pour l’entraîneur qui sait qu’il grille un remplaçant à chaque fois qu’il met Cassano titulaire. Alors, a t-il un avenir en sélection, à 30 ans, avec une condition physique peu optimale et des concurrents talentueux ?
Contre la Bulgarie, pas de Cassano. Et c’est un homme en grande forme qui devrait être aligné : Sebastian Giovinco. Passé de milieu créateur à second attaquant à Parme, Giovinco a été l’auteur d’un excellent match contre l’Udinese dimanche dernier à ce poste. Si avec la "fourmi atomique" il faut toujours attendre la confirmation sur plusieurs matches - une régularité qui lui manque –, l’impression est qu’il ne peut que progresser cette année avec la Juve où il jouera de nombreux rencontres, et notamment la Ligue des Champions. D’ailleurs, le très respecté Luciano Spalletti en a fait une des surprises de la C1 dans une interview récente. Contrairement à Cassano, Giovinco est plus explosif et a la même facilité technique que l’enfant de Bari. C’est le favori derrière Cassano pour évoluer au poste de second attaquant avec la Nazionale.
Autre profil intéressant, celui d’Alessandro Diamanti. Auteur d’un très bon Euro dans le rôle de joker, l’attaquant de Bologne sera très certainement un des "réguliers" du groupe de Prandelli. Très doué techniquement, là encore, il possède une excellente vision du jeu couplée à un pied gauche magique, lui permettant de jouer très juste dans la partie de terrain décisive, à l’approche du but adverse. Très mobile, il sait faire jouer ses coéquipiers et a la faculté de prendre très rapidement les bonnes décisions sur le terrain. Son seul point faible est de n’évoluer qu’à Bologne, et pas dans une équipe plus compétitive où l’on apprend plus vite et où l’on acquiert plus d’expérience.
Dans le rôle de l’attaquant de pointe
Comme pour l’attaquant mobile derrière la pointe, Balotelli a joué l’Euro et est donc le favori, d’autant qu’il n’a que 22 ans. Auteur de trois buts en Pologne et en Ukraine, l’attaquant de Manchester City a cependant alterné le bon et le moins bon. Si l’Italie semble avoir trouvé le moyen de dompter le fauve, elle n’est jamais vraiment à l’abri d’un nouveau dérapage.
Sauf que cette hiérarchie pourrait changer à cause d’un coup du sort. Balotelli n’a pas été convoqué par Cesare Prandelli à cause de son opération à l’œil. Il va rater un mois de compétition et pourrait également louper les deux matches internationaux de la mi-octobre. En effet, après plus de cinq semaines sans compétition, l’attaquant italien ne sera pas en forme physique suffisante et Cesare Prandelli pourrait s’appuyer sur ce point pour ne pas le sélectionner. Il faudrait donc attendre, dans ce cas, novembre et le match amical contre la France pour le revoir avec la Nazionale. En attendant, et même si Balotelli reste le favori pour les mois à venir, certains joueurs ont une carte à jouer.
Le premier d’entre eux est Pablo Osvaldo, annoncé titulaire à Sofia. Auteur de deux buts en deux apparitions avec la Roma (et quels buts !), l’attaquant romain est revenu en grâce après avoir raté l’Euro 2012 en partie à cause de prestations de fin de saison insuffisantes, et d’un caractère qui lui joue des tours et lui coûte des matches via des suspensions. Mercredi en conférence de presse, Osvaldo reconnaissait que Prandelli avait eu raison de ne pas le sélectionner pour l’Euro et qu’il devait travailler sur son comportement sur le terrain. Faute avouée, à demi pardonnée. Le point fort d’Osvaldo, et Prandelli le concède, c’est qu’il a le profil de l’attaquant moderne, bon dans tous les secteurs du jeu, capable d’aller à gauche et à droite, auteur d’un pressing sur les défenseurs et efficace dans ses déplacements. Son point faible majeur réside dans son efficacité parfois un peu aléatoire. Cette année sera très importante pour Osvaldo et il le sait.
Autre Romain, Mattia Destro. Écarté au dernier moment de la liste de Prandelli pour l’Euro 2012, Destro est un attaquant d’avenir. Cesare Prandelli expliquait récemment que lui et Insigne étaient deux joueurs sur lesquels il allait devoir s’appuyer dans les prochaines années. Coup de chance pour Destro, il évolue cette saison à la Roma. Et quand on connaît la capacité de Zeman à transformer de bons attaquants en excellents joueurs, Destro peut espérer franchir un palier qui l’amènera de façon régulière en équipe d’Italie.
Appelés par Prandelli pour les deux matches à venir contre la Bulgarie et Malte, Giampaolo Pazzini et Fabio Borini partent avec une longueur de retard. Le Milanais n’a pas le jeu idéal pour la sélection, mais offre une alternative intéressante. Et s’il continue à marquer des buts, nul doute qu’il saura se faire une place au soleil. L’attaquant de Liverpool, quant à lui, a raté son début de saison et a une tendance à jouer plutôt sur le côté avec Brendan Rodgers. Débordant d’activité, il semble moins à l’aise dans la finition que lors de son passage à la Roma où il avait étonné.
Les deux grands absents se nomment Antonio Di Natale et Alessandro Matri. Le premier ne représente pas l’avenir et connaît lui aussi un début de saison compliqué. On ne le sent pas heureux et il faudra surveiller sa situation personnelle en club. Quant au second, il ne joue pas à la Juventus qui préfère aligner en ce début de saison le duo Giovinco-Vucinic. Citons également le cas de Giuseppe Rossi, blessé une seconde fois au genou avec Villarreal et qui ne rejouera pas avant 2013. L’attaquant joue de malchance, lui qui formait avec Cassano un duo redoutable lors des premiers matches de Prandelli à la tête de la Nazionale.
Enfin, le cas du jeune Italien le plus talentueux en circulation : Lorenzo Insigne. Le Napolitain a réussi une très bonne préparation et deux matches intéressants en Série A. Avec Pescara, où il s’est révélé la saison passée, il évoluait au poste d’ailier gauche. À Naples, le schéma de base veut qu’il joue au côté de Cavani, mais pour ceux qui ont vu le match contre la Fiorentina, l’attirance pour le côté gauche subsiste. La vraie question autour d’Insigne n’est pas de l’ordre technique, sportive ou comportementale, mais bel et bien tactique ! Comme Prandelli n’a pas l’habitude d’offrir un schéma avec des ailiers (type 4-3-3, 4-2-3-1), la question est la suivante : faut-il le positionner en seconde pointe ou comme attaquant central ? Sa finition est bonne, il déborde d’activité et d’énergie, fait le pressing, fait jouer les autres. Quel que soit le poste, il lui faudra un temps d’adaptation car il passera d’une formation d’ailier pur à un rôle d’attaquant plutôt axial. Mais Prandelli compte sur lui et c’est bien là l’essentiel.
Et vous, quel duo voyez-vous pour la Nazionale ? Plutôt Cassano ou Giovinco ? Plutôt Balotelli ou Osvaldo ? Destro ou Borini ?
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