Retraite de Samuel Umtiti - Un but, une démarche et un sacrifice : Big Sam, carrière météorique et succès massif

Peu de joueurs ont autant marqué l’équipe de France avec aussi peu de sélections. En 31 matches dont un Euro, une Coupe du monde, un but et une célébration légendaires, Samuel Umtiti est resté pour toujours dans sa grande histoire. Il est arrivé chez les Bleus par effraction mais les a guidés avec un courage fou. Jusqu’à sacrifier sa carrière qu’il a dû écourter à 31 ans.

Samuel Umtiti casse la démarche en demi-finale de la Coupe du monde 2018

Crédit: Getty Images

Ce jour-là, à la pause, Samuel Umtiti s’asperge de parfum. "Ça, c’est le parfum de la victoire !" déclare-t-il, hilare. Six minutes plus tard, il inscrit le seul but de la demi-finale de Coupe du monde face à la Belgique ouvrant, en grand, la voie vers un deuxième sacre. Comme Lilian Thuram, vingt ans plus tôt, il choisira une célébration devenue iconique. Le grand Lilian avait mis son doigt sur la bouche, Big Sam casse la démarche. Umtiti restera pour toujours l’homme de cette demi-finale face au cousin belge. L’un des 23 immortels de Russie et pas celui qui a le moins compté dans la conquête.
Pourtant, tout avait démarré par une vacherie de Didier Deschamps à nos micros. Alors que nous rapportions au sélectionneur les interrogations de supporters qui s’interrogeaient sur l’absence du Lyonnais en sélection en dépit de prestations solides, celui-ci répondait dans un éclat de rire : "Vous ne regardez pas les matchs de Ligue des champions alors, peut-être..." Un coup bas qui n’avait pas découragé le défenseur central. Pour forcer la porte des Bleus, il aura fallu une épidémie de blessures pour l’Euro 2016. Réserviste, ce n’est pourtant pas lui qui pallie l’absence de Raphaël Varane, mais Adil Rami.

Vacherie... et épidémie

La blessure de Jérémy Mathieu lui offre finalement le droit d’intégrer le groupe des 23. Mais il ne joue pas. Adil Rami lui est préféré… Il dispute sa première sélection… en quarts de finale de l’Euro pour remplacer ce même Rami, suspendu. Il restera dans le onze jusqu’au bout. Désormais, dans l’esprit de Didier Deschamps, Umtiti est un titulaire à part entière. Sur le chemin de la Coupe du monde, il prend le pouvoir. Son calme et sa sérénité font un bien fou aux Bleus mais son Mondial russe débute par une main dans la surface dans une période où la charnière est au cœur des turbulences.
Mais il en faut plus pour déstabiliser Big Sam. Avec une moyenne de 6,4/10, il sera, derrière Pogba, Griezmann et Mbappé, le quatrième champion du monde le mieux noté par nos soins en Russie, ce qui donne une idée de la constance de ses prestations. Pourtant, à chaque entraînement à Istra, camp de base des Bleus, il enchaîne les tours de terrain tout seul, flanqué d’un préparateur physique et d’un bandage massif au genou gauche. A chaque match, on s’interroge sur sa participation. Le staff croise les doigts très fort pour qu’il ne craque pas. Victime d'un flexum, une luxation congénitale rare limitant l'extension du genou, il se sacrifie pour les Bleus.
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Samuel Umtiti, vainqueur de la Coupe du monde 2018.

Crédit: Getty Images

J’ai pris un risque, mais la Coupe du monde, c’est tous les quatre ans
"Son genou le faisait déjà souffrir et il s'est accroché avec un courage exemplaire, jusqu'au bout", témoigne aujourd’hui Didier Deschamps qui a salué "son rôle important", dans la marche victorieuse en Russie. Juste avant la pause, en finale, une vraie alerte témoigne qu’il aura désormais bien du mal à aligner les matches de 90 minutes : deux fois seulement la saison suivante en Liga. "J’ai pris un risque, mais la Coupe du monde, c’est tous les quatre ans, confiait-il en mars 2019. J’ai forcé dessus, c’est pour ça que ça a compliqué les choses cette saison. Je ne regrette pas ce choix-là."
A Barcelone, ses longues absences finiront par exaspérer les supporters. Au fond, sa carrière s’est achevée une première fois en Russie dans un sacrifice absolu pour la deuxième étoile de l’équipe de France. L’histoire avec les Bleus se terminera un an plus tard en Turquie, sur une 31e et dernière sélection. Hormis Just Fontaine, mais à une période où les matches internationaux étaient bien plus rares, aucun Bleu n’aura autant marqué l’histoire de la sélection nationale en aussi peu de matches. Alors qu’il a fini par raccrocher ce lundi, Umtiti restera pour toujours un but, une démarche et un sacrifice.
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