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Juve, Ibrahimovic, Mourinho, Euro : Les cinq questions que l'on se pose sur la saison de Serie A

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 21/08/2021 à 11:12 GMT+2

SERIE A - Après un exercice 2021-2021 riche en rebondissements et en surprises, le championnat italien fait son grand retour, ce week-end, avec notamment l'Inter Milan, vainqueur du scudetto la saison dernière, pour ouvrir le bal ce samedi. Le club lombard parviendra-t-il à conserver son titre ? Ou la Juve de Ronaldo est-elle favorite ? Voici les cinq questions que l'on se pose avant la reprise.

José Mourinho e sullo sfondo le bandiere della Roma: immagine iconica dell'inizio della nuova avventura

Crédit: Getty Images

La Juve de Ronaldo est-elle la grande favorite pour le scudetto ?

Pour pouvoir dire la Juve de Ronaldo, déjà, encore faut-il que ce dernier soit certain d'y rester. Malgré une séparation annoncée, et dont la volonté était partagée, la Vieille Dame et Cristiano sont partis pour une nouvelle saison ensemble. La quatrième. Et la dernière ? Probablement. Sur le papier, en tout cas, les Bianconeri semblent favoris pour le titre. Pas tant pour un mercato pharaonique, même si Manuel Locatelli vient renforcer un milieu de terrain qui en avait bien besoin. Mais plutôt pour les départs qui ont eu lieu à 140 kilomètres de là, à Milan. Conte d'abord, Hakimi ensuite, Lukaku pour finir : l'Inter, logiquement favorite à sa propre succession, a perdu des pièces majeures cet été. Le club lombard reste bien évidemment un candidat au titre, mais l'ombre de la Vieille Dame plane de nouveau sur la Botte avant le début de l'exercice 2021-2022. D'autant que Max Allegri a accepté de voler à son secours après une saison bien compliquée sous les ordres du novice Andrea Pirlo.
Cristiano Ronaldo est en fin de contrat en juin 2022 avec la Juventus.
"Je crois que la Juve part en pole position, a confirmé Arrigo Sacchi mardi dans les colonnes de La Gazzetta dello Sport. L'Inter a perdu Hakimi et Lukaku, mais surtout son guide : Conte. Il a effectué un travail extraordinaire, déjouant les pronostics la saison passée (...) Allegri sait comment gagner. C'est un entraîneur pragmatique et un grand tacticien : il connaît les routes qui mènent à la victoire. Son équipe n'a pas toujours été convaincante, mais en Italie, c'est surtout le résultat qui compte et Allegri sait comment l'obtenir."
Difficile de donner tort à l'ex-technicien de l'AC Milan : le Toscan a remporté cinq scudetti avec la Juve (2015, 2016, 2017, 2018, 2019) avant de faire ses valises. Avec un effectif toujours aussi important et une profondeur de banc unique en Serie A, la Juve part donc en pole position sur la grille 2021-2022. Derrière, l'Inter de Simone Inzaghi reste à l'affût, avec l'AC Milan et l'Atalanta Bergame qui pourraient jouer la carte de la stabilité (les deux seules équipes du dernier top 10 à ne pas avoir changé d'entraîneur). Le Napoli de Spalletti a lui aussi tout pour être un outsider.

Ibrahimovic va-t-il retrouver son niveau après sa blessure ?

Ah, ce bon vieux Zlatan ! Partons d'un principe aussi clair que de l'eau de rose : sans son come-back en janvier 2020, l'AC Milan n'en serait pas là aujourd'hui. En presque deux ans, Ibrahimovic a remis de l'ordre dans le vestiaire, mis son expérience au service de ses coéquipiers, apporté son exigence au quotidien en plus de se montrer décisif sur le terrain. Après sept ans d'abstinence, les Rossoneri vont ainsi retrouver la Ligue des champions d'ici quelques semaines. L'effet Ibra. Mais la saison dernière, le Suédois a manqué la moitié des matches en Serie A en raison de ses blessures. La dernière en date (genou), nécessitant une arthroscopie en juin dernier, lui a même fait manquer l'Euro 2020. Depuis, Zlatan s'est reposé. Puis a récupéré, avant de retravailler et enfin retrouver les terrains d'entraînement, même si son état de forme demeure encore trop juste pour les deux premiers matches.
Même s'il en plaisante, celui qui aime se comparer à Benjamin Button est conscient que son âge avance. Les blessures sont plus récurrentes qu'auparavant. Pas du genre à forcer, Zlatan a toujours prévenu qu'il raccrocherait les crampons plutôt que jouer pour faire de la figuration. Dans son nouveau bail d'une saison, une partie de son salaire est d'ailleurs liée au nombre de matches disputés. Même si Milan a prouvé qu'il pouvait désormais s'en passer sur le terrain, les choses sont quand même plus simples avec Zlatan. Olivier Giroud, arrivé cet été, a déjà fait une bonne impression durant la préparation estivale. Et il arrive dans un rôle de titulaire bis plutôt que celui d'un super-sub. Ibrahimovic a donc le temps de se remettre, même si son club, d'ici peu, devra se préparer à l'après.

Hakimi, Lukaku, Conte : L'Inter, ça va donner quoi ?

"L'Inter démontée". Voilà ce qu'on pouvait lire en Une de La Gazzetta dello Sport, la semaine passée, après le départ de Romelu Lukaku à Chelsea. Après Antonio Conte en mai et Achraf Hakimi en juin, c'est donc "Big Rom" qui a décidé de quitter le navire nerazzurro de l'Inter. Autant dire trois éléments fondamentaux dans la quête d'un scudetto incontesté et incontestable la saison passée. Oui mais voilà, en proie à des difficultés économiques, Suning (groupe chinois propriétaire du club) a décidé de fermer les robinets de manière brutale. Il a même été demandé aux dirigeants de baisser la masse salariale de 15 à 20%, puis de récupérer au moins 100 millions d'euros sur le mercato. Un prêt de 275 millions d'euros a même été contracté auprès du fonds d'investissement américain Oaktree. Ceci explique donc cela.
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Des milliers de supporters fêtent le titre de l'Inter

Face à la tempête, les dirigeants de l'Inter ont tenté de limiter les dégâts. Pour remplacer "Big Rom", Edin Dzeko est arrivé libre de l'AS Rome. De quoi garantir de l'expérience, de l'intelligence et des buts. L'international néerlandais Denzel Dumfries, qui a montré de belles choses durant l'Euro avec les Pays-Bas, est venu remplacer Achraf Hakimi, tandis que Simone Inzaghi est quant à lui passé aux manettes sur le banc. L'ex-entraîneur de la Lazio Rome, auteur d'un très bon boulot dans la capitale, présente l'avantage de ne pas tout bouleverser (le schéma tactique restera sensiblement le même, avec notamment une défense à trois) et de bien connaître le championnat. Mais il est évident que la perte du trio Conte-Hakimi-Lukaku est incommensurable. L'objectif réaliste pour l'Inter, probablement, est celui du top 4, synonyme d'une qualification en C1.

Mourinho-Roma, Sarri-Lazio : Qui va dominer à Rome ?

C'est le moment de sortir votre stylo, votre calendrier et de cocher les dates suivantes : weekends du 26 septembre et du 20 mars. Si le jour précis reste encore à définir, voilà quand se dérouleront les deux derbies de Rome. D'ordinaire déjà (très) bouillants, ils le seront probablement encore plus cette saison avec l'arrivée de José Mourinho côté Roma et celle de Maurizio Sarri côté Lazio. Deux entraîneurs, deux styles diamétralement opposés mais surtout deux personnages du paysage médiatique italien. On pourrait ajouter deux arrivées surprises qui ont pris de court tout le monde. Autant dire que la curiosité autour des deux équipes romaines est d'ores et déjà très grande de l'autre côté des Alpes.
Jose Mourinho
Dans la partie de la capitale giallorossa, on ne s'attendait probablement pas à perdre Edin Dzeko durant ce mois d'août. Mais la famille Friedkin, nouvelle propriétaire du club romain, n'a pas hésité à sortir le chéquier. Bilan du mercato au 19 août : Rui Patricio (11,5 millions + bonus), Matias Vina (13 + bonus ) Eldor Shomurodov (17,5 + bonus) et Tammy Abraham (40 + bonus). Ajoutez à ça les rachats de Roger Ibanez et Bryan Reynolds, et vous obtiendrez la coquette somme de 97 millions d'euros. Soit le club italien qui a le plus dépensé cet été.
Dans la partie biancoceleste, le retour de Felipe Anderson a bien été accueilli par les tifosi. Elseid Hysaj est également arrivé pour renforcer le couloir gauche. Luka Romero et Dimitrije Kamenović, eux, sont des prospects intéressants. Mais la vente d'un joueur "top", comme Joaquin Correa, se fait attendre et bloque actuellement le mercato. Plus globalement, côté départs, c'est calme plat. La Lazio compte actuellement 42 (!) joueurs dans son effectif. De quoi faire fumer bien des cigarettes à Sarri...

Que peut changer la victoire de l’Euro 2020 ?

Si jamais vous êtes partis en vacances du côté de l'Italie cet été, vous n'avez pas pu passer à côté. Sur presque tous les balcons, des drapeaux aux couleurs du pays. Comme des traces d'une immense fête improvisée, déclenchée aux alentours de minuit le 11 juillet dernier après un tir au but arrêté par Gianluigi Donnarumma. Depuis la victoire de la Nazionale en finale de l'Euro 2020, c'est toute la botte qui a encore du mal à redescendre sur terre, même si le retour du championnat rime avec le retour du clivage. Et des tifosi dans les stades, aussi. Selon un sondage StageUp/Ipsos, 24,6 millions de personnes suivaient une équipe de Serie A en 2020-2021, soit - 2,6% par rapport à la saison précédente. Avec l'engouement populaire, le Calcio peut espérer, peut-être, récupérer des suiveurs perdus en route.
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"Avec l'Italie, l'Euro ne pouvait pas rêver plus beau vainqueur"

De plus, la victoire totalement inattendue des hommes de Roberto Mancini peut en inspirer plus d'un. Le sélectionneur italien n'avait pas l'équipe la plus forte, c'est une évidence. Mais à travers la force du groupe et du jeu, le "Mancio" a accompli un chef d'œuvre aux multiples enseignements. Peu importe l'adversaire, il n'a jamais abandonné sa méthode, ses valeurs et ses dogmes. Une équipe soudée, qui parvient à absorber les mécanismes/consignes de son entraîneur, peut donc réaliser des miracles. Même si la tâche est évidemment plus difficile sur une saison complète de 38 journées que sur un mois de compétition. Avoir le ballon, ne jamais cesser d'attaquer, presser ensemble, savoir lire les phases d'un match : Mancini a donné un souffle nouveau à tout le Calcio, dans la lignée des Gasperini, De Zerbi et autres.
Ces dernières années, entre une sélection en difficulté et des clubs pas toujours à la hauteur dans les Coupes d'Europe (hormis quelques exceptions), le crédit s'était un peu épuisé autour du football italien. L'attraction aussi, même si l'arrivée de Cristiano Ronaldo avait ramené bien des projecteurs. Mancini, lui, a su faire rayonner de nouveau le Calcio au-delà des Alpes entre juin et début juillet. Et simplement à travers le jeu. Un exploit. C'est toute la presse internationale qui a été unanime sur le sacre transalpin. Espérons que cela continue. "Cette victoire va donner de la visibilité à la Serie A, tout le monde pourra voir que ce n'est plus un championnat défensif" : signé Simon Kjaer, défenseur de l'AC Milan, dans les colonnes du Corriere della Sera jeudi.
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