Serie A | Contexte difficile, progrès entrevus : Florian Thauvin, ça donne quoi à l'Udinese ?

Le nom de Florian Thauvin est revenu à la surface le week-end dernier. Mais pas vraiment pour parler de ses performances à l'Udinese. Sur les réseaux sociaux, ce sont plutôt les nombreux sosies de l'ancien Marseillais qui ont fait réagir, avec une dernière trouvaille du côté de nos confrères de BFM Toulon Var. S'il faut admettre que "FloTov" recense bon nombre de copies conformes, ce retour à la surface permet au moins de déterrer son dossier. Si son retour en Europe en janvier dernier avait eu un écho plutôt important en France, depuis, plus grand-chose. Comme si, paradoxalement, l'international français avait plus fait parler de lui durant son passage aux Tigres de Monterrey que depuis son arrivée dans le club de Frioul.

Si Thauvin est tombé dans l'oubli en France, son passage à l'Udinese ne marque pas vraiment l'Italie non plus. De l'autre côté des Alpes, sa signature avait été perçue comme un joli coup pour les Bianconeri, qui se vantaient alors d'avoir ramené un champion du monde en Serie A. Le problème, c'est que la suite de l'histoire n'a pas vraiment été à la hauteur de son début. Presque un an après son arrivée, le bilan est famélique : deux buts, tous cette saison et à chaque fois sur penalty. On peut également ajouter deux passes décisives, mais face à Catanzaro, club de Serie B, et Cagliari, en Coupe d'Italie. Autant dire des miettes pour un joueur de sa stature.

Pour sa défense, Thauvin a débarqué dans une équipe qui n'est plus vraiment celle des divers Alexis Sanchez, Antonio Di Natale, David Pizarro, Martin Jorgensen, Sulley Muntari, Fabio Quagliarella, Mehdi Benatia, Vincenzo Iaquinta ou plus récemment Seko Fofana. L'Udinese est tristement devenue une équipe de milieu de tableau (14e en 2020-21, 12e en 2021-2022 et 2022-2023) qui joue actuellement le maintien, 17e ex-aequo avec le premier relégable, Empoli (7 points). Le tout dans l'indifférence générale. Révoltant et malheureux pour un club qui disputait encore les préliminaires de la Ligue des champions il y a dix ans (saison 2011-2012), alors éliminé par Arsenal. Dans ce contexte difficile, et alors que les tifosi n'hésitent plus à contester leur équipe, Thauvin peut difficilement s'épanouir. Le récent changement d'entraîneur, avec le retour de Gabriele Cioffi (déjà sur le banc en 2021-2022) pour succéder à Andrea Sottil devrait servir d'électrochoc. C'est du moins l'espoir de la famille Pozzo, propriétaire de Watford et de l'Udinese.

En plus d'une équipe en perdition et d'un jeu pas vraiment flamboyant, l'adaptation de l'ancien joueur de l'OM n'a pas été favorisée par le système mis en place, régulièrement à trois défenseurs et deux pointes. Fini donc les prises de balles dans le couloir droit pour repiquer dans l'axe et enrouler ses frappes. "Je sais que l'équipe joue de cette manière, confiait-il à son arrivée. Moi, je suis plutôt ailier droit, mais j'ai souvent joué comme deuxième attaquant à l'OM, libre de bouger sur le terrain derrière le premier." Pas fou, Thauvin était conscient des difficultés qui l'attendraient durant ses premiers mois en Italie. Nouveau championnat, nouveau pays, nouvelle langue : le temps était son meilleur allié. C'est peut-être pour ça, aussi, qu'il a décidé de rester cet été malgré des premières rumeurs de départ.

Après des mois de rodage, celui qui fêtera ses 31 ans en janvier prochain a gagné sa place de titulaire cette saison. Le départ de Beto à Everton y a grandement contribué, mais qu'importe. Après dix journées, Thauvin a été aligné d'entrée à huit reprises en championnat. Le temps de jeu est donc là (796 minutes entre Serie A et Coupe d'Italie), les buts et passes décisives un peu moins. "Il ne lui manque que ça, déclarait son désormais ex-technicien Andrea Sottil le mois dernier. On parle quand même d'un champion du monde qui était titulaire à Marseille. Et tout le monde n'est pas titulaire à Marseille." "Il a délivré une passe décisive et trouvé les bonnes lectures du jeu, donc autant dire qu'il y a des doutes", a affirmé le nouvel arrivant Gabriele Cioffi, interrogé vendredi en conférence de presse sur son onze type, qui aurait pu être celui face à Monza le week-end dernier, un match où Thauvin n'est pas rentré.

Dans une équipe qui peine à faire des étincelles, avec seulement six buts inscrits en dix rencontres (deuxième pire attaque de Serie A en compagnie de l'Hellas Vérone et la Salernitana), "Flotov" va tenter d'en provoquer samedi soir, à San Siro, face à l'AC Milan (20h45). Annoncé comme titulaire, il espère pouvoir confirmer sa belle prestation entrevue face à Lecce lors de la 9e journée, où La Gazzetta dello Sport l'avait crédité d'un 7/10, sa meilleure note depuis son arrivé en Italie. "Premier but en Serie A, mais cela va bien au-delà de ça. Il semble plus en jambes", écrivait le quotidien sportif. Et cette fois, rien à voir avec un éventuel sosie. Le vrai Thauvin, ça reste bien lui.