FA Cup - Manchester City - Jérémy Doku, l'abstinence après la flamboyance

Il a fait parler de lui la semaine passée. Il a même été au cœur des débats pendant des jours suite au choc de Premier League entre Manchester City et Liverpool le weekend dernier. Mais pas vraiment pour des bonnes raisons : son intervention mal maitrisée sur Alexis MacAllister dans les arrêts de jeu a fait jaser. Et si elle l'a remis dans la lumière, Jérémy Doku, qui a aussi trouvé le poteau à la 88e face aux Reds, aurait sûrement préféré se faire remarquer d'une autre manière. Histoire de voir enfin le bout du tunnel alors qu’il traverse une période plus délicate.

Ses premiers mois à Manchester City avaient pourtant été presque idylliques. Débarqué dans le nord de l'Angleterre contre un chèque de 60 millions d'euros, l'ancien Rennais a enflammé City par sa capacité à mettre le chaos. Entre son explosivité, sa vitesse et son sens du dribble, il a apporté une touche nouvelle au onze de Pep Guardiola sur les ailes, habituées à se reposer sur le talent de Jack Grealish, Bernardo Silva ou encore Riyad Mahrez ces dernières saisons. Au point de recevoir régulièrement les éloges de Guardiola. "Jeremy a été extraordinaire cette saison, surtout avant sa blessure", a encore lancé le manager des Citizens début mars. Et le souci est bien dans cette deuxième partie de déclaration.

Victime d'une blessure musculaire début décembre, Jérémy Doku, auteur de 4 buts et 6 passes décisives depuis son arrivée à City, se montre moins déterminant depuis son retour à la compétition. En 2024, il n'est plus parvenu à être décisif sur les pelouses de Premier League ou de Ligue des champions. Pas le moindre but ni la moindre passe décisive à se mettre sous les crampons sur ses 12 dernières apparitions toutes compétitions confondues. Ces longues semaines d'abstinence posent évidemment questions pour un joueur qui avait enflammé la Premier League un soir de novembre avec un but et quatre passes décisives dans le même match (ndlr : contre Bournemouth, 6-1).

Les raisons sont évidemment multiples. C'est déjà une histoire de sensations bien sûr pour un joueur dont le physique est peut-être encore plus clef que pour d'autres. Et de rôle également dans l'équipe. Car son retour a coïncidé avec un autre come-back très attendu à City : celui de son compatriote, Kevin de Bruyne. Et si les deux hommes se côtoient en sélection depuis quelques années maintenant, l'équilibre de Manchester City a forcément évolué avec le retour du maître à jouer des SkyBlues, alors qu'il avait manqué les premiers mois de la saison. Les circuits préférentiels ayant changé, Doku doit retrouver sa place. Reprendre ses marques dans le jeu des Citizens. Et ça peut prendre un peu plus de temps.

Il ne faut pas non plus oublier que Jérémy Doku n'est pas encore un joueur "fini". On parle d'un ailier de 21 ans seulement qui continue de découvrir la Premier League. Et si les formations du Royaume ont pu se faire surprendre par sa capacité d'élimination lors des premiers mois, elles ont évidemment pris conscience du potentiel du phénomène Belge balle aux pieds. Depuis, elles se sont forcément adaptées pour lui laisser un peu moins de temps pour faire ses shows. L'ancien dynamiteur du jeu du Stade Rennais doit encore faire progresser son jeu pour se montrer plus déterminant régulièrement. Et Guardiola va lui offrir ce temps, conscient de posséder un profil unique.

S'il fait moins de différence devant le but, Jérémy Doku conserve d'ailleurs la confiance de son coach, qui le lance presque tout le temps que ce soit au coup d'envoi ou en cours de match. Et le Belge n'est pas non plus transparent, à l'image du match aller contre Copenhague où il a été percutant sur son côté gauche après avoir remplacé Jack Grealish à la 21e. La nouvelle blessure de ce dernier et celle de Kevin De Bruyne qui va manquer au moins le match de ce samedi en Cup contre Newcastle et celui d'Arsenal, devraient lui offrir une nouvelle occasion de se débloquer. Histoire de relancer sa saison. Et de redevenir une arme de luxe dans la manche de Pep Guardiola, qui compte bien profiter de sa capacité d'élimination pour le sprint final des Citizens.