Trophée des champions - Ravi de vous revoir messieurs : mais comment allez-vous ?

Que ce mois sans compétition fut long pour les amoureux du football. Depuis le 10 juillet, et la défaite des Bleus en finale de l’Euro contre le Portugal (1-0, a.p.), le football français a marqué ce 6 août d’une croix rouge. Si pour certains, comme l’AS Monaco, la saison a déjà débuté par des joutes européennes, les deux premiers du championnat de l’exercice précédent débutent officiellement ce samedi.

Et leur été a apporté de nombreux changements, surtout pour le PSG qui entre dans une nouvelle ère, celle d’Unai Emery. Pour l’OL, la saignée annoncée n’a pas (encore ?) eu lieu et les rhodaniens se présentent dans une configuration proche de celle de la saison passée. Tour d’horizon des questions que soulève ce premier choc de la saison.

Oui, même si le résultat de ce Trophée des champions n’est finalement qu’anecdotique. S’il veut lancer sa saison du bon pied, le champion de France se doit de gagner ce premier duel avec son dauphin (de 31 points) de l’exercice passé.

Nommé entraîneur du PSG à la fin du mois de juin, l’Espagnol a pris la place de Laurent Blanc sans pour autant renier tous les principes de jeu que le Cévenol avait mis en place. Prometteuse, la préparation parisienne, soldée par quatre victoires probantes, a montré ce que souhaitait mettre en place l’ancien entraîneur du FC Séville : des attaques éclairs et verticales alternées avec du jeu de possession. Reste à savoir si l’OL de Bruno Génésio saura mieux faire que le Real ou Leicester en préparation.

C’est le joueur attendu par tout un club. De retour après sa grave blessure de la saison passée, Nabil Fekir est attendu au tournant cette saison. En préparation, ces fulgurances sont revenues mais le coffre physique et certains appuis dévastateurs dont il avait le secret semblent encore manquer. Un constat normal après une telle blessure tant une réathlétisation du genou prend du temps.

S’il confessait ce vendredi dans les colonnes de L’Equipe préférer évoluer dans l’axe derrière Alexandre Lacazette, le gaucher devrait être aligné au poste d’ailier droit dans le 4-3-3 lyonnais. De quoi faire du duel Fekir-Maxwell l’un des points chauds à surveiller lors de ce match.

La recrue star de l’été côté parisien, c’est lui. Fort d’une saison époustouflante du côté de l’OGC Nice (17 buts), Hatem Ben Arfa est devenu la tête de gondole du nouveau projet parisien, moins épris de stars mondiales. Pourtant, sa préparation n’a pas suivi la même courbe que celle de son équipe.

Pas encore buteur, le joueur semble pour l’instant un peu hors de forme. Son jeu, basé sur des coups de rein foudroyants, en pâtit forcément. Et la position pensée par Unai Emery pour son joueur ne l’aide pas beaucoup.

Placé en meneur de jeu contre West Bromwich puis en faux numéro 9 contre l’Inter, Ben Arfa a créé des différences mais a péché dans la finition. Surtout, ce rôle d’attaquant de pointe ne semble pas lui convenir parfaitement. Pourtant, avec Edinson Cavani absent, c’est bien lui qui devrait occuper la pointe et mettre à mal la défense rhodanienne. A part si Jean-Kevin Augustin vient semer le trouble.

Alors que l’été promettait un exil massif de ses cadres (Umtiti, Lacazette, Fekir ou Tolisso), seul le défenseur central a pris la poudre d’escampette pour rejoindre le FC Barcelone. Le serial buteur Lacazette est toujours là, malgré les attaques répétées des clubs anglais, le milieu de terrain a repoussé les avances de Naples tandis que le prodige lyonnais n’a pas fait l’objet d’offres mirobolantes.

Alors, le vrai chantier pour l’équipe de Bruno Génésio sera de faire sans son leader défensif des dernières années. Nicolas Nkoulou est arrivé libre pour le remplacer tandis qu’Emmanuel Mammana est envoyé en CFA ce week-end. Mais la charnière Yanga-Mbiwa-Nkoulou ne présente pas encore beaucoup d’automatismes et semble moins complémentaire que la paire Yanga Mbiwa-Umtiti. Le duel contre le champion de France sera l’occasion parfaite de tester la solidité du nouveau duo.

Unai Emery a beau insister sur sa volonté d’avoir deux gardiens numéro 1 bis, à l’heure de regarder les compositions d’équipe, il n’y en aura qu’un dans les cages parisiennes. A priori, c’est Alphonse Aréola qui devrait débuter la partie contre l’OL au détriment du numéro 1 de Laurent Blanc, Kevin Trapp. Le portier français, formé au PSG, semble avoir les faveurs d’Unai Emery depuis son prêt réussi du côté de Villarreal.

Reste que la concurrence promet d’être rude et pourrait causer des remous dans le vestiaire parisien où la gestion du cas de Salvatore Sirigu, mis de côté la saison passée, n’a pas forcément été apprécié de tous. Alors, une concurrence de tous les instants à ce poste n’a rien de rassurant pour l’équipe parisienne. A moins qu’Emery ait déjà tout prévu.

C’est la question fatidique et, pourtant, il est impossible d'y répondre pour l’instant. Il est bien trop tôt pour évaluer la force de ce PSG new-look. Il est également trop tôt pour juger cet OL, renforcé par le retour de Fekir.

Il n’empêche, l’été lyonnais donne l’impression que le fossé de 31 points de la saison passée n’est plus tout à fait le même. Le club lyonnais n’a pas cédé aux millions des clubs étrangers et se présente avec une ossature de joueurs qui arrivent à maturité et qui évoluent depuis quelques saisons ensemble.

Côté parisien, la perte de Zlatan Ibrahimovic est difficilement compensable par un apport individuel nouveau. Alors, sans la star suédoise, c’est le collectif parisien qui devra s’affirmer. Reste que les records accrochés par le club parisien la saison passée seront difficiles à aller chercher tant l’apport d’Ibra sur la dernière saison en termes statistiques a été énorme. Mais, finalement, tuer la concurrence en Ligue 1 n’est peut-être plus le but recherché du club parisien. Gagner des trophées en revanche... A commencer par ce Trophée des champions.