"Eviter la suffisance"

Lewis Hamilton : Oui, je n'avais pas prévu que ça se passerait comme ça ! J'aurais préféré un après-midi facile, aisé, en tête de course. J'ai pris un bon départ, nous avons fait deux relais corrects et l'équipe m'a dit de rester en piste. Je pense qu'ils ont cru que je pourrais m'échapper. En fait, j'avais besoin d'une avance de 23 secondes en sept tours ! C'était impossible, à moins de prendre trois secondes par tour ! J'ai attaqué, attaqué, plus qu'à la limite, pour obtenir cet écart mais je suis ressorti derrière - je crois - Kimi [Räikkönen] et Heikki [Kovalainen]. Je dois remercier Heikki qui a été un super coéquipier. Il ne m'a pas livré un duel féroce car il a vu que j'étais plus rapide ; il m'a laissé passer. Un grand merci à lui. J'ai pu m'échapper. J'avais de bons pneus. Ce fût une course excitante pour moi et ceux qui la regardaient.

L.H. : Pas vraiment, non. Je leur ai dit : 'Vous êtes sûrs de ça ?' Ils l'ont répondu 'Oui. Nous avons de la marge : les autres vont être très, très chargés en essence, ils vont avoir un peu de trafic et tu pourras creuser l'écart'. Nous avons tous nos propres décisions et nos propres opinions sur différentes choses et je suis sûr que nous allons apprendre de ça pour la prochaine course. Mais nous avions la meilleure voiture, la plus rapide de tout le week-end. C'est le résultat d'un gros travail des gars ici et à l'usine. L'équipe est fantastique, celle sur le circuit, en Angleterre et en Allemagne. Tout le monde a fait un boulot phénoménal.

L.H. : Je pense que j'aurais probablement dû rentrer mais, au bout du compte, je ne sais pas ce qui se trame dans mon dos et j'ai une confiance totale en les gars qui me disent quoi faire. J'adhère totalement à la décision qu'ils ont prises. C'est sûr, nous aurions peut-être pu faire un meilleur boulot mais, néanmoins, nous étions les plus rapides. Ça a juste rendu mon travail un peu plus dur. J'ai dit à Ron [Dennis] : 'Tu m'emploies pour faire ça. Je suis là pour ça'.

L.H. : Avec Felipe, j'ai vu que j'étais bien plus rapide que lui. On m'a dit que j'étais une seconde plus rapide que lui à ce moment-là. J'étais dans mes premiers tours en pneus 'medium' et j'avais une fenêtre de quelques tours pour le passer avant qu'ils ne développent du grainage et que la voiture ne glisse. Le super truc sur cette piste est que l'on peut suivre une autre voiture de près. J'ai ainsi pu me rapprocher de lui dans les deux premiers virages, le suivre et lui faire l'aspiration dans la Parabolique. Mais à la fin, il a rivalisé avec moi en vitesse et j'ai eu du mal à le passer. J'ai donc dû le faire au freinage. Il m'a donné plein de place. C'était une bonne bataille, c'était plaisant. Là, je pensais ern avoir terminé, mais l'équipe m'a dit que je devais encore doubler Nelson [Piquet]. Je me suis dit 'OK, tu te bouges et ça va le faire'. Une fois encore, ce fût une bonne bagarre, très loyale.

L.H. : Oui, dans l'ensemble, ça a été un très, très bon week-end. Le meilleur de la saison jusqu'à présent. Je pense que nous sommes vraiment revenus à notre meilleur niveau. Mais nous ne devons pas faire preuve de suffisance. Il nous reste beaucoup de travail.

On vous a habitué à vous voir très excité après chaque victoire et toujours heureux de dire que c'est votre plus belle victoire (ndlr : il l'a dit à Monaco et à Silverstone). Ça semble être de la routine en la circonstance...

L.H. : Non, vraiment pas. Cela a été un super week-end. Je suis fier d'avoir gagné sur les terres de mon équipe - du moins celles de Mercedes Benz - et ce week-end a prouvé à quel point la performance de la voiture et de l'équipe sont très bonnes en ce moment. Nous avons fait un travail fantastique. Excusez-moi de ne pas être totalement euphorique comme à Monaco, mais je suis quand même très, très, très content.