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Lewis Hamilton (Mercedes) 10e et éreinté : "Je n'ai même pas pu retenir la Haas, il y a beaucoup de travail…"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 28/03/2022 à 09:35 GMT+2

GRAND PRIX D'ARABIE SAOUDITE - Après le fiasco de la 16e place en qualification, Lewis Hamilton (Mercedes) a pris un nouveau coup sur la tête dimanche en finissant dixième à 73 secondes du vainqueur, après avoir perdu sa bataille contre la Haas de Kevin Magnussen. Certes, les événements n'ont pas joué en sa faveur et George Russell a fini cinquième, mais il y a "du pain sur la planche".

Kevin Magnussen (Haas) et Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Arabie saoudite 2022

Crédit: Getty Images

Lewis Hamilton était sorti de la qualification groggy par son seizième temps samedi, et il n'attendait pas de miracle de cette course. Il avait gagné deux places gratuitement, sur le compte des Red Bull à l'arrêt dimanche dernier à Sakhir, et était ainsi monté sur le podium. Un vrai hold-up. Mais là, à Djeddah, il partait de trop loin pour rêver de gros points. Il n'en a récupéré qu'un en terminant dixième, à 1 minute et 13 secondes du vainqueur, Charles Leclerc (Ferrari).
Pas plus que le résultat final, la manière n'a été reluisante pour le septuple champion du monde, embarqué dans une course laborieuse au cœur du peloton. Quinzième sur la grille suite au forfait de Mick Schumacher (Haas), accidenté en Q1 samedi, il a passé facilement le débutant chinois Guanyu Zhou (Alfa Romeo) au départ, mais ça s'est vite compliqué. S'il a gagné ses batailles contre Daniel Ricciardo (McLaren) et Lance Stroll (Aston Martin), il a réglé le cas Lando Norris en deux temps.
Lando Norris (McLaren) au Grand Prix d'Arabie saoudite 2022

Deux voitures de sécurité à contre-temps

Ça restait quand même une McLaren et il fut franchement embarrassé d'avoir à ferrailler quelques tours plus tard contre la Haas de Kevin Magnussen, pour le gain de la sixième place. Il a bien passé le Danois au 23e tour, mais ce dernier a répliqué immédiatement, avec une facilité déconcertante, terrifiante… Heureusement, il n'y avait qu'une VF-22 en piste dimanche, et K-Mag s'est retrouvé en détresse pneumatique deux boucles plus tard. De quoi rouler devant lui encore un peu, mais pas définitivement.
Quand on l'a vu pointer dixième dès 14e des 50 tours, on s'est dit qu'il avait encore de la marge, mais les événements contraires ont réduit sa progression à néant. Parti en "dur" tout comme Kevin Magnussen (Haas) et Nico Hülkenberg (Aston Martin) au mileu de tous les "medium", il n'avait aucun intérêt à rentrer prendre les gommes jaunes au 17e tour, lorsque la première voiture de sécurité a été déclenchée par le nouvel accident de Nicholas Latifi (Williams). Et n'a tiré aucun avantage de la seconde voiture de sécurité, virtuelle cette fois, déployée quand Daniel Ricciardo a laissé sa McLaren mourante en pleine voie d'accès au stand, au 38e tour. Pas verni, prévenu trop tard qu'il devait rentrer, l'Anglais a chaussé ses "medium" à-contre-temps, au 41e passage…

"C'est éreintant"

"Je n'ai même pas pu retenir la Haas (9e), il y a beaucoup de travail…", a-t-il résumé, désabusé, au micro de Canal+. Sûr qu'il ne faut pas lui parler de chances de décrocher une huitième couronne, ni même de gagner prochainement. C'est totalement hors de propos vu la forme qu'affiche la W13 avec sa hauteur de caisse relevée pour cause de "marsouinage".
"En termes d'équilibre, la voiture était bien, mais pas assez rapide, a-t-il détaillé. Le résultat final n'est pas génial mais la course s'est déroulée relativement bien. J'avais du mal avec la température des pneus au début mais ensuite j'ai commencé à remonter sur les voitures devant en pneus 'medium'. C'était un très bon relais. Je suivais George [Russell] et je faisais des temps corrects compte tenu de l'âge des pneus 'dur' à la fin."
"Nous n'avons pas eu de chance avec la façon dont le voiture de sécurité virtuelle a été introduite à la fin, mais j'ai tout donné, a-t-il dit, comme à chaque fois. Samedi a rendu le week-end tellement plus difficile et je prends ça sur moi. C'est éreintant mais nous devons continuer à nous battre, c'est tout ce que nous pouvons faire. Je sais que j'ai une excellente équipe et nous allons simplement garder la tête baissée."

Un calendrier favorable

Qualifié sixième, son coéquipier George Russell a rendu l'après-midi de Mercedes un peu moins pénible en finissant dans le Top 5, ni plus ni moins que ce que vaut la Flèche d'argent. "Ce fut une course solide en termes de maximisation de nos points potentiels, a jugé le jeune britannique. La voiture s'est bien comportée mais nous manquons juste d'appui parce que nous n'arrivons pas à la faire rouler près du sol. Nous avons mis la voiture dans une bonne fenêtre de fonctionnement et j'ai attaqué aussi fort que possible. Ce fut probablement la course la plus physique que j'ai vécue en Formule 1 - 50 tours à la limite sur un circuit urbain rapide - et je veux que ce soit pour la victoire."
A l'entendre, personne n'est défaitiste à Brackley et à Brixworth. Le personnel phosphore "pour combler l'écart avec Red Bull et Ferrari" et le temps qui passe n'est pas un ennemi. "Cette première partie de saison n'est pas chargée en courses, le calendrier n'est pas trop dense, donc ça nous laisse le temps de trouver des solutions, note le transfuge de Williams. Nous ne sommes pas ici pour nous battre pour P5 mais il faut prendre les points positifs. La course a été agréable, ce circuit est probablement dans le top 5 de l'année, incroyablement rapide et avec une adhérence fantastique."
George Russell (Mercedes) au Grand Prix d'Arabie saoudite 2022

"Du pain sur la planche"

"La course a été le reflet de notre position actuelle, a acquiescé Toto Wolff, le directeur d'équipe. Les écarts de performance ont semblé similaires en la qualification et en course, et nous avons clairement beaucoup de travail à faire pour entrer dans la lutte aux avant-postes. George a bien géré sa course et a marqué le maximum que nous pouvions espérer sans aucun incident devant lui. Pour Lewis, c'est toujours difficile à partir de P15. La première voiture de sécurité est arrivée trop tôt pour mettre les 'medium', nous sommes donc restés en piste alors que les autres voitures qui ont commencé à rouler en 'dur'. Puis nous avons raté l'occasion de rentrer juste avant la fermeture de la voie des stands sous la voiture de sécurité virtuelle, ce qui nous a coûté quelques places. Le tableau d'ensemble donne à réfléchir, et il est clair que nous devons continuer à travailler dur si nous voulons offrir une meilleure performance à Melbourne."
"Le week-end a été difficile et nous devons nous serrer les coudes avant Melbourne, a dclaré Andrew Shovlin, le chef de l'ingénierie en piste. Le circuit ici a été plus difficile pour nous qu'à Bahreïn et nous ne nous faisons aucune illusion sur notre position actuelle, mais nous devons rester concentrés et efficaces. Nous avons un énorme défi devant nous, mais au cours des huit dernières années, l'équipe a été en mesure de surmonter tous les problèmes de performance auxquels nous avons été confrontés. Nous avons pu le faire parce que nous avons tellement de personnes talentueuses et dévouées dans l'équipe à la fois à Brackley et à Brixworth. Nous avons certes du pain sur la planche au cours des semaines et des mois à venir, mais nous sommes plus déterminés que jamais à revenir devant."
Trente-huit points marqués en deux courses est un faible total pour les standards de Mercedes, et c'est moins de la moitié des 78 collectés par Ferrari sur les 88 possibles. Mais ça ressemble quand même à un petit miracle.
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