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Formule 1 | Alonso, Ocon : Pourquoi les positions sur la grille de départ sont devenues un problème quasi insoluble

Julien Pereira

Mis à jour 29/03/2023 à 22:19 GMT+2

GRAND PRIX D'AUSTRALIE - Jamais deux sans trois ? Alors que Esteban Ocon à Bahreïn et Fernando Alonso en Arabie saoudite ont tous deux été sanctionnés pour une position illicite sur leur emplacement de la grille de départ, difficile d'imaginer qu'un compromis clair et précis puisse être trouvé pour mettre fin à ce problème... et aux sanctions qui en découlent.

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C'est une procédure élémentaire... qui ne l'est plus du tout. Depuis le début de la saison, deux pilotes, qui ne sont d'ailleurs pas les plus inexpérimentés, ont été épinglés et sanctionnés pour une mauvaise position sur la grille de départ. En deux Grands Prix, ça fait déjà beaucoup. Ce qui était une rareté pourrait donc devenir la norme, à moins qu'un énième compromis soit trouvé.
Tout a commencé avec une mise à jour du Code Sportif International de la FIA, réalisée en 2022 et inscrite dans le règlement sportif 2023 de la F1, précisant qu'en cas de départ arrêté, une voiture "doit être immobile à l'emplacement qui lui a été attribué sans qu'aucune partie de la zone de contact de ses pneus avant ne se trouve en dehors des lignes (avant et latérales) au moment du signal de départ" (article 8.6.1.a). Objectif : mettre fin aux libertés que s'étaient accordés certains pilotes ces dernières saisons afin d'obtenir de petits avantages d'adhérence ou encore de fermer la porte, plus facilement, aux poursuivants.

Une question de visibilité

Problème : toutes les mauvaises positions sur la grille ne découlent pas forcément de mauvaises intentions. "Il faut savoir qu'on ne voit pas", soulignait sur Canal+ Esteban Ocon, pénalisé dès le premier Grand Prix de la saison à Bahreïn en raison d'une position trop avancée sur son emplacement. L'assise des pilotes dans leur cockpit leur permet effectivement d'avoir une vue rasante. Avec le museau, le halo, les nouvelles dimensions de pneus - qui avaient même suscité une certaine inquiétude la saison dernière - , ainsi que les rétroviseurs agrandis cette année, impossible pour les vingt hommes les plus rapides du monde de voir leur position exacte sur la grille.
Ce, même si une ligne jaune a été ajoutée en guise de repère. Celle-ci n'est en réalité visible du pilote qu'à l'arrivée de la monoplace sur l'emplacement. Et ne l'est plus lors de l'immobilisation. D'autant que les dimensions et épaisseurs des lignes blanches, elles, sont beaucoup moins réglementées, et qu'elles peuvent varier d'un circuit à l'autre. Ce qui, vous en conviendrez, n'est pas franchement idéal pour aider les pilotes à trouver des repères.
En revanche, la sanction est claire, nette, précise et... lourde. Une pénalité de cinq secondes peut en effet paraître sévère au vu du peu d'avantage tiré par les pilotes en infraction. En Arabie Saoudite, Fernando Alonso a été puni pour une position trop écartée sur le plan latéral. L'Espagnol, 2e sur la grille, n'avait pas de voiture devant lui pour s'aligner. Et il avait certainement plus à perdre, en termes d'adhérence, en agissant de la sorte.
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Un manque d'uniformité

"Il n'en a rien tiré, a estimé George Russell sur Sky Sport après coup, alors qu'il a bien failli être le grand bénéficiaire de ces sanctions. Une pénalité de cinq secondes, c'est peut-être trop. Je comprends qu'il faille respecter les règles, mais je pense aussi qu'il faut faire preuve de bon sens." D'autant qu'avec les nouvelles problématiques de visibilité, de plus en plus de pilotes ont tendance à déborder de leur emplacement de manière plus ou moins marquée.
"Il y en avait au moins trois autres devant la ligne, d'après ce que j'ai regardé", rappelait Ocon à Sakhir. Et d'autres cas similaires à celui d'Alonso étaient visibles à l'œil nu, en Arabie Saoudite. Ceux-ci ont échappé aux sanctions, par manque d'uniformité dans les décisions des commissaires sportifs. Même une harmonie aurait soulevé des débats, dans une discipline souvent critiquée car de plus en plus procédurale. Le compromis ne semble donc pas si simple à trouver. Lui non plus.
Le départ du Grand Prix d'Arabie Saoudite, le 19 mars 2023
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