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Grand Prix d'Italie - Bonus-malus : Ricciardo sort du néant, sans l'aide de Verstappen ni Hamilton
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Publié 13/09/2021 à 00:57 GMT+2
GRAND PRIX D'ITALIE - Daniel Ricciardo (McLaren) attendait ça depuis 2018 mais il ne doit sa victoire à personne. Et surtout pas à Max Verstappen (Red Bull) ou Lewis Hamilton (Mercedes), qui ne faisaient pas figure de vainqueur en puissance avant leur dangereuse collision. Et entre malchance et erreur, Pierre Gasly (AlphaTauri) et Esteban Ocon (Alpine) n'ont malheureusement pas pu en profiter.
Daniel Ricciardo (McLaren) au Grand Prix d'Italie 2021
Crédit: Getty Images
La note : 3/5
Monza se spécialise dans les coups de tonnerre : Pierre Gasly en 2020, et Daniel Ricciardo en 2021. Bizarre quand même de se dire que l'Australien a réussi son coup sur les départs, samedi et dimanche. Le DRS n'était encore une fois pas la panacée, mais c'est aussi pour ça que des garçons comme Lewis Hamilton, Sergio Pérez ou Valtteri Bottas se sont dépouillés pour dépasser.
Le vainqueur : Daniel Ricciardo (McLaren)
Rien n'a voir avec les concours de circonstances qui avaient mené les deux derniers outsiders, Pierre Gasly (AlphaTauri) et Esteban Ocon (Alpine), sur la plus haute marche du podium.
L'Australien ramait depuis le début de la saison chez McLaren. Son recrutement par Woking avait tout de l'erreur de casting et de l'enterrement de première classe, mais à Monza tout a changé. D'un coup. Incisif en qualification vendredi, carrément saignant lors de la course sprint samedi, "Banana Dan" était comme promis en mode "full attack" dimanche, et Max Verstappen (Red Bull), plutôt dans ce registre du sans peur d'habitude, en a fait les frais d'entrée.
Son seul moment de flottement a été le rappel à la vigilance de son équipe au restart après l'accident entre Max Verstappen (Red Bull) et Lewis Hamilton (Mercedes). Valtteri Bottas (Mercedes) remontait fort et il devait se mettre à l'abri.
Son coéquipier Lando Norris neutralisé par le pitwall, l'Australien s'est payé le luxe d'un meilleur tour dans la dernière boucle. Il a ainsi gagné avec style sa première course depuis Monaco 2018 et remis le shoey à la mode. Avec tact : il n'a sollicité que son coéquipier et son patron Zak Brown pour sa célébration particulière.
Le fautif : Max Verstappen (Red Bull)
D'un côté, le discours attendu de son patron, Christian Horner : "C'est un incident de course. Objectivement, c'est 50/50." De l'autre, la sentence sans appel d'Andrew Shovlin, l'ingénieur en chef de Mercedes : "Max n'aurait jamais pu prendre le virage, il semble qu'il choisit toujours de forcer la main plutôt que concéder une position à Lewis."
D'un côté encore, le point de vue sans concession de Max Verstappen : "Il faut être deux pour prendre un virage et Lewis a été pressant jusqu'à ce qu'il ne reste plus de place. Quand il est sorti des stands, il a commencé à me serrer à l'entrée du virage n°1, j'ai donc dû passer sur la partie verte. C'était très tendu mais j'avais de la place pour tourner, puis il m'a envoyé sur la saucisse (bordure bombée) orange. J'étais là pour essayer de faire la course à la dure mais à la loyale. Je ne suis pas entièrement d'accord avec la pénalité : je crois que c'était un incident de course."
Enfin, le verdict des commissaires : MV33 "principalement à blâmer". Le Batave hérite de la pénalité pour ce genre d'erreur : trois places de grille.
Le miraculé : Lewis Hamilton (Mercedes)
"Le halo a clairement sauvé la vie de Lewis", a souligné son patron Toto Wolff. "Quelqu'un devait veiller sur moi, a complété le pilote anglais. Ma nuque est un peu endolorie et j'ai un gros mal de crâne mais ça va. Le halo a évité un accident bien pire et je suis incroyablement reconnaissant envers les personnes qui travaillent pour rendre nos voitures et la compétition plus sûres." Jean Todt, le président de la FIA qui a imposé le bouclier disgracieux mais salvateur en 2018, se reconnaitra.
Sorti vivant du pire cas de figure qui pouvait arriver, puisqu'une roue de la Red Bull s'est enfoncée dans l'ouverture du halo, Lewis Hamilton n'avait pas ses pensées tournées vers le championnat dimanche soir, mais on fait le bilan pour lui : il repart d'Italie avec les cinq points de retard qu'il avait samedi sur Max Verstappen après la course sprint.
Le remonté : Valtteri Bottas (Mercedes)
Un résumé à peine caricatural de sa saison chez Mercedes : pas là quand on a besoin de lui et là quand ça ne compte pas vraiment. Intouchable dans la course sprint samedi, relégué en fond de grille, le futur pilote Alfa Romeo est remonté de la 19e place à la 3e en taillant dans le peloton avec son moteur tout neuf. "Je ne pense pas avoir gagné autant de positions au cours de ma carrière", a-t-il fait remarquer.
Parmi ses dépassements, le pilote de la W12 n°77 a tenu à souligner celui opéré sur Sergio Pérez (Red Bull). "Probablement l'un de mes meilleurs week-ends avec Mercedes", a-t-il conclu.
Battu par Lando Norris (McLaren) pour P2, il conserve néanmoins ses 9 points d'avance sur l'Anglais au Championnat du monde.
Le malchanceux : Pierre Gasly (AlphaTauri)
Le Français rêvait d'autre chose pour fêter son succès de l'an passé. Rétrospectivement, il y avait de la place pour un podium. Son sixième temps en qualification n'aura pas connu de suite heureuse. Touchette et mur de la Curva grande samedi, retour au garage dès le 5e tour dimanche.
"Nous savions que quelque chose n'allait pas, mais nous n'avons pas réussi à régler le problème avant la course", a-t-il expliqué.
Le frustré : Esteban Ocon (Alpine)
Une erreur d'inattention dans le roues de Sebastian Vettel (Aston Martin) au freinage de la deuxième chicane et une pénalité a décidé de sa course. "On s'est touché un peu (ndlr : beaucoup) au virage 4 sans aucun dégât, et j'ai reçu une pénalité de 5 secondes, a raconté le Normand. Vu le timing du safety car, j'ai dû purger cette pénalité aux stands alors que nous aurions pu en tirer un grand avantage, ce qui nous a vraiment pénalisés. Je suis en désaccord avec les deux décisions mais ça se passe comme ça parfois."
Le bonus : McLaren
183e victoire de Woking et première du nom depuis celle de Jenson Button au Brésil fin 2012 - soit 170 courses - et premier doublé depuis celui assuré par le Britannique et son compatriote Lewis Hamilton au Canada en 2010. Quarante-cinq points, c'est aussi le plus gros butin d'une équipe en 2021.
Au championnat, McLaren repasse devant Ferrari à la troisième place.
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Daniel Ricciardo célèbre sa victoire avec McLaren au Grand Prix d'Italie 2021
Crédit: Getty Images
Le malus : Antonio Giovinazzi (Alfa Romeo)
On a de suite senti qu'il avait envie de taxer les Ferrari pour se faire un bon coup de pub. Attaquer Charles Leclerc (Ferrari) à la deuxième chicane était déjà optimiste. Revenir comme s'il était tout seul en piste encore plus. En percutant la SF21 amie de Carlos Sainz, l'Italien a donné un argument en or à Frédéric Vasseur pour se débarrasser de lui à la fin de la saison.
Le chiffre : 0
Sergio Pérez pénalisé et finalement rétrogradé quatrième, Red Bull n'a toujours pas signé le moindre podium à Monza depuis la victoire de Sebastian Vettel en 2013.
La déclaration : Toto Wolff (Mercedes)
"Combien faudra-t-il d'accidents ? Les deux doivent se laisser de la place, faire la course à fond mais en évitant les accrochages."
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