Lotus prend confiance

Après deux résultats nuls en Australie et en Malaisie, Romain Grosjean avait véritablement lancé sa saison en Chine avec une sixième place. A Bahreïn, il lui a donné une nouvelle dimension. Pour son 11e départ en Formule 1, le Français de Lotus a décroché une brillante troisième place, juste derrière son coéquipier Kimi Räikkönen. "C'est fantastique, mon premier podium. Avec nos deux voitures sur le podium, c'est génial, a-t-il déclaré en conférence de presse. C'est une saison très compliquée, les écarts sont minimes, l'équipe dort peu mais nous donne du très bon matériel. C'est un sentiment assez magique".

Pour l'ancienne équipe Renault, il s'agit du premier podium depuis la Malaisie la saison dernière. Et pour retrouver ses deux monoplaces sur la boîte, il faut même remonter à plus de cinq ans. Septième sur la grille de départ, Grosjean "savait (qu'il) avait une bonne voiture", placée parmi les concurrents sérieux la veille par le poleman Sebastian Vettel. Mais il a tout de même été "surpris en début de course de voir à quel point on était rapides. Je suis content de mon départ et je me suis régalé pendant mon premier relais". Ses premiers tours ont été primordiaux pour la suite de sa course. Son envol canon lui a permis de gagner trois places d'entrée, avant de doubler rapidement Mark Webber et Lewis Hamilton. Dès lors deuxième, il a pris un très bon rythme avant de laisser passer Räikkönen, plus rapide dans une stratégie décalée. Mais il n'a pas été inquiété par les autres pilotes, terminant avec 28 secondes de marge.

Le Finlandais a lui remonté les places très rapidement en étant régulièrement le plus rapide en course. Et cette fois, il n'a pas eu de défaillance de ses gommes, comme sur la fin de course en Chine. "Il a dû trouver un vendeur de pneus, pas loin, qui avait plein de pneus neufs" s'est amusé Vettel. Mais c'est surtout son choix d'économiser sa monture en esquivant la Q3 samedi qui a payé. Pour autant, Iceman en veut plus et ne qualifie ce résultat que de "décent". C'est qu'il pensait réellement pouvoir l'emporter. "Je n'ai eu qu'une seule chance de dépasser Vettel, mais je n'ai pas réussi à le faire, parce que j'ai choisi le mauvais côté, donc je suis un peu déçu. J'ai réussi à dépasser plusieurs pilotes assez facilement, mais si on regarde bien, j'ai mis trop de temps à le faire et c'est aussi pour ça qu'on n'a pas pu gagner la course".

Mais au moment de regarder le podium, Kimi Räikkönen parle tout de même de "pas important". Bien légitime alors que Lotus est passé troisième aux constructeurs, doublant Ferrari, Mercedes et Sauber. Il reste tout de même plus sobre qu'un Romain Grosjean utilisant le terme "fantastique". Le Français n'avait, lui, pas encore connu un tel week-end et peut se satisfaire de son évolution dans la hiérarchie. "Je suis content parce que je progresse pas à pas. D'abord, je voulais finir dans les points, et après dans le Top 5, et maintenant sur le podium. Je vais faire une petite pause avant de dire que je vise la victoire", analyse le natif de Genève, huitième du Mondial derrière son coéquipier. Le jour même où Bernie Ecclestone a confirmé le retour imminent du Grand Prix de France au calendrier la saison prochaine, c'est un résultat qui tombe à pic.