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Grand Prix de Grande-Bretagne | "On s'est fait peur nous-mêmes", "stratégie à l'aveugle" : Ferrari hors-sujet

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 10/07/2023 à 15:30 GMT+2

La Scuderia Ferrari s'est mise à découvert en termes de stratégie et en a payé le prix fort lorsque la voiture de sécurité virtuelle a donné l'opportunité au peloton de rentrer, dimanche à Silverstone. "Je pense qu'on a fait un peu tout à l'envers", a admis le directeur d'équipe Frédéric Vasseur, dont les voitures ont fini neuvième avec Charles Leclerc et dixième avec Carlos Sainz.

Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix de Grande-Bretagne 2023

Crédit: Getty Images

Deux courses de suite sans accros, c'est encore trop demander à Ferrari. A Silverstone, la Scuderia est retombée dans l'entre-deux qui la caractérise depuis trop longtemps ; un an si l'on considère sa dernière victoire, le 10 juillet 2022 à Spielberg.
Dimanche, les Rouges avaient deux chances de monter sur le podium. Quatrième et cinquième sur la grille, Charles Leclerc et Carlos Sainz se sont fait déborder par Lewis Hamilton (Mercedes), George Russell (Mercedes), Sergio Pérez (Red Bull), Fernando Alonso (Aston Martin) et même Alexander Albon (Williams) au fil des 52 tours du Grand Prix de Grande-Bretagne. Oui, ils ont fini neuvième et dixième, et la thèse de l'égarement, du loupé malencontreux, a encore prévalu.
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Xavier Marcos Padros et Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix de Grande-Bretagne 2023

Crédit: Getty Images

Ferrari a perdu tous ses combats tactiques

En fait, Charles Leclerc a pris le risque de casser sa stratégie en "medium", qui devait le mener bien plus loin que 17 tours, pour couvrir une tentative d'undercut de George Russell, qui le pressait, en "tendre" pour sa part. Sauf que Mercedes n'a jamais répondu à l'appel. Quant à Carlos Sainz, il a effectué le deuxième relais le moins long avec les gommes jaunes, en stoppant au 26e des 52 passages. Rejetés au cœur du peloton, les deux Charles sont ensuite restés derrière après la vague de pit stops provoquée par la voiture de sécurité virtuelle, au 33e tour.
En somme, Ferrari a perdu son match en "medium" contre tous ses concurrents directs, et même contre George Russell (Mercedes), malgré qu'il ait été l'un des perdants de la neutralisation, tout comme Oscar Piastri (McLaren).
"On a eu la voiture de sécurité au pire moment, a plaidé Charles Leclerc, sur Canal+, avant d'en revenir à l'essentiel. Le plus gros problème, c'est qu'on n'est pas rapide. Il nous en manque beaucoup, aujourd'hui. McLaren était très rapide, Mercedes était plus rapide que nous aussi. On savait que ça allait être une course difficile. En qualifications, on avait été relativement surpris dans le bon sens, parce qu'on était quand même assez proche, bien qu'on n'ait pas tout mis dans l'ordre. Mais là, en course, on n'avait pas grand-chose d'autre à faire."

"C'est juste qu'on n'a pas été assez ambitieux"

"Je pense qu'on a fait un peu tout à l'envers avec la voiture de sécurité, puisqu'on s'arrête juste avant, a expliqué Fred Vasseur, le directeur de l'équipe. On passe de 5 et 6 à 9 et 10 - ou 9 et 11 - je crois. Ça nous a pas aidés, et on n'a pas été assez agressifs avec les pneus sur tous les relais. On a eu un peu peur de la dégradation comme on a peu roulé vendredi, ça nous a mis en dedans. Il faut qu'on apprenne de cette course, ce n'est pas une bonne course pour nous, mais il y avait aussi du positif vendredi et samedi sur le rythme, donc il n'y a pas de raison que ça marche pas. On n'a pas eu de dégradation du tout, c'est juste qu'on n'a pas été assez ambitieux."
"Charlot" passé ensuite en "dur" avant de revenir en "medium", Sainz a fini avec les "bonnes" gommes, en "dur". Mais ça n'a pas suffi : on l'a vu se faire avaler par Sergio Pérez (Red Bull), Alexander Albon (Williams) et son coéquipier en l'espace de deux virages au 44e tour, et se faire contourner de façon assez embarrassante par Pierre Gasly (Alpine) dans la boucle suivante.
"J'ai fait de mon mieux au restart (39e tour) mais se battre en pneus 'dur' usés contre des voitures en gommes plus fraîches était très difficile", a commenté le Madrilène.

"On était un peu à l'aveugle"

Cependant, l'explication de ce dimanche laborieux trouve son origine dans la journée de vendredi. L'heure de roulage perdue par Charles Leclerc (Ferrari) en essais libres 2, consacrée aux simulations de relais de course, a coûté cher. "Vendredi on n'a fait qu'un long relais en 'tendre' et la dégradation nous paraissait importante, a détaillé Frédéric Vasseur, le directeur d'équipe, au diffuseur de la Formule 1. Charles n'a pas roulé, donc on n'a pas pu tester les 'medium' : on était un peu à l'aveugle à ce moment-là, et du coup ça nous a mis beaucoup sur la défensive pour le reste du week-end sur la dégradation des pneus, alors qu'en fait en course, avec des pneus de 30 tours, à la fin on améliorait et il n'y avait pas de dégradation."
"Ça aurait pu faire 'tendre' - 'medium' mais c'était vraiment sur le fil, puisque même McLaren a fait 'medium' - 'dur', a-t-il poursuivi. Je pense qu'on n'a pas assez poussé alors qu'on avait de la marge. Le positif est que le rythme était là samedi. Je pense qu'on a été un peu sur la défensive, parce qu'en début de saison on dégradait beaucoup. On n'a pas eu de test vendredi et on s'est fait peur nous-mêmes j'ai l'impression."
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Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix de Grande-Bretagne 2023

Crédit: Getty Images

Ferrari a inscrit 29 points sur les deux dernières courses, soit le plus mauvais total du top 5 au Championnat du monde constructeurs, hormis Aston Martin (18). Car dans le même temps Red Bull a amassé 73 unités, McLaren 42 et Mercedes 35. Et la tendance est nette au Mondial constructeurs : Mercedes se détache d'Aston Martin à la deuxième place, alors que Ferrari n'arrive plus à suivre. Heureusement pour la Scuderia, McLaren est partie de trop loin pour constituer une menace. Mais Woking est désormais lancé à pleine vitesse et on surveillera peut-être avec anxiété dans les prochaine semaines chez Ferrari ce que deviendront les 98 points qui séparent actuellement Maranello de Woking.
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