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Formule 1 - GP de Hongrie - Charles Leclerc va-t-il avoir peur ? "Je ne vais pas changer mon style de pilotage"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 31/07/2022 à 09:00 GMT+2

GRAND PRIX DE HONGRIE - Le Hungaroring est la course de l'après pour Charles Leclerc (Ferrari). Celle qui doit lui permettre de tourner la page du Grand Prix de France. Celle aussi qui doit lui faire profiter d'un bon break pour revenir plus fort dans la bataille contre Max Verstappen (Red Bull). Mais point de traumatisme. L'imperturbable Charles va faire du Leclerc..

"L'erreur de Leclerc vient peut-être aussi d'un surcroît de pression de Red Bull"

Son énorme faute au Grand Prix de France n'a pas ébranlé sa détermination pour le Grand Prix de Hongrie, ce dimanche au Hungaroring. Elle ne l'a même pas incité à changer ses plans, son approche dans la course au titre mondial contre Max Verstappen (Red Bull), qui n'a pour l'heure commis aucun impair. Le Monégasque a été très clair là-dessus lorsqu'on lui a demandé vendredi si sa mésaventure du Castellet allait changer sa façon de mener ses courses, revoir son niveau d'engagement.
"Non, parce que je pense que c'est ce qui m'a donné l'avantage dans la plupart des courses cette année et que je me sentais très bien avec la voiture, a expliqué le pilote de la Principauté à Sky Sports. Au début de l'année, je ne savais pas vraiment comment bien gérer cela sur certaines pistes, comme à Miami, où j'ai eu beaucoup de mal en course. Mais dans l'ensemble, j'ai senti que j'allais de mieux en mieux avec ça. C'est vraiment quelque chose que je veux garder à coup sûr, car il y a de nombreux avantages à l'avoir. L'inconvénient qui va avec, c'est que c'est beaucoup plus difficile à conduire. Mais au final, je suis un pilote de course et j'ai besoin d'être capable de conduire une voiture un peu plus survireuse - ce que je fais - mais cette fois j'ai poussé un peu trop dans ce tour et j'en ai payé le prix."

Le même niveau de risque

Charles Leclerc avait perdu l'arrière de sa F1 75 au 18e tour au Castellet, alors qu'il possédait une avance d'environ deux secondes sur Max Verstappen (Red Bull). On ne connaitra peut-être jamais la fin de l'histoire, mais "Charlot" était en train d'attaquer, on peut imaginer pour contrer la tentative d'undercut du Néerlandais, qui venait de rentrer au stand. Il a d'ailleurs avoué qu'il avait trop attaqué à l'entrée du premier virage du Beausset.
Même en considérant les 63 points qu'il doit désormais combler sur le n°1 mondial de Red Bull, il ne reniera pas son ADN de pilote, ni dimanche ni après. Quand un pilote est sous-vireur ou survireur, c'est pour toujours. "Carlito", comme l'appelle l'Italie, aime avoir un train avant précis, avec beaucoup de grip, afin de rentrer fort dans les virages et assurer les changements de cap rapides.
"J'aime glisser", a-t-il insisté, dimanche dernier, en parlant du train arrière de son bolide. Et il va continuer dimanche de piloter comme il l'aime, en se sentant en permanence sur le fil du rasoir, au bord de la rupture. Il est survireur, et c'est un peu à ça que l'on reconnaît les plus grands. Ce que sont Lewis Hamilton (Mercedes) et Max Verstappen (Red Bull).
George Russell (Mercedes), Carlos Sainz et Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix de Hongrie 2022

"La meilleure réponse possible est de gagner"

La contrepartie de tout ça est la double peine lorsque la glissade survient. Lorsqu'un pilote "sous-vireur" glisse un peu trop de l'avant, il tire tout droit, s'écarte de la trajectoire idéale mais il a plus de chances de revenir sur la piste qu'un pilote "survireur", directement menacé par le tête-à-queue ou le 360°, comme ce fut le cas pour lui sur le plateau varois.
Comme à chacune fois, le pilote du Rocher s'est maudit publiquement, assumant l'entière responsabilité de ses erreurs, dans une vraie démarche auto-critique, la seule ouvrant sur une analyse objective des faits, mieux à même de prévenir une récidive. Il a toujours fonctionné ainsi, et toujours relégué ses défaillances aux oubliettes, arguant l'impossibilité de changer le passé.
Après son loupé varois, il a juste eu besoin de "s'enfermer" chez lui "et seulement sortir pour prendre un avion pour Budapest". "Je veux rester seul", avait-il confié après le Paul-Ricard. "C'est du passé, je dois avancer et je serai focalisé à 100% sur la course. Je pense que la meilleure réponse possible est de gagner et c'est ce que nous allons essayer de faire."

Le plein d'optimisme pendant le break

Il est bien placé pour le faire, même s'il s'est déçu un peu lui-même en qualification. "Je ne suis pas content du résultat final car j'aurais pu faire mieux lors de ma dernière tentative", a-t-il admis. Puis il s'est tourné encore une fois vers cette promesse d'un lendemain meilleur, en ajoutant : "Je préfère me concentrer les aspects positifs : nous sommes en bonne position pour dimanche. J'ai été à l'aise dans la voiture tout le week-end et nous continuons de faire des pas dans la bonne direction."
Même si son orgueil en a pris un coup en essais libres 3 - il a été le premier battu par l'incroyable Nicholas Latifi (Williams) et on n'a retenu que ça -, même s'il n'a pas signé sa 8e pole position saisonnière, il a tout pour aller chercher cette victoire dont il a besoin pour refaire le plein d'optimisme pendant le break qui va arriver dimanche soir. Il va partir deux rangs derrière le poleman George Russell (Mercedes), juste derrière son coéquipier Carlos Sainz qui ne va sûrement pas faire le porteur d'eau comme au Castellet. Mais il va surtout s'élancer sept positions plus haut que Max Verstappen. C'est le moment d'en profiter.
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