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Mercedes n'avait aucune chance au départ, c'est ce qui l'a sauvée

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 30/09/2019 à 09:51 GMT+2

GRAND PRIX DE RUSSIE - Mercedes avait compris dès les essais que les Ferrari vireraient en tête au n°2, dimanche. D'où sa stratégie basée sur un choix de pneus décalé qui lui a permis de s'accrocher aux machines italiennes. Et de saisir l'occasion qui s'est présentée de les piéger.

Lewis Hamilton et Valtteri Bottas (Mercedes) au Grand Prix de Russie 2019

Crédit: Getty Images

La firme à l'Etoile n'a jamais perdu quatre courses de suite depuis le début de l'ère turbo-hybride, en 2014, mais elle a bien cru que ça allait lui arriver dimanche, en Russie. En difficulté face à Ferrari aux essais, l'équipe de Brackey a dû son salut à un régime de voiture de sécurité virtuelle lors de l'abandon de la rossa de Sebastian Vettel, au 26e des 53 tours.
Grâce à sa neuvième victoire saisonnière, sa 82e en carrière, et le point de bonus du meilleur tour en course, Lewis Hamilton patronne le championnat du monde avec désormais 73 points d'avance sur son coéquipier, Valtteri Bottas. Et 107 sur Charles Leclerc (Ferrari). Et au classement des constructeurs, Mercedes ronronne avec cette 98e victoire en Formule 1, assortie de son huitième doublé en 2019.
"Un si long moment paraît s'être écoulé jusqu'à cette victoire, s'est exclamé Lewis Hamilton. Elle résulte d'un incroyable travail de toute l'équipe : on ne lâche jamais, on avance, on essaie toujours d'innover. C'est sensationnel d'obtenir ce résultat vu la vitesse des Ferrari dans le premier relais. C'était un sacré boulot de rester avec elles, spécialement en pneus décalés (des "medium"), mais n'avons cessé de pousser et la voiture était vraiment bien."

Sacre tout proche

"Nous pensions que leurs 'tendre' s'écrouleraient pendant le relais d'ouverture, mais elles avaient un tel rythme que je luttais pour rester au contact, a-t-il poursuivi. Et c'est probablement un petit avertissement pour nous car apparemment ils avaient bon dans leurs calculs. Je suis parvenu à rester au contact et j'ai commencé à combler l'écart car leurs pneus flanchaient. Charles s'est arrêté, puis j'ai commencé à rattraper Seb, et nous étions en bonne position pour profiter de notre stratégie décalée et aller loin. Même si la voiture de sécurité (virtuelle) n'était pas intervenue, cela aurait été une super course."
Et puis, l'improbable est arrivé : un problème de fiabilité sur la Ferrari de Sebastian Vettel, sommé par son team de stopper après sa sortie des stands, à mi-course. "Tout s'est bien goupillé pour nous, et après ça ce fut juste une question de creuser l'écart, économiser les pneus et en fait rallier l'arrivée le plus doucement possible", a raconté l'Anglais de 34 ans.
Au rythme où vont les choses, il ne sera pas sacré au prochain rendez-vous au Japon (13 octobre), mais plutôt comme l'an dernier au Mexique (27 octobre). "Il ne reste plus beaucoup de courses mais nous allons prendre chacune individuellement, en mettant un pied devant l'autre sans trébucher, promet-il. Quand on est dans une telle bagarre, on bosse à fond, on retourne chaque pierre et on s'interroge sur chaque petite chose pour faire mieux. Nous adorons ce défi et je suis vraiment excité pour les prochaines courses."
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Mercedes à la fêtre en Russie : Lewis Hamilton arrosé par Valtteri Bottas sur le podium à Sotchi.

Crédit: Getty Images

Aucune chance d'être en tête au virage n°2

"Vu nos difficultés samedi, c'est vraiment un bon résultat, a reconnu Valtteri Bottas. Ferrari avait une voiture très rapide tout le week-end et je crois qu'ils étaient encore les plus rapides aujourd'hui. Ce doublé montre que l'équipe a fait un boulot incroyable dans tous les autres domaines."
"Aujourd'hui a montré que les points se gagnent le dimanche et non le samedi et que, par-dessus tout il ne faut jamais baisser les bras, a rappelé Toto Wolff, le directeur d'équipe. Nous sommes parvenus à signer un doublé sans avoir le package le plus rapide et c'est un sentiment très spécial."
"Nous avons démarré en 'Medium' et l'une des raisons était la flexibilité que ça nous donnait dans le premier relais, à la fois pour tirer avantage d'une possible voiture de sécurité après les arrêts chez Ferrari, mais aussi pour avoir l'option des "tendre" dans le dernier relais, a détaillé le manager autrichien. Nous avons donc allongé notre relais, en en gardant un peu sous la pédale, et puis la course a tourné en notre faveur avec la voiture de sécurité virtuelle. Nos deux pilotes ont fait un boulot fantastique."
"Ce ne fut pas facile mais quand on arrive à vaincre, c'est un sentiment agréable, a avoué James Allison, le directeur technique. En approchant de la qualification, nous avons senti que, où que nous nous qualifiions, nous n'allons probablement pas être en tête au virage n°2 à cause du long run et de l'effet de l'aspiration. Rouler en 'medium' au début nous a donné la possibilité de nous refaire et nous avons été chanceux. Nos deux pilotes ont signé une performance limpide. Lewis a fait un sans-faute et Valtteri a fait un très boulot en contrôlant l'écart sur Leclerc et en le gardant hors de sa zone DRS. Il a été soumis à une énorme pression après la voiture de sécurité et n'a pas fauté."
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