Premier en essai, en qualifications, et en course : et si Lando Norris n'avait tout simplement jamais été aussi fort ?

Si la question de l'ordre auquel appartenait la performance écrasante de Lando Norris au Mexique pouvait se poser il y a deux semaines de cela, ce samedi vient d'apporter quelques réponses. Comme à Mexico, Lando Norris vient d'écraser la concurrence à Interlagos lors des deux premières journées du Grand Prix de Sao Paulo. C'est simple, il a réalisé le meilleur temps des essais libres puis de la qualification sprint ce vendredi, avant de remporter le sprint et de signer la pole position ce samedi. Un niveau de domination qu'il n'avait encore jamais atteint avant cela en Formule 1. Un niveau de champion du monde, tout simplement.

"C'est vrai que nous avons été très en forme, s'est-il satisfait ce samedi en conférence de presse après avoir décroché sa pole position. L'équipe m'a donné une bonne voiture, bien sûr. Mais je pense que quand je suis dans un bon rythme, quand j'arrive à rester calme, quand je peux mettre tout bout à bout, alors je serai en tête." Il a raison d'être aussi confiant. Parce qu'il semble tout simplement n'avoir jamais été aussi fort. "Ce n'est pas comme au Mexique" a-t-il répété, à raison, après sa pole position en qualification. Pas pour s'enlever de la pression, mais bien car les deux week-ends n'ont rien à voir tant au niveau des conditions que de la domination de sa voiture.

À Mexico, la météo était au beau fixe et sa McLaren était de toute façon au-dessus de la tête et des épaules. À Interlagos, il a plu puis la piste a séché, le vent a soufflé dans un sens puis dans l'autre, la McLaren a eu l'air d'être la meilleure voiture puis le rythme de course de la Mercedes a été surprenant. Et à la fin, c'est Norris qui gagne. Ce qui devient de plus en plus, aussi, l'issue la plus probable de la course pour le titre pilote dorénavant. Max Verstappen, 16e de la qualification, et Red Bull ont perdu un coup de poker au plus mauvais des moments et le Néerlandais a jeté l'éponge. Oscar Piastri est plongé dans un cercle vicieux dont il semble incapable de trouver la sortie.

Pendant ce temps-là, le Britannique atteint son pic de forme au meilleur moment de la saison. Comme il l'a admis lui-même, son équipe n'est pas étrangère à tout cela. Les améliorations apportées tout récemment sur sa McLaren coïncident parfaitement avec sa mise sur orbite. Mais même sans cela, le fameux 'momentum' – utilisé pour quantifier l'état de forme des pilotes - était en train de tourner en sa faveur. Sur les six derniers Grands Prix, depuis son abandon à Zandvoort, Lando Norris a marqué 90 points contre seulement 43 pour Oscar Piastri. Plus de deux fois plus à armes égales, rien que cela.

Ce qui lui permet d'avoir, avant même la course principale du Grand Prix de Sao Paulo ce dimanche dont il s'élancera avec trois places d'avance sur son coéquipier, neuf points d'avance en tête du championnat Pilotes désormais. Le Britannique a le calme de celui qui sait qu'il a l'ascendant. C'est aussi pour cela que Lando Norris est aussi fort sur cette fin de saison. Et si la pièce semble toujours tomber de son côté, ce n'est pas pour rien. En Formule 1 plus qu'ailleurs, la chance se provoque et les cercles vertueux ne tombent pas du ciel.

Mais attention ce dimanche : à Sao Paulo, il se passe toujours quelque chose. Et les titres s'y sont gagnés et s'y sont perdus un peu plus qu'ailleurs. À cause de cette météo changeante, que Lando Norris a réussi à dompter jusque-là, en grande partie, mais aussi parce qu'Interlagos est un tracé très particulier qui réserve toujours ses surprises. Allez demander à Pierre Gasly, qui y a glané deux podiums et décroché une 9e place inespérée en qualification ce samedi. "J'espère que la météo ne va pas tout ruiner", s'est contenté de plaindre Lando Norris ce samedi soir. Comme s'il savait déjà qu'il n'avait rien d'autres à craindre.