Ferrari dans le coup

Le contraste fut saisissant. Alors que les F10 étaient aux abonnés absents, il y a quinze jours en Turquie, on n'a cessé de voir du rouge sur le circuit Gilles Villeneuve, dimanche dernier. Si les premières images de la course ont laissé entrevoir une F10 en perdition avec un Felipe Massa jouant aux auto-tamponneuses avec Tonio Liuzzi (Force India), c'est aux avant-postes que Fernando Alonso a fait briller le rouge de sa monoplace la majeure partie de la course.

Depuis l'arrivée du Grand Prix de Turquie, les hommes de Maranello ont travaillé dur pour faire évoluer une F10 en grande difficulté à Tuzla. Là-bas, Fernando Alonso ne s'était même pas qualifié pour la Q3 et Felipe Massa n'avait hissé sa monoplace qu'en 8e position sur la grille de départ. Les 7e et 8e places acquises au drapeau à damier n'avaient fait que limiter la casse. Mais le manque de performance était criant et Stefano Domenicali, le directeur de la Scuderia, n'avait pas hésité à secouer ses troupes.

Visiblement, le debriefing post Grand Prix a été entendu et Ferrari a progressé. Pour preuve, Fernando Alonso retrouvait les premiers rangs lors de la séance de qualification en signant le 4e temps. La rétrogradation de cinq places de Mark Webber (Red Bull) permettait même à l'Espagnol de grignoter une position. Si la course de son équipier Felipe Massa était "horrible", selon ses propres dires, Fernando Alonso était quant à lui, ravi de sa performance. "C'est un super retournement de situation opéré par l'équipe, expliquait-il à l'arrivée. Nous étions 8e en Turquie, à 50 secondes de McLaren. Et là, nous avons lutté pour la victoire. Nous sommes de retour dans la bagarre."

L'Espagnol aurait même pu viser la victoire s'il n'avait pas été gêné par le traffic. Mais terminer à la troisième place est déjà une grande satisfaction pour 'Nando'. "Pas grand monde ne pensait que nous pourrions viser le podium au Canada. J'ai perdu ma position à cause du traffic (ndlr : une Toro Rosso), puis encore une fois au profit de Jenson (une Hispania, ndlr). Ces deux cas nous ont coûté dix points, de 25 points à 15, a expliqué Alonso. La voiture était très compétitive ici. Nous avions une bonne opportunité de gagner. Nous avons prouvé que nous étions forts et il y a encore pleins de choses à venir dans la deuxième partie de championnat. Nous sommes très optimistes et toujours là au classement." Avec 94 points, Alonso ne pointe en effet qu'à 15 unités de Lewis Hamilton (McLaren), nouveau leader du championnat.

Dans moins de deux semaines à Valence, Ferrari devra faire face à un tout autre défi sur un tracé urbain qui demande des qualités autres que celles entrevues à Montréal. On en saura alors un peu plus sur la capacité de la F10 à être compétitive face à ses concurrentes. Fernando Alonso compte en tout cas sur ses fans pour le soutenir. "C'est ma deuxième course maison après Barcelone. J'espère donc être performant et monter de nouveau sur le podium. Je n'ai jamais décroché de podium à Valencia, ce serait génial devant mon public."