Hamilton fait coup double

Lewis Hamilton (McLaren) a signé dimanche au Canada une victoire encore plus convaincante qu'il y a deux semaines en Turquie, où il avait profité de l'accrochage entre les Red Bull. Parti de la pole position, le Britannique est parvenu à ménager ses pneus tendres, objet d'une dégradation accélérée sur toutes les monoplaces aux essais. Sur un plan à deux arrêt, la norme au Québec, le champion du monde a même été étonnamment performant en fin de course avec pneus durs relativement usés.

"Ça a été un week-end fantastique. L'équipe a fait un travail exceptionnel. Je pense que cela a été l'une des courses les plus difficiles jusqu'à présent, mais c'est ce que l'on veut : se battre à la dure", a déclaré le champion du monde 2008.

Le Britannique a précédé de 2.2 sec son coéquipier et compatriote Jenson Button sur la ligne d'arrivée, et de 9.2 sec l'Espagnol Fernando Alonso, auteur d'une très belle course au volant d'une Ferrari à l'aise sur ce tracé rythmé essentiellement par des séquences accélération/freinage. En fait, le champion du monde 2005-06 aurait pu finir 2e s'il n'avait été bloqué dans le trafic par une Hispania à l'avantage de Button.

"Ce fut une course éprouvante", a résumé le champion du monde en titre. "Les pneus sont si importants et on n'est jamais sûr d'en prendre assez soin, on ne sait jamais si on n'attaque pas assez ou trop. Vettel m'a pressé pendant 20 tours, il était très près et j'ai eu du trafic alors que j'étais en mesure de creuser un écart. Ce fut une course plaisante où il ne s'agissait pas d'être à bloc à chaque tour mais de penser à gérer chaque situation en permanence. Si on regarde la course, certains ont été très rapides à certaines moment et ça a rendu la course excitante. C'est un doublé pour l'équipe, pour tous les gars, j'aurais préféré être assis à côté (à la place du vainqueur en conférence de presse) mais Lewis a fait un tour phénoménal samedi (en Q3) et je termine donc 2e."

Loin de ces aléas, Red Bull a perdu la course toute seule, sur le plan tactique, après avoir opté pour un départ en gommes dures dans l'espoir de passer rapidement en tête et de chausser les tendres en fin de parcours. Rapidement, Sebastian Vettel s'est aperçu que l'option n'était pas payante. Mark Webber, rétrogradé de 2e à 7e sur la grille suite à un changement de boîte, s'est porté en tête à la faveur d'un long premier relais mais n'a même pas pu s'aligner sur les chronos de Lewis Hamilton dans le final de 8e épreuve de la saison. Vettel, appelé à économiser sa RB6 en raison d'un souci, a terminé 4e, juste devant Webber, délogé de la première place au championnat par le vainqueur du jour.

Derrière, Nico Rosberg (Mercedes) a pris une 6e place qui paraissait promise à Robert Kubica (Renault) mais l'Allemand a fait bon usage de ses gommes durs au départ alors que le Polonais a subi une usure excessive de ses gommes dans les deux premiers relais. La 8e place est revenue au méritant suisse Sébastian Buemi (Toro Rosso), en tête au tour 14 et vainqueur de sa bagarre face à Michael Schumacher (Mercedes), 11e. Le septuple champion du monde, âpre au combat, a été sorti de la zone des points dans les derniers kilomètres par les comparses de Force India, Vitantonio Liuzzi et Adrian Sutil.