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GP DE MEXICO - "Ce n'était pas la bonne stratégie pneumatique" : l'acte manqué de Mercedes

Jeremie Bernigole

Mis à jour 31/10/2022 à 09:01 GMT+1

GRAND PRIX DU MEXIQUE - Alors que Mercedes devait profiter de son emplacement stratégique sur la grille, l'écurie allemande s'est fourvoyée dans ses choix pneumatiques et a pris une leçon stratégique par Red Bull, dimanche à Mexico. Seul Lewis Hamilton est monté sur le podium, George Russell, véhément à la radio, se contentant du quatrième rang derrière Sergio Pérez (Red Bull).

Max Verstappen et Lewis Hamilton lors du Grand Prix du Mexique 2022

Crédit: Getty Images

"Effectivement, on n'a peut-être pas choisi la bonne stratégie pneumatique." La prise de parole de Toto Wolff lors du tour de décélération de Lewis Hamilton a sonné comme un puissant aveu d'échec dans les rangs des Flèches d'argent.
Dimanche, Mercedes est passée à côté du Grand Prix de Mexico sur lequel elle misait tant. Celui qui devait offrir à l'écurie allemande son premier succès dans une saison outrageusement dominée par Max Verstappen et Red Bull. Leur meilleur chance d'empiler une 11e saison consécutive avec au moins une victoire.
Mais le Néerlandais s'est imposé pour la 14e fois en 2022, signant ainsi un nouveau record dans la discipline. Il a franchi le drapeau à damier avec 15 secondes d'avance sur Hamilton.

La 104e victoire d'Hamilton attendra

Un écart beaucoup trop conséquent pour le septuple champion du monde. Avant l'extinction des feux, il était appelé à conquérir son 104e succès en F1, onze mois après le dernier. Son troisième temps en qualification devait lui offrir un avantage conséquent puisqu'il allait bénéficier de 811 mètres d'aspiration avant le premier virage. "La route est longue", avait-il malicieusement glissé samedi soir avant de quitter le circuit des Frères Rodriguez.
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"Le GOAT des temps modernes m'a régalé"

Débarassée de son problème de traînée grâce à la diminution de la densité de l'air à plus de 2 200 mètres d'altitude, la W13 devait voler dans une enceinte acquise à la cause du pilote local, Sergio Pérez (Red Bull). Pour mettre toutes les chances de leur côté, Hamilton et George Russell, en quête de sa première victoire, avaient conclu un pacte de non-agression afin de chasser ensemble le poleman, Verstappen.

L'agressivité l'a emporté sur la sagesse

Ils n'ont pas eu le temps d'unir leurs forces, fourvoyés par la stratégie "frileuse" de leur écurie. Equipés de médiums, ils n'ont pas fait le poids face au départ en tendres du double champion du monde en titre. Pire, Hamilton a enfermé son coéquipier dans l'enchaînement 2 et 3, et Pérez (Red Bull) en a profité pour les séparer.
La composition du podium final, la même qu'en 2021, était connue dès la fin du premier tour. "Je savais que Red Bull choisirait les softs, donc j'ai proposé à l'écurie qu'un de nous deux suive cette stratégie agressive et que l'autre propose l'inverse, a révélé le natif de Stevenage au micro de Canal +. On ne l'a pas fait. J'espère qu'on fera mieux la prochaine fois."
Pourtant, Hamilton a collé Verstappen dans son premier relais et s'est tenu à moins de deux secondes. Les pneus du Néerlandais souffraient dans les virages lents et ceux du Britannique tenaient la route.
Les arrêts simultanés des deux Red Bull ont placé les Mercedes en tête du 26e au 29e tour. Hamilton a alors troqué ses médiums pour des durs. Le tournant du Grand Prix. "Ces pneus ne sont pas aussi bons que les leurs", s'est-il plaint dix boucles plus loin.

Russell a manqué de poids

Il était déjà trop tard : MV1 avait récupéré la tête. Seul au monde, ce dernier s'est envolé vers le record de victoires en une saison. Pérez, lui, a joué son rôle de ministre de la défense et s'est blotti dans l'échappement du Britannique à plusieurs reprises. Le Mexicain s'est même permis une remarque dans la cool room : "Pourquoi les hard ? Ils n'avaient pas l'air de fonctionner !" "Ils n'étaient clairement pas bons", avait précédemment soufflé Hamilton.
Face à ce scénario, la chance de Mercedes se nommait Russell. L'ancien pilote Williams, arrivé en début d'année dans l'écurie allemande, a manqué de poids à la radio pour imposer ses choix. A l'aise avec ses médiums, il a demandé à prolonger son run pour conclure par des tendres et profiter d'une piste qui se gommait et offrait plus de grip. Refus catégorique de Mercedes. Passage au stand pour des pneus blancs au 34e tour. Radio au 42e : "Je ne suis pas satisfait de ce choix."
Russell n'a eu de cesse de scander son mécontentement. Il a poursuivi son entreprise pour Canal + : "On a réagi au fait que (Nicholas) Latifi et Hamilton amélioraient leur chrono en montant les durs, mais je n'avais pas de grip du tout. Red Bull a fait une meilleure opération."
Le jeune Britannique a attendu l'avant-dernière boucle pour chausser les pneus rouges afin de glaner le point du tour le plus rapide. Ce qu'il fit en 1'20"153. Un dédommagement léger pour celui qui avait signé le deuxième temps des qualifications et visait un huitième podium en 2022, privilège qu'il n'a plus connu depuis Monza en septembre.
Un podium et une quatrième place : le résultat reste tout de même bon pour Mercedes, qui ne s'attendait pas à finir aussi fort la saison. L'écurie de Brackley est revenue à 40 points de Ferrari au classement Constructeurs, et peut toujours s'imposer comme la deuxième force du plateau. Mais Mexico, qui a longtemps été la bête noire des Flèches d'argent, laissera un goût amer à Wolff et ses pilotes. Celui d'un acte manqué stratégique qui les a privés d'un premier succès en 2022 alors que la W13 était au point.
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