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"Romain, un futur grand"

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ParEurosport

Mis à jour 15/03/2012 à 10:34 GMT+1

Eric Boullier, le directeur d'équipe de Lotus, compte sur ses nouveaux pilotes, Romain Grosjean et Kimi Räikkönen, pour ramener la 4e place du Mondial Constructeurs cette année. Du Français, il nous dit qu'il est le "futur de l'équipe".

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Crédit: Eurosport

Eric Boullier a mis 2011 derrière lui ; résolument. Après avoir remercié l'Allemand Nick Heidfeld en cours de saison, il s'est décidé à se séparer du Russe Vitaly Petrov et du Brésilien Bruno Senna. Pour offrir ses volants à Kimi Räikkönen et à Romain Grosjean. Un choix hardi : ni l'un ni l'autre ne courraient en Formule 1 ces deux dernières saisons. Ils se sont rapidement montrés dans le coup, chacun à deux reprises le plus rapide d'une journée de tests hivernaux.
Après deux saisons très mitigées en championnat du monde des rallyes, le Finlandais doit quand même se refaire à cette petite mécanique des Grands Prix, se créer des repères avec les Pirelli surtout, entre utilisation des "très tendre", "tendre", "medium" et "dur", dans différentes conditions de piste, ce que Jerez et Montmelo n'ont pu entièrement lui offrir ; loin s'en faut.
"Kimi ne se perd pas dans les détails"
L'Albert Park de Melbourne n'est peut-être pas non plus l'endroit rêvé pour se remettre complètement dans le bain. La piste australienne semi-urbaine, qui fera l'ouverture du Mondial dimanche, est bien plus punitive qu'un tracé naturel truffé de "jokers" hors-piste. Attention aux enchaînements des virages 6/7 et 9/10. Le Nordique va y retourner avec un peu de méfiance, forcément. Quant au Tricolore, il ne connaît tout simplement pas la piste. Manqueront-ils de confiance ? Que nenni. "La confiance, nous l'avons créée cet hiver. Dès le feu vert, ils seront prêts à y aller. Nous nous devons d'être prêts", nous a lancé le directeur français mardi, en montant dans son l'avion pour l'Australie.
Pas de place au doute. L'engagement surprise de "Iceman" n'est depuis le début pas un pari. Une opportunité à saisir, simplement. "C'a été une discussion entre Genii (propriétaire de Lotus F1 Team) et l'équipe, une conversation entre tous", souligne Eric Boullier. "Kimi est quelqu'un qui a une grande expérience, qui a vécu autre chose en WRC. Notre but est de lui donner un environnement qui lui permette de s'exprimer. Nous avons vu de suite pourquoi il a été champion du monde (en 2007 avec Ferrari). Dès qu'il arrive sur un circuit, il montre des qualités exceptionnelles. On sait pourquoi il est là ; il a un charisme évident et il ne se perd pas dans les détails."
La 4e place du Mondial Constructeurs est l'objet de la convoitise. "Nous nous donnons les moyens de nos ambitions, grâce à Genii et à l'équipe. Nous avons accéléré les recrutements. Notre programme est sur plusieurs années", tranche-t-il. Le dirigeant tricolore a, par exemple, constaté en arrivant à Enstone, fin 2010, que l'écurie n'avait pas de simulateur. Il tourne depuis début mars, sur un logiciel McLaren, sous la responsabilité de l'ancien spécialiste de Red Bull, débauché pour la circonstance.
"Romain a le talent nécessaire pour devenir un grand"
Concernant Romain Grosjean, c'est une histoire plus personnelle. "Romain, c'est ma patte", clame Eric Boullier. Le jeune Tricolore attaquait sa seconde saison de GP2, en 2009, lorsqu'il comprit qu'il remplacerait tôt ou tard Nelson Angelo Piquet chez Renault. Distrait par ce nouvel objectif, il a raté la marche improvisée, sous le patronage d'un Flavio Briatore bientôt banni car jugé responsable du scandale du GP de Singapour 2008. Précipité aux oubliettes, reconverti en AutoGP et en GT. Concrètement, ça s'appelle une voie de garage. "Il y a quinze mois, il est venu me voir", se souvient le directeur de Lotus F1 Team. "Il était très demandeur, il s'est montré très convaincant ; il était animé par une énorme volonté." L'opération retour à la case GP2 a été un franc succès, sous la houlette de Jean-Paul Driot, président de DAMS, ancienne écurie d'Eric Boullier. Romain Grosjean a désormais intégré les exigences du haut niveau, et il est bien mieux entouré. "Il a le talent. Il faut juste que tout se mette en place", résume le mentor. "Romain est notre futur, il a le talent nécessaire pour devenir un grand. Je le suis depuis très longtemps. Il a le même parcours que celui d'Hamilton (champion de F3 et de GP2)."
A terme, "l'objectif est d'être champion du monde en 2015. Mais on verra si on a le package. L'essentiel est de rebondir quelque soit le package", annonce Boullier. La reconquête est en marche, si l'on en juge la santé de la E20, quand même privée de quatre jours de tests à Montmelo à cause du problème de design. Même sans ça, la monoplace Noir et or a flambé. Melbourne dira à quel point Lotus peut se mêler à la bagarre derrière Red Bull. Cependant, le constat est encourageant : James Allison a rectifié le tir après avoir manqué la greffe d'échappements spéciaux sur la R31 l'an passé. Une brutale dégringolade à mi-saison. "C'était une démarche délibérée de notre part, une option, un risque sur lequel j'étais d'accord, que j'ai validée avec l'équipe. C'est finalement un pari qui a apporté de la fraîcheur à l'équipe", estime aujourd'hui Eric Boullier. On comprend ce propos en creux : une équipe de designers a besoin de se prouver qu'elle est capable d'emprunter sa propre voie en matière de développement, sans ronronner dans le conformisme, comme Ferrari l'an passé. "L'équipe est soudée autour de James, mais je n'ai pas juste confiance en lui : nous avons tous confiance les uns en les autres", se plait à répéter Eric Boullier.
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