L'énorme frustration

L'équipe de France féminine de handball est décidément une source intarissable d'émotions. Huit mois après une époustouflante finale des championnats du monde remportée après prolongation face à la Hongrie, on a cru à un même scénario en demi-finale de ce tournoi olympique. Les joueuses d'Olivier Krumbholz ont remonté six buts aux Sud-coréennes pour revenir à une petite longueur de celles qui les avaient déjà battu en phase de poule (23-30). Le match a une nouvelle fois basculé en défaveur des Bleues, qui ont cruellement manqué de temps pour revenir à la hauteur des doubles championnes olympiques (1988 et 1992).

Plus réalistes, plus agressives en défense et plus volontaires, les Sud-coréennes ont su prendre les Françaises à la gorge dès le début de la deuxième période, alors que les deux équipes étaient rentrées au vestiaire à égalité (15-15). C'est alors que les Bleues sont retombées dans leurs travers des matchs de poule, effectuant les mauvais choix en attaque et provoquant trop de fautes pour se mesurer pleinement à celles qui avaient terminé au pied du podium en 2000 à Sydney.

Plusieurs fois pourtant, Véronique Pecqueux-Rolland montrait la voix à ses coéquipières, pleine de hargne et de sang-froid devant le but adverse. Les Coréennes prenaient alors leurs distances au tableau d'affichage et on croyait cette place en finale définitivement envolée, jusqu'à cette fameuse 53ème minute. Stéphanie Cano, en bonne capitaine, relancait l'équipe de France grâce à une série de face-à-face remportée devant la gardienne coréenne.

Les Françaises étaient revenues à une longueur, avec une balle d'égalisation entre les mains, moins d'une minute avant le coup de sifflet final, mais c'était déjà trop tard. Les filles d'Olivier Krumholz n'allait jouer "que" la petite finale.

Les Bleues joueront samedi ce match de consolation contre le perdant de l'autre demi-finale, qui va opposer le Danemark à l'Ukraine.

LES DECLAS :

Raphaëlle Tervel (ailière de l'équipe de France):

"J'aurais préféré perdre de dix buts que d'un but mais c'est comme ça. On gagne pas à tous les coups. C'est c.. parce qu'on y croyait. Quand on est menées de sept buts et qu'on arrive à remonter avec une balle d'égalisation. On aurait pu rééditer l'exploit du mois de décembre mais ça marche pas à tous les coups".

Isabelle Wendling (pivot de l'équipe de France): "On a essayé d'aller jusqu'au bout, je ne sais pas ce qui s'est passé. On a eu deux, trois périodes où on les remet dans le coup, on les laisse revenir en première mi-temps, et on les laisse partir en deuxième. On veut la médaille de bronze, on n'est pas venues jusqu'ici pour laisser tomber".

Leïla Lejeune (arrière de l'équipe de France): "C'était beaucoup une question de mental. Les Coréennes, on ne les a jamais battues, ça trotte dans la tête. C'est pas facile de gérer un match comme ça. On était venues pour une médaille, on va essayer de digérer et après on pensera au bronze. J'ai l'impression de quelque chose d'inachevé".