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MotoGP - Fabio Quartararo (Yamaha) champion du monde : ces premières qui l'ont façonné

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 06/11/2021 à 20:51 GMT+1

MOTOGP 2021 - Fabio Quartararo a mis trois saisons pour parvenir à son rêve de remporter le titre mondial. Mais le Français a dû briser quelques plafonds de verre pour avancer vers son destin doré. De la découverte de sa Yamaha M1 à sa première pole, sa première victoire, en passant par ses duels avec Marc Marquez (Honda), retour sur tout ce qui a fait de lui un pilote aguerri prêt pour la gloire.

Fabio Quartararo (Yamaha) après sa victoire au Grand Prix des Pays-Bas, le 27 juin 2021

Crédit: Getty Images

1re fois sur une MotoGP : 28 novembre 2018

Circuit Ricardo Tormo de Cheste, près de Valence : c'est là que le futur titulaire du team Yamaha SRT a découvert sa M1. "Cela a été tout simplement incroyable, raconte le 10e du Moto2 2018, après cette expérience grisante. Puissance, électronique... ça change pas mal du Moto2. J'ai pas mal de choses à apprendre. Je suis effectivement le plus jeune (engagé), mais je préfère ne pas trop penser à l'âge. Je veux juste me faire plaisir sur la moto et signer de beaux résultats."

1re course, 1re erreur : Grand Prix du Qatar 2019

L'apprentissage du haut niveau peut parfois être parfois. Qualifié 5e, le débutant du team Yamaha SRT ne prend pas le départ à cause d'une faute toute bête. "J'ai fait une erreur au début, la moto a calé donc j'ai dû partir depuis les stands, explique-t-il. Cela a été très difficile car les pneus étaient très très froids, alors dans les six premiers virages j'ai perdu énormément de temps. On doit laisser le négatif ici et ne prendre que le positif à la maison."
16e et premier sans point, il entre quand même dans les stats du MotoGP avec le meilleur tour en course.

1re pole position, 1er record et 1er abandon : Grand Prix d'Espagne 2019

En ce 4 mai, à Jerez de la Frontera, il écrit l'histoire en devenant le plus jeune poleman de tous les temps en catégorie reine. A 20 ans et 14 jours, il supplante Marc Marquez (Honda HRC), précédent recordman à 20 ans et 66 jours, à Austin en 2013.
"C'est incroyable, s'écrit-il. C'était un tour énorme, j'étais à la limite partout, je ne sais même pas comment la moto est restée sur ses roues. Cette piste est fantastique et c'est vraiment mon plus beau coup."
Le quintuple champion du monde promet alors de tout faire pour l'empêcher de lui succéder le lendemain au rang du plus jeune vainqueur, mais il n'aura pas à s'employer jusqu'au bout. L'Espagnol réalise le meilleur départ et emmène le Français dans son sillage quand, à mi-course, le moteur de la M1 n°20 se tait à cause d'un problème de sélecteur de vitesse.

1re fois en tête : Grand Prix des Pays-Bas 2019

En pole position déjà à Jerez de la Frontera et à Montmelo, l'espoir tricolore s'était trop vite fait déborder, sans boucler le moindre tour en tant que leader. Sa troisième position de pointe dans la catégorie, à Assen, lors de la huitième manche du Mondial, lui en donne enfin la possibilité.
Ce leadership, du 3e au 15e tour (hormis le 11e), est une étape de plus dans sa progression. Ce nouveau plafond de verre qu'il vient de briser, est un "formidable sentiment", confie-t-il. Doublé d'une douleur à son bras droit, opéré du syndrome de loges quelques semaines plus tôt. "C'était dur, j'avais de la peine à contrôler", précise-t-il.

1re référence : Marc Marquez, Assen 2019

C'est dans la "Cathédrale de la moto" que l'on peut situer le premier duel entre l'aspirant champion et le crack Marc Marquez (Honda HRC). Pressé par l'Espagnol, en proie aussi à des douleurs à l'avant-bras droit, "El Diablo", leader depuis le 3e tour, se fait passer par le Catalan au 11e, et le repasse au tour suivant. Une bagarre qui en appellera d'autres, et dont il souhaite se nourrir pour avancer vers l'excellence.
"En 2019, c'est lui qui m'a fait progresser. J'étais alors rapide sur un tour mais j'avais plus de mal avec mon rythme de course. Me bagarrer avec lui m'a énormément appris. Chaque fois que je rentrais au box et que je regardais les écrans, c'est sa position que je cherchais, pas celle des autres pilotes Yamaha", confie le champion du monde 2021 dans sa biographie "L'ascension d'un prodige" (Editions Solar)*.

1re punition : Grand Prix d'Espagne 2020

Le peloton a patienté jusqu'au 17 juillet pour retrouver la compétition, en raison de la crise sanitaire. Et chacun a fait comme il pouvait pour garder la forme et les sensations sur une moto. Le règlement interdisant de s'entraîner sur une machine de Grand Prix (sauf pour les pilotes KTM et Aprilia), le Niçois a roulé au Castellet sur une Yamaha de série, la R1 de Mathieu Gines engagée en Championnat de France par Tech Solutions. "L'idée était juste de retrouver des sensations à haute vitesse après quatre mois d'inactivité. Et cela sur un circuit ne figurant pas au calendrier MotoGP," explique Eric Mahé, l'agent du pilote*.
Mais le radiateur et le tableau de bord de la R1 avec laquelle Quartararo a roulé n'était pas d'origine, et ces détails n'ont pas échappé à un mystérieux observateur, qui l'a dénoncé auprès de la Fédération internationale de motocyclisme. Qui en guise de sanction prive le remplaçant de Valentino Rossi des 20 premières minutes d'essais de la saison, à Jerez de la Frontera.

1re victoire : Grand Prix d'Espagne 2020

Sur son circuit fétiche de Jerez de la Frontera, malheureusement soumis au huis clos sanitaire, le Niçois va au bout de son week-end parfait. De la pole, il signe sa 1ere victoire en catégorie reine et devient le quatrième Français à avoir son nom associé au palmarès d'une épreuve après Pierre Monneret (1954), Christian Sarron (1985) et Régis Laconi (1999).
"C'est le plus beau jour de ma vie, clame-t-il. C'est tellement étrange d'être ici sans les fans et j'aurais aimé qu'ils soient là. Mais cette course était pour eux, pour les gens touchés par le Covid, pour mon frère et mes parents."
Comme un bonheur ne vient jamais seul, ce succès le propulse à la place de n°1 mondial, une première pour un Tricolore.

1re grosse alerte : Le Covid, décembre 2020

De juillet à novembre 2020, le Niçois est resté enfermé chez lui, "avec la peur d'attraper le Covid en pleine saison". Mais une fois le drapeau à damier abaissé sur le dernier Grand Prix, le 22 novembre, c'est la catastrophe. "Je me suis relâché un petit peu après la course de Portimao et j'ai attrapé le Covid. J'étais tout seul, j'ai loué un appartement pour ne pas être avec ma famille et même pour me faire à manger, ça me fatiguait, je n'avais pas la force. C'était incroyable de voir la puissance de ce virus. J'ai passé la semaine la plus difficile de ma vie", racontera-t-il.
"C'était assez long, j'ai eu un peu peur quand j'ai recommencé à reprendre le sport. J'avais perdu énormément de condition physique. Je connais plein d'athlètes, en Formule 1 ou dans d'autres sports, qui l'ont eu, certains asymptomatiques mais d'autres qui ont été très très mal, comme moi", explique le Français, qui a partagé sa difficile expérience avec Lewis Hamilton, le septuple champion du monde de Formule 1, encore fatigué par moments et même pris de malaise sur le podium du Grand Prix de Hongrie.
Le Niçois a finalement retrouvé sa forme physique un mois en demi avant le début du MotoGP 2021.
* "Fabio Quartararo, L'ascension d'un prodige" (Editions Solar), paru en septembre 2021
Fabio Quartararo - L'ascension d'un prodige
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