Athlètes de l'année 2022 - Classement français : Pauline Ferrand-Prévot à la 9e place

Sport : Cyclisme
Nombre de points : 64
Meilleur classement : 2e
Classement 2021 : -

Parce qu'elle est insatiable et toujours aussi polyvalente. A 30 ans, Pauline Ferrand-Prévot n'avait plus grand-chose à prouver en 2022. Elle aurait même pu accuser franchement le coup après l'échec cuisant des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021. Au Japon où elle espérait décrocher l'or, sa course avait viré au cauchemar avec une chute, puis une crevaison et une 10e place finale. D'ailleurs, et c'est plus que compréhensible, il lui a quand même fallu du temps pour digérer cette déception majeure.

Sur les huit premières épreuves de Coupe du monde de l'année, "PFP" n'a pas figuré une seule fois sur le podium. Beaucoup ont pu y voir le résultat d'un lent mais logique déclin. D'ailleurs, Loana Lecomte, sa jeune compatriote, n'était-elle pas destinée à prendre sa succession ? C'était mal connaître la Rémoise de naissance qui préparait avec méthode et patience un retour éclatant au plus haut niveau à l'été.

A Munich, sa médaille d'argent aux championnats d'Europe de VTT cross-country avait des allures d'avertissement. Car si elle a bien été devancée par Lecomte, Ferrand-Prévot dominait le début de course et a joué de malchance, un incident mécanique la privant du sacre. Ce n'était donc que partie remise aux : devant le public français des Gets, elle est allée chercher le doublé aux Mondiaux en short-track et cross-country, éclaboussant de sa classe notamment la seconde course en creusant des écarts ahurissants sur ses poursuivantes : la Suissesse Jolanda Neff terminant 2e à 1'35'', et l'Américaine Haley Batten 3e à 2'13'', et Lecomte 4e, à 3'27''.

"Je suis contente d'avoir pu prouver que je suis toujours là. Même si on me dit que je suis la vieille du peloton, j'arrive à remporter deux titres de championne du monde en trois jours. C'est exceptionnel", disait-elle alors. Elle ne savait pas encore qu'elle récidiverait en VTT marathon puis en gravel, discipline où elle s'aventurait pourtant.

En quelques semaines, "PFP" a donc rappelé à tout le monde à quel point elle était une championne tout terrain, la première dans l'Histoire à avoir détenu simultanément les titres mondiaux sur route, en cyclo-cross et en VTT en 2015, femmes et hommes confondus. A moins de deux ans du rendez-vous parisien, elle a plus que jamais les atouts pour conquérir son rêve ultime : le sommet de l'Olympe.

20 août : Les Championnats d'Europe à Munich marquent son retour au premier plan, même si elle joue de malchance. En tête au tiers de la course avec plus de 30 secondes d'avance sur Loana Lecomte, Pauline Ferrand-Prévot est victime d'un saut de chaîne. Résultat : une minute perdue, mais une deuxième place prometteuse à 37" de sa compatriote Loana Lecomte.

28 août : Déjà sacrée en short-track deux jours plus tôt, la native de Reims illumine l'épreuve de VTT cross-country de sa classe aux Gets en Haute-Savoie. Elle domine la course de la tête et des épaules pour conquérir son quatrième sacre mondial dans la discipline (2015, 2019, 2020, 2022), record de la Norvégienne Gunn-Rita Dahle Flesjå égalé.

17 septembre : "PFP" continue sa moisson trois semaines plus tard. Elle devient championne du monde de VTT marathon à Haderslev au Danemark, devant la Britannique Annie Last et la Suissesse Jolanda Neff. C'est le deuxième sacre de Ferrand-Prévost en VTT marathon après un coup d'essai transformé en coup de maître en 2019 à Mont Saint-Anne.

10 octobre : La cerise sur le gâteau. Toujours aussi aventureuse, Ferrand-Prévot s'aligne sur la première édition du championnat du monde de gravel qui tire son nom du gravier blanc (similaire aux Strade Bianche) qui compose les trois quarts des 140 km du parcours vénitien. Et elle s'offre un nouveau maillot arc-en-ciel devant le Suissesse Sina Frei. Un quadruplé aussi inédit que fantastique.

12 octobre : Ferrand-Prévot devient la première femme recrutée par l'équipe Ineos-Grenadiers pour les deux prochaines saisons avec un objectif principal en vue : Paris 2024. "L'or olympique est la seule médaille qui manque à mon palmarès, et c'est celle-là que je veux le plus. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de rejoindre Ineos. J'ai encore de nombreuses choses à apprendre et c'est la meilleure équipe à pouvoir m'aider à atteindre cet objectif", explique-t-elle.