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Kevin Mayer, le successeur à l’heure

Cyril Morin

Mis à jour 27/12/2017 à 10:10 GMT+1

SPORTIFS FRANÇAIS - Comme chaque année, la rédaction d'Eurosport.fr a établi sa liste des dix sportifs français et internationaux qui auront marqué l'année 2017. Ce mercredi, place au podium avec Kevin Mayer. Le décathlonien, favori à Londres après la retraite d’Ashton Eaton, a su gérer ses émotions pour écrire une page d’or de l’athlétisme français.

Kevin Mayer

Crédit: Eurosport

3. Kevin Mayer

Sport : Athlétisme
Nombre de points :
Nombre de citations : 25
Meilleur classement : 2e
Classement 2016 : 9e
C’est une progression à la hauteur de celle qu’il a eue sur les tartans. Neuvième de notre Top 10 en 2016 après ses JO magnifiques mais passés dans l’ombre d’Ashton Eaton, Kevin Mayer, la déca-star de l’athlétisme français, est sur la boîte cette année. Et, très franchement, impossible de faire autrement tant son année 2017 aura été celle de la confirmation pour le natif d’Argenteuil.
Une preuve ? Mayer a été cité par tous les membres de la rédaction ayant participé au vote (25) et a même été placé deuxième de ce classement par quatre journalistes. Personne ne lui a donné la première place, certes, mais Mayer aura clairement marqué le sport français en 2017, plus particulièrement cet été.
Car il faut se souvenir du contexte. De la pression, Mayer en a eue. Beaucoup. La raison était simple : après l’annonce de la retraite d’Ashton Eaton, il était censé devenir le seul maître à bord du décathlon mondial après sa médaille d’argent de Rio. Mais être censé et le réaliser sont deux choses différentes. Certains craquent lorsqu’il faut laisser le second rôle pour devenir l’acteur principal. Pas Mayer. C’est même tout l’inverse. Les projecteurs braqués sur lui l’ont poussé à donner le meilleur de lui-même dans une discipline folle où la moindre faute peut faire basculer un destin.
Une première journée de rêve avec deux records personnels
Le vendredi 11 août, pour son entrée en piste, la concurrence a vite compris que "Keke La Braise" était en feu. Un 100m en 10"70, record personnel, pour commencer et frapper un grand coup. Un saut en longueur de 7,37m, meilleur saut de la saison, pour continuer sur sa lancée. Puis, c’est le lancer du poids qui lui permet de pointer (déjà) en tête avec, à nouveau, son meilleur lancer de la saison. Pour finir l'Acte I, un saut en hauteur à un petit centimètre de son record personnel (2,09m) avant de pulvériser son record personnel sur 400m (48"28).
A l’issue de la première journée, Mayer est en avance sur ses temps de passage brésiliens avec 4478 points et peut même rêver d’atteindre la barre mythique des 9000 points. "Tout s'est passé comme il fallait au bon moment", résumait-il à l’issue de sa journée. Arrivé au sommet de sa forme, Mayer semblait intouchable. Et puis…
La perche, son moment de 2017
Très confiant, Mayer savait que beaucoup des épreuves disputées le deuxième jour devaient lui permettre de creuser encore l’écart. D’ailleurs, il reprend son décathlon en battant un nouveau record personnel sur le 110m haies en 13"75. Tout semble se passer comme prévu. Au disque, il fait mieux qu’à Rio (47,15m). Vient la perche, l’un de ses points forts.
Mayer prend le pari de commencer le concours tard. Avec une barre à 5,10m, soit 30 centimètres de moins que son record. Mais Mayer se crispe. Il rate son premier saut. Rate aussi le deuxième. Et se retrouve sous la menace d’un zéro pointé qui le priverait de toute breloque mondiale. Terrible.
Mais Mayer est un champion. Et c’est dans des moments comme celui-ci qu’on le devine. Dos au mur, le Français se relance en réussissant son dernier essai même si la barre bouge. L’essentiel est assuré. Mais la peur a été immense. Et sa réaction fantastique. "J'ai clairement fait le saut de ma vie. Ce n'était pas de la peur, j'étais tétanisé. Je me disais : ‘tu joues ta vie, tu joues ta vie, tu joues ta vie’", avouera-t-il par la suite. Sans se laisser déborder par les sentiments ou la fatigue, il a su gérer son plus gros temps faible. Avant de s’assurer l’or au lancer du javelot et avant le dernier 1500m.
"J'ai l'impression que ces deux jours ont été à la fois le paradis et l'enfer", expliquait-il après sa dernière épreuve. "Ça fait deux mois que je suis super stressé. J'avais envie d'en finir. J'étais tellement relou avec ma famille et mes proches. Il fallait que ça se termine !" Ça s’est terminé. Et très bien terminé même. Avec le premier podium mondial pour un décathlonien français. Et c’était l’or.
Avenant, décontracté à l’image de son surnom, mais surtout sûr de son fait, Mayer a vacillé. Mais le golgoth de l’athlétisme français a résisté. Et offert une des plus belles pages d’histoire à l’athlétisme tricolore dans une discipline si exigeante. La marque des géants. Et depuis ces Mondiaux de Londres, Mayer en est un.
Kevin Mayer
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