Ces petits riens qui font l'original
ParAFP
Publié 18/02/2002 à 02:00 GMT+1
Marina Anissina et Gwendal Peizerat, ne sont pas en tête par hasard à l'issue du programme original. Les Russes ne les talonnent pas par hasard et les Italiens ne sont pas troisièmes sans raison. Dans ces programmes au rythme et à la musique imposés, la différence se fait sur la technique et le respect du style.
Marina Anissina et Gwendal Peizerat, ne sont pas en tête par hasard à l'issue du programme original. Les Russes ne les talonnent pas par hasard et les Italiens ne sont pas troisièmes sans raison. Dans ces programmes au rythme et à la musique imposés, la différence se fait sur la technique et le respect du style.
L'authenticité donne toute sa valeur à l'exhibition des Français, qui
affichent une supériorité technique manifeste. Le flamenco sur lequel ils
dansent sonne juste. Il tranche avec la vingtaine d'orchestrations
approximatives de la musique andalouse imposée au public et aux juges.
Le duo Russe, lui aussi, s'imprègne de la mentalité andalouse. Son
interprétation n'a pas grand-chose à envier à celle des Français, notamment
sur un porté très spectaculaire et élégant. Il a, seul, obtenu la note
maximum de 6,0 pour la qualité esthétique de son mouvement de la part de la
juge polonaise.
Les Français se distinguent aussi par le costume. Marina Anissina
ressemble à s'y méprendre à une gitane descendant fièrement les trois
marches de sa verdine dans une robe d'apparat. Gwendal Peizerat porte le
costume sombre d'un fils du vent sûr de lui et, seul son bolero noir est
relevé de motifs aux couleurs vives.
La danse enfin, exprime l'âme flamenca, et pas cette parodie faite de
mimiques, visage tendu, regard fixe et dur, tronc rigide et rythme mécanique
vingt fois répétée dans la soirée. Le flamenco, le tango et le paso doble
sont trop souvent confondus par les concurrents avec des espagnolades de
kermesse au tempo ponctué par des grosses caisses.
Comédies musicales
Ceux qui tentaient dimanche de s'écarter de ce schéma dansaient souvent
une variante très audacieuse de Carmen.
Les Canadiens Shae-Lynn Bourne et Victor Kraatz ont eux aussi apporté un
peu de fraîcheur en se refusant à singer leurs pairs. Ils ont donné une
interprétation décalée, guillerette de leurs flamenco et tango. Leur
chorégraphie semblait très inspirée des comédies musicales des années
soixante et soixante-dix. Originalité mal payée puisqu'ils ont conservé leur
quatrième place.
Barbara Fusar Poli et Maurizio Margaglio sont retombés dans leurs
ornières. Leur style épuré des Championnats d'Europe, il y a tout juste un
mois, à Lausanne, s'est alourdi d'inutiles vrilles et petit pas simulant la
vitesse qui manque à leur patinage.
La danseuse, qu'on a toujours connu décolorée blond platine, avait même
poussé le mimétisme jusqu'à adopter une coloration brune certes plus proche
de sa couleur naturelle mais trop ostensiblement de circonstance. Son
sempiternel sourire de façade n'en resortait que plus comme un appel
publicitaire.
Les positions sont désormais claires, et la danse libre décidera, lundi,
de la victoire à laquelle peuvent encore prétendre les quatre premiers duos.
La note de la dernière journée est capitale. Elle compte pour cinquante pour
cent du total.
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