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Jean-François Rial, le patron à la table

Julien Tissot

Publié 11/06/2015 à 14:59 GMT+2

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Eurosport

Crédit: Eurosport

PDG du groupe "Voyageurs du Monde" Jean-François Rial est un passionné de poker. Il se rend depuis plusieurs années à Deauville pour disputer l’European Poker Tour. Portrait d'un amoureux du beau jeu.
Décor raffiné, ambiance zen, les locaux de l’agence parisienne « Voyageurs du Monde » plonge le visiteur dans un univers dépaysant. L’entreprise conçoit des voyages hauts de gamme et propose des séjours millimétrés à des clients exigeants. Jean-François Rial est à la tête de « ce navire » de 2 000m2, situé rue Sainte-Anne. Il manage des centaines de salariés. L’homme est très occupé. Il me reçoit dans son bureau rempli d’objets glanés à travers tous les pays qu’il a pu parcourir.
« UN JEU FANTASTIQUE »
Cet entrepreneur est un passionné de poker. Il y joue presque toutes les semaines avec « quelques amis du monde du voyage » et un peu en ligne. Il a découvert le poker il y a 4 ans environ et depuis, il a vraiment contracté le virus ! Il a beaucoup lu sur le poker et la technique. Pour Jean-François Rial, le poker est « un jeu fantastique, d’une grande finesse qui nécessite une grande connaissance mathématique mais aussi la capacité à décrypter les situations. » Il aime tous les jeux de stratégies : go, bridge, échecs et toutes les variantes de poker. C’est d’ailleurs à un tournoi d’Omaha qu’il a réussi à atteindre une table finale en 2012 à l’EPT Deauville et obtenu une belle 8eme place. Il a aussi fait le voyage de Las Vegas pour disputer les WSOP mais il a été déçu par le manque de profondeur de la structure des tournois qu’il a disputés.
EXTRATERRESTRE
A une époque, il a joué deux fois dans les cercles de jeu parisiens mais il a cessé définitivement car il a trouvé que l’environnement était désagréable. « Le poker a parfois une image apocalyptique et c’est dommage !» Peste-t-il. Ce qu’il déteste par-dessus tout, c’est la vulgarité, la muflerie de certains joueurs. Le fait qu’un joueur puisse disputer une partie en short le scandalise. Il aimerait d’ailleurs que les casinos et cercles imposent un Dress Code. Comme pour les voyages qu’il conçoit, Jean-François Rial aime le beau, le raffinement et il aimerait retrouver cette même esthétique à la table. « Dans le monde du poker, je me considère un peu comme un extraterrestre ! » s’amuse-t-il.
Le dirigeant aime le beau jeu, la stratégie et aussi les joueurs qui ont du panache et de l’élégance. L’an dernier, lors de l’EPT à Deauville, Jean-François Rial dispute le Main Event. Il est proche des places payées, il ouvre avec Roi/Dame en milieu de parole et est payé par Mikedou du Team Winamax en grosse Blind. Le flop lui offre un brelan flopé. Après plusieurs barrels payés, Mikedou trouvera un Full miraculeux à la River avec sa paire de valets. "Mikedou n'a pas eu un mot, j'étais vraiment en colère. Pour moi lorsque l'on met un Bad Beat et que l'on remporte un coup si important, on doit exprimer un minimum d’empathie vis-à-vis de son adversaire. Un peu comme au tennis lorsque l’on la balle touche le filet" précise-t-il. Le coverage des équipes de Winamax avait d’ailleurs relaté ce coup sur leur site.
Deux heures plus tard, il a pu ensuite en discuter à froid avec Mikedou, « ce dernier a reconnu que j’avais bien joué cette main ». Il y a quelques semaines, il en a reparlé avec Michel Abécassis qui lui a expliqué que s’excuser sur ce genre de coup peut relever d’une forme d’hypocrisie. Jean-François Rial a entendu ces arguments. « Ce fut un moment d’émancipation en Live pour moi, j’ai laissé parler mes émotions. »
Parmi les joueurs qu’il admire il cite facilement Fabrice Soulier, Davidi Kitai, Manuel Bévand, Michel Abécassis, Philippe Ktorza ou ElkY. Il trouve que beaucoup de joueurs pro sont surcotés.
UNE ECOLE DE L’EGO
Lorsque je lui demande si les qualités qu’il faut mobiliser au poker lui ont servi dans son job de chef d’entreprise, il me répond que c’est plutôt le contraire. «  Mon expérience d’entrepreneur m’a permis d’être bon au poker. En tant que dirigeant d’entreprise, je suis assommé d’informations toute la journée et il faut que je prenne des décisions. J’ai aussi beaucoup réfléchi sur la question de l’ego. Dans les situations de crise, dans mon métier, il faut savoir garder la tête froide » nous dit Jean-François Rial. Pour lui, pour progresser au poker, il faut être capable de faire son autocritique en permanence. « C’est une bonne école de l’ego » termine-t-il !
Voyageurs du Monde55 rue Sainte-Anne75 002 Paris01 42 86 16 00www.voyageursdumonde.fr
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